22/11/2013 – 12H00 Nantes (Breizh-info.com) – Le Premier ministre a annoncé une « remise à plat » de la fiscalité. Certains commentateurs ont compris qu’il se dégonflait face aux bonnets rouges et autres opposants. Ce n’est pas certain. Dans la langue vernaculaire de Jean-Marc Ayrault telle qu’il la pratiquait en tant que maire de Nantes, le thème de la « remise à plat » signale que l’heure est grave.
À l’automne 2009, un projet de réforme des collectivités locales avait suscité de vives oppositions chez les maires français. Jean-Marc Ayrault, maire de la sixième ville de France, s’était emparé du sujet. « Je ne suis pas contre une réforme des collectivités locales et de leur fiscalité, mais pas à n’importe quel prix », écrivait-il alors sur son blog. « Tout doit donc être remis à plat. […] Comment peut-on sérieusement décider d’une réforme fiscale avant de savoir quelle sera l’architecture des nouvelles collectivités ? »
L’année suivante, interrogé par Le Figaro sur le bouclier fiscal et la réforme des retraites, il répondait : « Si l’on veut sortir du blocage, il faut une remise à plat. Le gouvernement a perdu la bataille de l’opinion. Non pas sur la nécessité de faire une réforme mais sur la justice et l’équité de son projet. […] Le gouvernement est désormais dans une impasse. C’est dangereux. »
Ces déclarations sont aisément recyclables. Si Jean-Marc Ayrault était sincère hier, c’est que les choses vont mal aujourd’hui. Il est peut être moins urgent de remettre la fiscalité à plat que de remettre le gouvernement debout.
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