21/12/2015 – 07H00 (Breizh-info.com) – Philippe Grosvalet (PS), président du conseil départemental de Loire-Atlantique, est connu pour son hostilité à la réunification de la Bretagne. Mais il compte rencontrer Jean-Yves le Drian, le président du conseil régional de Bretagne, qui, lui, est évidemment un partisan de la réunification. « La Loire-Atlantique peut être un trait d’union entre les deux régions » déclare sans rire Grosvalet (15 décembre, Ouest France).
Avec la mise en placard de Jean-Marc Ayrault, il est évident que l’homme fort du secteur s’appelle Le Drian. Philippe Grosvalet est obligé d’en tenir compte ; il sait qu’il sera obligé de mettre de l’eau dans son vin dans son attitude anti-bretonne. Et puis, en tant que Breton, il a forcément mauvaise conscience, même s’il était obligé de marcher sur les pas du « boss » Ayrault. Inutile de lui expliquer qu’humainement, économiquement et géographiquement, son département regarde vers la Bretagne et non point vers le Maine, il en est infiniment convaincu.
C’est pourquoi il s’est empressé de téléphoner à Bruno Retailleau (UMP-LR) nouveau président des Pays de la Loire, pour savoir si le Vendéen continuerait à prendre en compte la place particulière du département avec son port, ses grandes industries, et sa capitale régionale. « Je suis prêt à l’accompagner dans la découverte de la singularité économique du département, comme le fît Joël Batteux (ancien maire de St-Nazaire) avec Jacques Auxiette. Je suis à sa disposition », explique-t-il.
Bien entendu, Philippe Grosvalet aurait été plus clair en évoquant la « singularité bretonne » de la Loire-Atlantique plutôt que la « singularité économique ». Mais Grosvalet est obligé de parler « politiquement correct » et de ne pas provoquer l’Angevin Ayrault.
C’est le moment pour lui de reconnaître que les élus socialistes de Loire-Atlantique n’ont pas fait le bon choix. S’ils avaient opté pour la Bretagne, ils seraient aujourd’hui dans une région de gauche, ce qui leur aurait permis de sauver leurs places et de ne pas craindre pour l’avenir. Car l’inquiétude semble les habiter lorsqu’on entend Christophe Clergeau (PS), premier vice-président sortant et locomotive de la liste de gauche aux régionales, déclarer être un opposant « extrêmement vigilant parce qu »il croit le projet de M. Retailleau dangereux. Dangereux pour les valeurs des Pays de la Loire, pour son tissu social et associatif, dangereux pour sa tradition d’ouverture, de coopération et de solidarité ». (Ouest France, 15 décembre).
Dans la foulée, Christophe Clergeau aurait dû préciser en quoi consistaient ces mystérieuses « valeurs des Pays de la Loire » (sic). Il pouvait même aller plus loin en décrivant la substance de ces Pays de la Loire, région artificielle sans colonne vertébrale. Ce sera pour une autre fois …
Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.
2 réponses à “Loire-Atlantique. Les soucis de Philippe Grosvalet (PS)”
Les socialistes se rendent compte un peu tard qu’ils ont fait le mauvais choix ! Christophe Clergeau aurait pu devenir premier vice-président de la région Bretagne les doigts dans le nez. Le voilà simplement patron d’un groupe d’opposition pas homogène dans une région pas davantage homogène. Pire : le PS ne devrait pas donner de seconde chance à un homme qui a échoué à conserver un poste pour lequel il avait été préparé depuis dix ans. A 47 ans, sa carrière politique est virtuellement terminée, car la jeune génération socialiste va évidemment lorgner vers la réunification de la Bretagne — une cause pour laquelle il n’aura aucune légitimité. M. Grosvalet n’a pas tardé à sauter sur l’occasion ! Vae victis !
La logique des partis c’est la mort du pays. Un pays qui à 2100 milliards d’euros de dette, des millions de chômeurs, envahit par l’islam modéré quand il n’est pas en force, aurait peut-être d’autres soucis que les « valeurs » de la Loire-Atlantique.