08/01/2016 – 20h30 Plessé (Breizh-info.com) – Des voleurs ont cambriolé dans la nuit du 5 au 6 janvier vers 2 heures du matin une entreprise spécialisée en sécurité informatique à Plessé. Après le cambriolage, les voleurs sont allés tranquillement dans une cour de ferme mettre la marchandise dans un autre véhicule. Ils ont abandonné le premier véhicule, une camionette, qu’ils ont incendié. Pendant qu’elle brûlait, ses freins ont lâché et elle a reculé dans un hangar plein de foin qui a entièrement brûlé.
Vers deux heures du matin, le dépôt de la CNSI (Compagnie Nantaise de sécurité informatique) à Plessé a été victime d’un cambriolage. La société CNSI est un opérateur et intégrateur téléphonique nantais créé en 2004 et racheté en 2014 par l’opérateur Networth Telecom ; elle conçoit des solutions de sécurité informatique pour les entreprises, ainsi que des systèmes pour gérer de concert téléphonie et données internet, par exemple pour des centres de relation avec les consommateurs des entreprises. La société possède un dépôt dans la zone industrielle de la Ville Dinais, située 2 km au sud de Plessé sur la RD3, non loin de son carrefour avec l’axe Ancenis – Blain – Redon (RD164).
Les cambrioleurs étaient venus avec une camionnette Renault Master, qui d’après les premières données de l’enquête aurait été volée le jour même sur la commune de Treillières. Ils prévoyaient de rafler tous le matériel informatique entreposé, mais ont été dérangés par un écran de fumée déployé par le système de sécurité de l’entrepôt. Ils ont néanmoins mis dans leur camionnette un certain nombre d’écrans d’ordinateurs et de télévision, du matériel hifi, des imprimantes… Puis ils ont fait 500 mètres avant de transvaser le matériel dans un autre véhicule, qui les attendait bien tranquillement au fond de la ferme de Ker Thérèse, à l’écart de la RD3.
Là, sur la dalle de béton – peut-être choisie car il n’y a pas, et pour cause, de traces de pneus, ce qui rend l’identification de l’autre véhicule quasi impossible – ils ont transporté le produit du vol dans un autre camion, et sont repartis avec. Le premier véhicule a été abandonné et incendié, afin que les policiers ne puissent prélever empreintes et ADN. Un mode opératoire qui témoigne d’un certain professionnalisme, mais aussi très probablement d’un repérage préalable des lieux.
Cependant, alors que la camionnette brûlait, ses freins ont lâché et elle a reculé dans le hangar attenant – une bâtisse de 8 mètres de haut, bardée de tôle, dont la toiture est posée côté dalle sur des piliers en bois eux même posés sur des dés en béton d’un mètre de haut. Les 540 mètres carrés du hangar ont complètement brûlé, avec les 350 T de foin et les 25 T d’engrais qui y étaient entreposés. Ce matin, des ruines fumantes, seules émergeaient les dés de béton, le mur de parpaing qui ceinture les côtés et le fond du hangar, ainsi que la carcasse de la camionnette.
Yannick Chauveau, qui exploite la ferme de Ker Thérèse, est abasourdi : « c’est bien la première fois que je vois ça, depuis des années que j’exploite, et j’espère bien que c’est la dernière », souffle-t-il, ajoutant que « normalement y a le chien, mais je ne sais pas ce qui s’est passé, il n’a pas aboyé ». « Je dormais bien tranquillement, ce sont les pompiers qui m’ont réveillé quand ils sont arrivés à 3 h 10 du matin. Je ne sais pas qui les a prévenus ». Il ne peut encore chiffrer le préjudice : « je dois aller porter plainte contre X, encore heureux que le hangar était assuré ».
L’entreprise CNSI a, quant à elle, chiffré son préjudice mais ne le communique pas pour ne pas nuire à l’enquête ouverte par la gendarmerie de Châteaubriant. De source proche de l’enquête, son dépôt de la Ville Dinais a déjà été victime d’un cambriolage en août – à l’époque, les voleurs étaient repartis avec 40 écrans. On ignore pour l’instant si les deux cambriolages sont l’oeuvre de la même équipe.
A ce stade de l’enquête, aucune piste n’est privilégiée. Cependant, le mode opératoire et la cible retenue ne manquent pas de rappeler ces groupes de cambrioleurs issus des pays de l’Est (notamment la Bulgarie, la Pologne ou encore la Lituanie) qui écument exploitations agricoles, magasins et entrepôts d’électroménager, d’outillage, de pièces détachées de véhicules ou de produits informatiques dans les pays occidentaux pour écouler les produits chez eux, voire dans les pays limitrophes de l’UE.
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