24/11/2015 – 05H30 Brest (Breizh-info.com) – La volonté affichée par le gouvernement de renforcer sensiblement les forces de l’ordre se heurte aux réalités budgétaires et humaines. Dans le Finistère, comme dans de nombreux départements ruraux, policiers et gendarmes devront se débrouiller seuls. Ce qui n’empêche pas de disposer de viviers naturels pour renforcer les effectifs à court et moyen terme.
« En substance, les renforts policiers et militaires sont réservés aux grandes villes. Dans la zone de défense ouest ce sont des villes comme Orléans, Caen, Rouen ou encore Rennes et Nantes. Les départements ruraux doivent compter sur leurs propres forces », nous explique une source officielle proche du dossier. Depuis les attentats, Nantes a déjà reçu le renfort de 28 militaires pour faire des patrouilles en ville, à l’aéroport ou encore à la gare.
Dans le Finistère, ce sont des ajustements sur les missions et la façon de les faire qui permettent de dégager des effectifs. Par exemple, les patrouilles sont réorganisées, les congés reportés, et on ne peut plus poser des jours de récupération pour les heures supplémentaires – une mesure qui semble être appliquée partout, y compris pour les policiers de Nantes. « Cela semble peu, mais en fait ça permet d’avoir plus d’hommes disponibles, et donc plus d’effectifs dehors », souligne un policier brestois. Il ajoute cependant « nous avons cependant réduit l’effort sur certaines missions pour privilégier la présence sur la voie publique et la sécurisation de lieux sensibles », comme les centre-villes, les gares, et autres centres commerciaux.
Les forces de l’ordre demandent aussi aux associations de revoir leurs manifestations : « privilégier les rassemblement statiques aux manifestations, ça nécessite moins de monde », ce qui est utile par les temps qui courent. A moyen terme cependant, il faudra augmenter les effectifs. La gendarmerie prévoit de faire appel à ses réservistes – 286 dans le Finistère – auxquels s’ajoutent des réservistes de la Marine – la préfecture maritime de l’Atlantique qui couvre les départements du littoral du Mont-saint-Michel à Biarritz dont les cinq départements bretons, en compte 4700.
Côté police, on songe à puiser du côté de la « troisième voie d’accès », à savoir les 11.500 ADS (adjoints de sécurité). Payés à peine plus que le SMIC et rigoureusement sélectionnés – tests psychologiques, entretien préalable, enquête de moralité effectuée par les services de renseignement – ils constituent déjà des renforts appréciés pour la police et une possibilité d’y faire carrière, puisque le concours de gardien de la paix leur est ouvert après un an de service. Le ministère devrait accélérer leur intégration dans la police, notamment en ouvrant plus de postes aux concours internes et externes de gardiens de la paix.
Photo : Wikimedia commons (cc) – Rog01
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.
2 réponses à “Renforts policiers suite aux attentats : le Finistère devra se débrouiller avec ses moyens”
Meeeeerciiiii… Paris, merci Paris, merci Paris, merci Paris !
Ah pauvre ville de lumière touchée en plein de coeur de sa jeunesse… Snif, snif…
#jesuisProvinces
Beaucoup de com. C’est comme le controle aux frontières rétablis et surtout entre la Belgique. Difficile d’imaginer qu’on vient d’embaucher en 1 semaine les effectifs d’il y a 30 ans. Eh bien les controles se font uniquement sur l’autoroute, et encore pas systématiquement. Les petites routes ne sont quasiment pas controlées. 1 fois sur 10 selon les témoignages dans la Voix du Nord. Et puis on peut toujours passer à pied ou en vélo.