Le conteur breton Anatole Le Braz (1856-1926) reste, aujourd’hui encore, connu du grand public pour son œuvre La Légende de la mort en Basse-Bretagne. Ce chef d’œuvre vient de faire l’objet d’une adaptation réussie en bandes dessinées. A titre d’apéritif, ce nouvel ouvrage commence par une autre œuvre de Le Braz, Quand souffle le vent des iles.
Quand souffle le vent des iles
Perros-Guirec, en 1861. De retour de la guerre de Crimée, le lieutenant Julien Le Denmat prend son poste de chef des douanes à Tréguignec. Il tente d’élucider le meurtre d’un ancien douanier, survenu 17 ans plus tôt sur l’île de Tomé. Se méfiant du maire qui se vante d’avoir mis fin à tous les trafics, Julien tombe cependant amoureux de sa fille. Il parviendra à démanteler un véritable réseau de contrebande.
Après Le gardien de Feux et Le sang de la Sirène d’Anatole Le Braz, François Debois adapte maintenant Fille de fraudeurs et L’aventure du pilote et les réunit dans une seule bande dessinée. Si la psychologie des personnages est fouillée, on regrette des dialogues un peu longs qui nuisent au rythme du récit.
D’un trait fin, Serge Fino met en valeur les magnifiques côtes de Perros-Guirec à la fin de l’hiver. Son dessin minutieux, un rien figé, est agrémenté d’une belle colorisation contrastée de Digikore Studios. Il convient bien à l’atmosphère mystérieuse du récit.
La légende de la mort
Parmi les nombreux contes de la Légende de la mort, Christophe Babonneau choisit d’adapter dans le tome 1 L’histoire de Marie-Job Kerguennou, Le linceul de Marie-Jeanne et Celle qui passa la nuit dans un charnier, dans le tome 2 Le pendu, La coiffe de la morte et La mère morte et enfin, dans le tome 3, La fille à la robe rouge, Le laboureur et la ménagère et La bague du capitaine.
Le fond est moralisateur : des gens simples réalisent de bonnes actions et en sont récompensés, ou inversement pèchent et sont punis. Dans ces récits à la narration soignée, la foi chrétienne est l’ultime recours des Bretons lorsqu’ils sont confrontés aux revenants et autres manifestations de la Mort. L’atmosphère de la paysannerie bretonne, sur fond de catholicisme moral et de légendes païennes, est particulièrement bien rendue.
Le superbe dessin du nantais Babonneau et les couleurs lumineuses de Quaresma se marient à merveille avec le texte de Le Braz.
Kristol Séhec
Histoires de Bretagne, Tome 5 Quand souffle le vent des îles, 14,50 euros ; Tome 6, La Légende de la mort 1ère partie, 14,95 euros ; Tome 7, La Légende de la mort 2ème partie, 14,95 euros ; Tome 8 La Légende de la mort 3ème partie, 14,95 euros. Editions Soleil.
Egalement disponible en intégrale : Histoires de Bretagne, Intégrale T5 à T8, 29,95 euros. Editions Soleil.
Une réponse à “La légende de la mort, d’Anatole Le Braz, en bandes dessinées”
je l’ai lu et toutes ces légendes sont fabuleuses ! Lectures à conseiller,