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Pays de la Loire. Communistes : une liste pour sortir du capitalisme et révolutionner la société

14/11/2015 – 08H00 Nantes (Breizh-info.com) – On ne l’attendait pas. Une nouvelle liste a été déposée peu avant la clôture des candidatures officielles en Pays de Loire, la liste Communistes, conduite par le syndicaliste CGT hospitalier Olivier Terrien. Issu d’une scission avec le PCF en 2002, Communistes défend l’héritage marxiste-léniniste et se veut communiste sans concession ni alliance aucune avec les autres partis se réclamant des mêmes idées, auxquelles le mouvement oppose leur volonté d’accompagner le capitalisme plutôt que de le combattre.

Communistes a présenté 21 candidats aux élections cantonales de 2004, qui ont recueilli entre 0,71 et 5,47 % (1,8 % en moyenne) ; 45 aux élections législatives de 2007 (entre 0,17 et 2,04 %) ; 16 aux élections cantonales de 2008 (entre 1,07 et 6,08 %). Communistes présente 23 candidats aux cantonales de 2011 et obtient ses meilleurs scores : dans l’Indre (5,6 %) et même 12,83 % dans le canton de Vaubécourt en Meuse. Aux Européennes de 2014 le parti a présenté des listes dans toutes les circonscriptions et n’a pas dépassé 0,1% des voix. Aux régionales, le parti ne présente qu’une seule liste en France, dans les Pays de Loire. Nous avons posé quelques questions à Olivier Terrien, qui la conduit aussi en Loire-Atlantique.

Breizh Info (BI) : Olivier Terrien, pouvez-vous vous présenter ?

Olivier Terrien (OT) : Je suis aide-soignant et secrétaire général de la CGT au CHU de Nantes. Je n’ai jamais été communiste avant, mais j’ai adhéré à Communistes il y a deux ans car je suis d’accord avec la ligne. Contrairement à LCR, LO, le PCF et d’autres nous ne sommes pas prêts à partager avec le capital, et nous sommes le seul parti vraiment anticapitaliste et révolutionnaire. J’ai déjà été candidat aux départementales pour Communistes.

BI : Quels sont les grands axes de votre programme ?

OT : On veut combattre la politique capitaliste au niveau national, récupérer les moyens financiers et de production. La France est la cinquième puissance mondiale, on a les moyens de faire une politique volontariste d’investissements industriels créatrice d’emplois. Il nous faut un changement de société, et une évolution vers une société socialiste.

BI : Mais pour cela, il faut de l’argent et la France est très endettée…

OT : Quand on dit qu’il n’y a pas d’argent, on se fiche du monde. La somme des allégements fiscaux consentis par l’Etat aux capitalistes représente 275 milliards d’euros. Et quand on regarde les dividendes versés par les entreprises du CAC40 à leurs actionnaires – les mêmes qui ont reçu le crédit d’impôt compétitivité recherche [CICE] pour se le mettre dans les fouilles et casser de l’emploi – y en a pour 39.5 milliards d’€ pour le seul premier semestre 2015, 34% de plus que l’an dernier !

Nous, on est pour la nationalisation des grandes entreprises et des banques. Sans aucune indemnité. La Révolution sera longue, mais il faut bien commencer par quelque part. Et nous la mènerons avec le peuple.

BI : Que pensez-vous de la réunification bretonne ?

OT : Honnêtement, je n’ai pas d’opinion sur le sujet.

BI : Quelle est votre opinion sur le projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes ?

OT : Il faut se poser deux questions. Est-ce que ça va créer de l’emploi ? Pour nous, c’est non. Est-ce que l’aéroport de Nantes est saturé ? C’est non aussi. Par conséquent ce projet est inutile, c’est une gabegie, un gaspillage d’argent public au profit du grand capital.

BI : Vous qui êtes directement concerné par votre métier, que pensez-vous du projet de nouvel hôpital sur l’Ile de Nantes ?

OT : Je suis contre. Le nouvel hôpital va entraîner une diminution de l’offre de soins puisqu’on va supprimer 800 emplois. [Un plan de rigueur a effectivement été lancé pour financer le nouvel établissement, NDLR]. Par ailleurs le nouvel hôpital comptera 349 lits de moins, et ce à des fins d’économie pure. On est d’accord pour la chirurgie ambulatoire, mais pas à n’importe quel prix. Les patients pour lesquels il n’y aura pas de lit seront logés à l’hôtel – car oui, il y aura un hôtel dans le nouveau CHU ! Et la sécurité sociale ne le prendra plus en charge ; ça, les patients ne le savent pas.

BI : Quel est votre avis sur la crise migratoire qui secoue actuellement l’Europe ?

OT : C’est une conséquence du capitalisme, puisqu’elle est due à des guerres initiées et menées par le grand capital. Nous sommes dans un contexte humanitaire et devons les accueillir.

BI : Vous ne craignez pas de réduire les droits des travailleurs que vous défendez ? Il y a trente ans un autre communiste historique, Georges Marchais, s’opposait à l’immigration en affirmant qu’elle poussait les travailleurs français au chômage et qu’elle était promue par les patrons et le gouvernement « pour se procurer une main-d’œuvre d’esclaves modernes, surexploitée et sous-payée ».

OT : Qui est responsable de la dégradation de la situation des travailleurs français ? Le capitalisme et les capitalistes. Quelle est la solution ? Que le peuple se révolte.

BI : Votre parti se place dans la filiation marxiste-léniniste. Est-ce que vous assumez aussi le lourd héritage historique qui en découle, notamment lié à l’URSS ?

OT : On assume l’héritage, mais il y a l’Histoire, et il y a l’avenir. Du reste, les goulags, ce n’est pas notre genre. On n’est pas là pour couper des têtes.

BI : Quel bilan dressez-vous de la majorité socialiste d’Auxiette ?

OT : La même chose que pour la politique nationale. Ce n’est pas satisfaisant car il est au service du capital. Nous on veut une politique au service du peuple. Au niveau de la santé, c’est flagrant par exemple. La région a réduit les moyens financiers pour les personnes âgées : dans les établissements qui dépendent du public, on vire des emplois, et les personnes âgées restent souvent couchées dans leurs lits car il n’y a pas assez de personnel. Il n’y a quasiment pas d’animations pour elles.

BI : Quels sont vos objectifs électoraux ?

OT : Rentrer au pouvoir pour contrer ces politiques d’austérité. Le problème, c’est que les grands partis qui collaborent avec le grand capital verrouillent le système en asphyxiant les petits partis. Notre liste par exemple est prête depuis juillet, mais nous nous ne sommes pas manifestés jusqu’à maintenant faute de moyens. Et nous ferons une campagne très économe : nous n’avons pas beaucoup de moyens, mais nous avons des bras et le moral. Au second tour nous ne conclurons pas d’alliance.

Propos recueillis par Louis-Benoît Greffe pour Breizh-info.com

Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine. 

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3 réponses à “Pays de la Loire. Communistes : une liste pour sortir du capitalisme et révolutionner la société”

  1. Cadoudal dit :

    Parce qu’on a pas vu ce que cela donnait ??? L’URSS, la Chine, la Corée du Nord…. des paradis sur terre???

  2. le communisme c’est une dictature

  3. Enez Gwezennek dit :

    Oh ce phrasé ridicule et daté ! On dirait un sketch !

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