15/10/2015 – 07H30 Paris (Breizh-info.com) – « Le truc à comprendre, c’est que quand il dit quelque chose, ce n’est pas en l’air », affirme Maxime Saada, nouveau directeur de Canal + à propos du « boss », Vincent Bolloré (Le Monde, 08/09/2015). Entre autre homme du sérail, Thomas Sotto, le présentateur de la matinale d’Europe 1, est du même avis : « Quand on travaille pour Vincent Bolloré, il n’y a qu’un seul décideur, c’est Vincent Bolloré » (Téléobs, 01/10/2015). Devenu président du conseil de surveillance de Vivendi – le propriétaire de Canal + -, M. Bolloré veut redynamiser la chaîne de télévision. « En janvier, [le premier actionnaire de la maison mère Videndi] avait rédigé une note d’organisation dans laquelle il pointait les problèmes du groupe : l’érosion des abonnements en France ( plus de 500 000 en trois ans), le développement poussif de l’international, la chute des audiences en clair, l’augmentation des coûts de production, l’explosion des droits sportifs et la concurrence de BeIN. » (Challenges, 10/09/2015). Or l’avenir n’est pas rose : « Le vrai contre-pouvoir, ce sont les abonnés (6 millions en France). Le tiers qui s’abonne ne l’a pas encore réalisé : certains matchs du PSG, pendant cette Ligue des Champions, ne passeront pas sur Canal + mais sur BeIN Sports. Ça va barder.» (Téléobs, 01/10/2015).
Cette mainmise par un groupe industriel sur une chaîne de télévision ne semble émouvoir ni l’Elysée ni Matignon. Il est vrai que l’entourage du Président n’appréciait guère l’image de benêt que donnait « Les Guignols » de François Hollande soir après soir. Lundi 7 septembre, Manuel Valls était invité sur le plateau de Maïtena Biraben pour la première du « Grand Journal » nouvelle manière. « En acceptant d’être le premier invité (…), Manuel Valls adoube le système.» (Téléobs, 01/10/2015).
Vincent Bolloré peut donc continuer à avancer ses pions dans la galaxie de l’info et de la communication. Le gouvernement n’y verra aucun inconvénient. En attendant, nombre de dirigeants de Canal + ont pris la porte. Mécontent du fonctionnement de la chaîne, Bolloré impose sa stratégie en bouleversant l’état-major et en réclamant des synergies avec les autres entreprises de son groupe. Le nettoyage commence par le haut. Vincent Bolloré douche publiquement les rêves de prolongation du « compatriote breton », l’« ami » Bertrand Méheut, le PDG de Canal + : « Bertrand ne restera pas toute la vie. Il est encore jeune mais commencera sa 65ème en septembre. » (Téléobs, 01/10/2015).
Evidemment les spéculations vont bon train quant au soutien que le groupe Bolloré (Canal +, I-Télé, Direct Matin, Direct 8, agence Havas…) pourrait apporter à tel ou tel candidat. « M. Bolloré ne fera pas campagne pour le président de l’UMP –LR avec ses médias, ni pour quelqu’un d’autre, assure son entourage, qui rappelle que l’industriel a aussi des connexions fortes avec les socialistes notamment avec un autre Breton, Bernard Poignant, un proche de François Hollande, qui a visité une de ses usines. L’agence Havas, propriété de M. Bolloré, a par ailleurs des conseillers en communication dans les ministères jusqu’auprès du Premier ministre, Manuel Valls, par le biais de son vice-président, Stéphane Fouks. » (Le Monde, 13-14/09/2015).
P.S. Miracle du capitalisme : Vincent Bolloré contrôle Vivendi – maison mère de Canal + – avec seulement 14,4% du capital.
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