29/11/2015 – 09H30 Nantes (Breizh-info.com) – « Dix listes pour la succession de Jacques Auxiette », titre Ouest-France . L’une d’elles étonne : « choisir nos régions et réunifier la Bretagne ». Certes tous les partis bretons se sont associés, semble-t-il, pour soutenir cette initiative dans les Pays de la Loire mais l’affaire relève tout de même de l’exploit.
Trouver 35 candidats bretons en Loire-Atlantique, c’est facile. Mais dénicher 22 volontaires dans le Maine-et-Loire, 10 dans la Mayenne, 17 dans la Sarthe, et 19 en Vendée pour défendre la réunification mérite un coup de chapeau.
A l’origine de l’opération, quelqu’un possédant la tripe militante, Gilles Denigot, 67 ans, ancien docker de Saint-Nazaire, secrétaire général du syndicat (CGT) des dockers pendant vingt cinq ans et ancien conseiller régional écologiste des Pays de la Loire, démissionnaire d’EELV en 2014.
Evidemment, si la liste fera des voix en Loire-Atlantique, dans les quatre départements non-bretons, le résultat risque d’être insignifiant. Afin de se faire une petite idée, on peut se reporter à ce qu’avait obtenu Christian Troadec , avec sa liste « Nous te ferons Europe », aux élections européennes de mai 2014 dans les cinq départements qui forment les Pays de la Loire : 6 355 suffrages, soit 0,57% des suffrages exprimés. Pour la Loire-Atlantique : 4 786 voix (1,15%)? Pour le Maine-et-Loire : 498 voix (0,21%). Pour la Mayenne : 246 voix (0,27%). Pour la Sarthe : 369 voix (0,22%). Et pour la Vendée : 456 voix (0,22%).
Le discours de Gilles Denigot a le mérite de la simplicité : « nous nous présentons pour dénoncer le déni de démocratie qu’a été la réforme territoriale. Quand on n’est pas fichu de faire la réunification de la Bretagne au cours de cette réforme, alors c’est un rendez-vous manqué sous la pression politique d’Ayrault et Auxiette qui ont poussé à ce que nationalement ça ne soit pas possible. Ils ont juste conforté leurs petits pouvoirs locaux. » (Presse Océan, 11 novembre).
Tout ce qui peut géner Ayrault et compagnie est bon à prendre. Tout ce qui peut remettre la question de la réunification sur le tapis est utile. Mais il est un « détail » qui mérite réflexion : le financement de l’opération. En effet la liste bretonne ne pourra pas atteindre la barre des 5% des exprimés. Elle ne sera donc pas remboursée des frais de campagne. Qui paiera ? Un appel au financement participatif pour collecter les 50 000 euros nécessaires à été lancé. Qu’on se le dise.
Bernard Morvan
Photo : DR
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