21/03/2016 – 07H00 Nantes Breizh-info.com) – Un concert de l’Orchestre national des Pays de la Loire (ONPL) à ne surtout pas manquer, ce mardi 22 mars à la Cité des Congrès de Nantes. Voilà un des programmes les plus originaux de la saison, parmi ceux des orchestres français. Pour débuter, une œuvre rarissimement jouée, le Konzertstück pour quatre cors et orchestre de Robert Schumann. Pourquoi si rare ? C’est incompréhensible. Pour une fois, les cornistes attachés à l’orchestre peuvent s’exprimer, et dans une partition remarquable que le compositeur considérait lui-même comme une de ses « meilleures choses ». Couleurs orchestrales, effets d’écho, mélancolie du second mouvement, vigueur du troisième, des souvenirs de la II° Symphonie, des annonces préparatoires à la IV° Symphonie, tout y est rassemblé pour confirmer le jugement de Schumann sur son propre travail.
Pour suivre, dans ce concert qui sort des sentiers battus sans quitter ceux de la qualité, la partition fétiche d’Henri Dutilleux, né à Angers et décédé voilà deux ans, Métaboles. Ici encore, un magnifique travail d’orchestration et d’instrumentation. Commandés à l’origine par George Szell pour le quarantième anniversaire de son orchestre de Cleveland, les cinq mouvements de cette partition ont connu, depuis leur création en 1965, plusieurs tours du monde. Dutilleux y fait chanter les mutations successives d’un même cellule initiale, qui va de variation harmonique en transmutation mélodique ou rythmique. Il retrouve là l’esprit du poète Ronsard, qui le conduisait à méditer sur les bords de la Loire : « … la forme se change en une autre nouvelle/ Et ce changement-là, vivre au monde s’appelle… »
Les quatre Interludes marins de Benjamin Britten, qui suivent, sont repris de son opéra le plus célèbre, Peter Grimes (1945). Le compositeur en a fait une suite orchestrale dans l’instrumentation de laquelle les vents et les percussions occupent une place dominante. Les mises en tension de la trame sonore, jusqu’à la tempête finale, montrent une rare maîtrise de l’écriture dramatique. L’Angleterre n’avait pas connu depuis Henri Purcell, au XVII° siècle, de compositeur aussi convaincant que Britten.
Pour finir ce concert sur les cimes marines, Pascal Rophé dirige l’ONPL dans l’œuvre-phare de Debussy, ses trois esquisses symphoniques intitulées La Mer. Cent-dix ans, et pas une ride ! Du premier mouvement ‘De l’aube à midi sur la mer’, Erik Satie aurait dit : « Il y a un joli moment entre onze heures et demie et midi moins le quart ! » Humour remarquable. Mais les œuvres orchestrales de Satie n’ont pas survécu. Et La Mer de Debussy est au répertoire de tous les orchestres de la planète, au même titre que les Symphonies de Beethoven ou de Brahms…
J.F. Gautier
Cité de la Musique, Nantes, mardi 22 mars, 20h30.
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Une réponse à “Nantes. Un concert de l’ONPL à ne surtout pas manquer”
L’acronyme ONPL est utilisé quatre fois dans l’article sans qu’on nous explique ce qu’il signifie :(
Orchestre Napoléonien Pour Livreurs ?