01/01/2016 – 5 h 30 Bastia (Breizh-info.com) – Contrairement à ce que laissent croire les journalistes continentaux, la Corse ne constitue pas une région, mais une collectivité territoriale à statut particulier régie par la loi du 22 janvier 2002. Cette avancée avait été négociée par l’équipe de Lionel Jospin, à l’époque Premier ministre, avec Jean-Guy Talamoni et Paul Quastana. Le conseiller chargé de la communication à Matignon s’appelait alors Manuel Valls et le premier secrétaire du PS, François Hollande.
Si, dans une région continentale, le président du conseil régional préside l’assemblée régionale – le délibératif – il dirige également l’exécutif ; il en va autrement en Corse. Pour l’île, un premier personnage (Gilles Simeoni) président le conseil exécutif (neuf membres) – un mini-gouvernement – tandis qu’un second (Jean-Guy Talamoni), préside l’« Assemblée de Corse ». D’autres différences apparaissent, par exemple les règles concernant les élections territoriales – on ne parle pas d’élections régionales.
Pendant la mandature précédente, Paul Giaccobi (PRG) dirigeait un conseil exécutif de gauche et « l’Assemblée de Corse, au sein de laquelle les nationalistes étaient partout minoritaires, avait validé un grand nombre d’idées jusque là portées exclusivement par ces mêmes nationalistes : coofficialité de la langue corse, statut de résident pour lutter contre la spéculation immobilière, collectivité unique afin de rationaliser la gestion des affaires publiques, statut fiscal visant notamment à remplacer les dotations de l’Etat par le produit des impôts acquittés par les Corses, stratéfgie de développement rejetant le modèle du tout-tourisme, etc. » souligne Jean-Guy Talamoni (Le Monde, 13 décembre).
Vendredi 18 – Manuel Valls appelle Simeoni « pour le féliciter » et lui dire qu’il allait bientôt le rencontrer. Les deux hommes « ont convenu de poursuivre un dialogue serein, constructif et apaisé ». Ils ont parlé sécurité, « une priorité », et Valls a insisté sur « son attachement à la place de la Corse dans la Nation et dans la République française, et sa reconnaissance de la spécificité de l’île » (Libération, 19-20 décembre 2015).
A droite, on grogne. Ainsi François Fillon a estimé que les propos de M. Talamoni lors de l’installation de la nouvelle assemblée « méritent de la part du chef du gouvernement un ferme rappel à la loi et de la part du chef de l’Etat une réaction claire concernant l’unité de la nation française » (Le Figaro, 21 décembre 2015). Guillaume Tabard reconnait que « tout gouvernement a cherché des solutions institutionnelles préservant les spécificités de l’île. C’est légitime ». Mais il ne faut pas aller trop loin et « à l’implacable franchise des nouveaux dirigeants nationalistes doit répondre une netteté tout aussi implacable de l’Etat quant à l’unité de l’indivisibilité de la République » (Le Figaro, 19-20 décembre 2015).
Tous ces propos rappellent le bon vieux temps de l’Algérie française. On parlait beaucoup de « l’unité » et de « l’indivisibilité de la République » . C’était le discours officiel quotidien opposé à celui des partisans de l’indépendance. On sait comment cela s’est terminé .
Bernard Morvan
Photo : DR
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