15/11/2015 – 07H00 Brest (Breizh-info.com) – Il ne s’agit pas d’une représentation du film « Vol au dessus d’un nid de coucou » mais bel et bien d’un stage d’autodéfense , qui se déroulera le week-end du 5 et 6 décembre prochain, au Patronage Laïque Recouvrance, à Brest.
Organisé par le Claj (club loisirs action jeunesse), ce stage est ouvert uniquement aux femmes, « cissexuelles, lesbiennes et trans ». Si chacun sait ce qu’est un transexuelle ou une lesbienne, le mot cissexuelle est une nouveauté qui aurait pu sortir tout droit du film avec Jack Nicolson : « La cissexualité est le fait d’être né dans un corps qui CORRESPOND à son identité sexuelle d’homme ou de femme. Les femmes cissexuelles sont donc celles qui sont nées dans un corps femelle, tout en ayant une identité de femme et les hommes cissexuels sont ceux qui sont nés dans un corps mâle en tout en ayant une identité d’homme. » indique le site alterheros. Traduction moins « pédagogique »: tous les hommes et les femmes qui ne sont ni homosexuels ni transexuels sont des cissexuels selon cette définition.
Un stage d’auto-défense discriminant toute présence masculine mis en place par une association qui combat les discriminations sexuelles, l’idée peut paraître saugrenue. « Le but de l’autodéfense pour femmes est d’acquérir des moyens de se défendre, de PRÉVENIR les agressions, de prendre conscience de sa force et de (re)prendre CONFIANCE EN SOI. » nous explique-t-on dans le communiqué . « Les animatrices se sont formées avec des instructrices spécialisées dans l’autodéfense pour femmes et sont diplômées de la méthode RIPOSTE, issue du programme ACTION du Centre de Prévention des Agressions de Montréal.».
Le Claj est une association loi 1901, subventionnée par plusieurs collectivités locales, et notamment : la Ville de Brest, le conseil général du Finistère, le ministère de la Jeunesse et des Sports, le FONJEP, le ministère des Affaires étrangère, l’Education nationale …
L’association, qui possède 2 salariés, a un budget annuel supérieur à 100 000 €, financé à 60% par des subventions publiques. Avec le CLAJ, le contribuable finance, outre ce stage d’autodéfense réservé aux femmes (mais tout de même facturé individuellement, en plus, entre 20 et 60€ selon la participation) , des activités et des conférences. En 2013 fût organisée une conférence intitulée : « le clito, un petit nom qui en dit long, plaisir et politique au pays de la sexualité féminine ».
Dans sa présentation, l’association explique avoir « une certaine idée politique. Nous militons pour davantage de démocratie patricipative, c’est-à-dire davantage de pouvoir de décisions aux citoyens sur la gestion de leurs collectivités (immeuble, quartier, association, commune, monde…), par rapport aux experts, aux politiciens et -surtout ?- aux tenants du pouvoir économique. Nous militons aussi contre la bêtise sous toutes ses formes: racisme, autoritarisme, libéralisme, mal-bouffe, Madelain, les chiens qui aboient tout le temps… A ces titres nous faisons partie d’un réseau avec qui nous trouvons pas mal de terrains d’entente: le réseau militant des enragés brestois.». On est ici bien loin du caractère d’intérêt général normalement imposé pour recevoir n’importe quelle subvention publique.
Pour le stage d’auto-défense féminine, seules une quinzaine de places sont disponibles. L’histoire de dit pas si Bernadette Malgorn, chef de l’opposition (LR) brestoise ne s’étant jamais émue sur le sujet ou si Nathalie Sarrabezolles, présidente (PS) du conseil général du Finistère et donc partenaire de l’évènement, viendront y prendre leur baffe…
Photo : DR
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