Mise à jour : 11/1 10 h : Un appel général à organiser des opérations escargot sur les périphériques de Nantes et d’ailleurs le mardi 12 janvier à 7 h 30 a été lancé par la ZAD ce matin. Cette opération a été décidée suite à une AG organisée vers 4 h du matin le lundi 10 par les paysans et manifestants rentrés du pont de Cheviré d’où ils ont été délogés par les forces de l’ordre vers minuit. Cette opération s’ajoute aux opérations de blocage promises par le collectif paysan COPAIN 44.
Dans son communiqué, la ZAD justifie la poursuite et le durcissement du mouvement : « nous n’avons toujours pas de garantie que l’État renonce à toute procédure d’expulsion jusqu’à ce que tous les recours soient menés à leur fin. Des paysans et habitants de la zad sont toujours menacés d’expulsion immédiate, d’astreintes financières exorbitantes et de saisie de leurs biens et cheptels. Ceux-ci passent toujours en procès mercredi 13 janvier. L’heure tourne. Puisque le gouvernement reste sourd face à la contestation populaire, nous n’avons d’autres choix que de poursuivre des actions de blocage. »
Les propos du nouveau président UMP-LR de la région Pays de Loire, Bruno Retailleau, contre les manifestants, la ZAD et le blocage du pont, ainsi que l’appel du président PS du conseil général de Loire-Atlantique Philippe Grosvalet au président François Hollande pour démarrer les travaux de l’aéroport en février n’ont pas non plus été étrangers à la décision prise par les opposants de persévérer dans le mouvement. Cependant, tandis que l’opposition de droite ne cesse de dénoncer, au niveau national, la gabegie et l’incapacité du gouvernement de gauche, il est très troublant de les voir marcher de concert ici, en Loire-Atlantique, pour un projet dont Philippe Grosvalet a lui-même avoué qu’il visait surtout à urbaniser l’espace actuellement occupé par l’aéroport de Nantes-Atlantique.
11/01/2016 – 09h30 Nantes (Breizh-info.com) – Faut-il s’attendre à de nouveaux blocages de grands axes ou d’infrastructures de transport stratégiques autour de Nantes, comme ce fut le cas avec le pont de Cheviré ce samedi 9 janvier de 11 h à près de minuit ? Dans la soirée, le collectif paysan COPAIN opposé à l’aéroport a communiqué sur la levée du blocus du pont de Cheviré dans la soirée du 9 janvier. Il s’est montré très résolu à poursuivre le mouvement, a annoncé de nouvelles actions dès ce lundi et a accusé le gouvernement d’avoir voulu provoquer des affrontements sur le pont de Cheviré, en essayant de forcer par la violence les agriculteurs qui le bloquaient à s’en aller.
Près de 94 tracteurs y étaient restés avec 500 personnes à leurs côtés afin d’obtenir une réponse du gouvernement ou du président au sujet du projet d’aéroport et surtout des procédures d’expulsion des habitants historiques de la ZAD, qui sont censées être traitées lors de l’audience du 13 janvier au matin. Une AG a eu lieu cet après-midi à Notre-Dame des Landes, à la Vache’rit, le QG de l’opposition à l’aéroport, au cœur de la ZAD ; les divers mouvements qui composent la lutte y ont discuté de la poursuite du mouvement, alors que les rumeurs d’une nouvelle intervention policière dans les semaines à venir à Notre-Dame des Landes se font de plus en plus pressantes. Bien qu’une réunion sur le sujet de Notre-Dame des Landes s’est tenue à l’Elysée en cette fin de semaine, le gouvernement persiste à faire la sourde oreille aux multiples appels que lui ont fait les opposants au projet d’aéroport.
« La seule réponse que nous ayons eu du gouvernement, à ce jour, c’est de nous envoyer un énorme dispositif antiémeute : une foule de gardes mobiles équipés jusqu’aux dents, des camions antiémeute à lance à eau, un bataillon de grosses dépanneuses poids lourds et des ambulances« , explique le collectif. COPAIN poursuit : « après nous avoir pris en tenailles sur les deux côtés du périphérique, positionnés à quelques dizaines de mètres de nos tracteurs, il nous a été ordonné de partir en ces termes : « Vous avez 10 minutes pour vous décider, soit vous partez, soit vous restez et il y aura de la casse et des blessés des deux côtés ». La présence des ambulances ne laisse aucun doute sur les intentions prédéterminées d’une recherche de l’affrontement. »
Dans ces conditions, afin de préserver le matériel et éviter les arrestations, les paysans présents ont choisi de quitter les lieux en bon ordre. Cependant, « c’est alors, que les forces de l’ordre, sans doute inquiètes qu’il n’y ait pas les affrontements attendus, ont alors déclenché un tir nourri de plusieurs centaines de grenades lacrymogènes et de canons à eau. Malgré ce déclenchement de violence inouï et sous la pression des gardes mobiles qui avançaient, nous avons terminé les manœuvres de démontage. » Le collectif clame : « Nous avons évacué le pont, sans affrontement, sans casse, sans blessé et sans arrestation, comme nous le souhaitions : c’est une réussite. »
N’ayant toujours pas reçu de réponse du gouvernement ce dimanche 10 janvier, le collectif COPAIN 44 clôt son communiqué en annonçant de nouvelles actions, dès demain lundi 11 janvier. La position du collectif paysan peut déplaire aux légalistes, mais elle a le mérite de la clarté : « nous ne voulons pas de procès le 13 janvier ni d’expulsions sur la ZAD. »
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