Chevaleresse, sous-titré « Une chevalerie au féminin », cet essai frappe par sa singularité. Il aborde un champ difficile et s’impose par son érudition aussi précise que déliée. De plus, l’auteur (e) a le bon sens de nous épargner toute dérive du côté du « genre ». Ce qui ne l’empêche pas de se moquer tant de John Keegan et de sa guerre « activité entièrement masculine » que de Georges Duby et de son « mâle Moyen Age ».
Les femmes à cheval et en armure n’ont pas manqué durant les croisades. Un chroniqueur musulman, Imad al-Din, rapporte : « Les femmes elles-mêmes s’expatrient pour combattre ; elles arrivent en Syrie par terre et par mer tout équipées (…). Plusieurs femmes de Francs ont échangé le voile pour le casque, elles affrontent la mort armées de boucliers et de lances. »
On trouve des femmes dans les ordres militaires, ibériques, français et germaniques, dans une position il est vrai subalterne. Il en est de même au sein de la chevalerie où elles ne font pas qu’ « arbitrer » les tournois mais règlent la vie des hommes.
Dans l’imaginaire médiéval, il y a les Neuf Preux, Hector, Alexandre, César, Josué, David, Judas Maccabée, Arthur, Charlemagne et Godefroy de Bouillon. Mais il y a aussi les Neufs Preuses. Elles sont toutes païennes : Séminaris, Sinope, Hippolyte, Ménalippe, Lampeto, Penthésilée, Tomyris, Teuca et Déiphyle. Moins connues mais vengées par la « dixième preuse », Jeanne d’Arc…
Chevaleresses , par Sophie Cassagnes-Brouquet Perrin, 252 p., 20 euros
Photo : Reims tourisme/Flickr (cc)
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