Pontchâteau veut accueillir des réfugiés malgré ses finances en berne

26/09/2015 – 07H00 Pontchâteau (Breizh-info.com) – Située au centre de la Loire-Atlantique, entre Saint-Nazaire et Redon, Pontchâteau, dirigée par une mairie de centre-gauche depuis mars 2014, est leader en Bretagne pour 2014 et 2015 de l’augmentation des impôts.

Du reste Pontchâteau a deux bonnes raisons – la dette accumulée par l’ancien maire, qui a doublé l’endettement de la commune de 2002 à 2014, jusqu’à 12 millions d’euros à la veille des municipales. Et le fait que la commune est chef-lieu de canton et ne peut pas échapper à de nombreuses dépenses induites par sa position et par l’accroissement de sa population. La commune a aussi de nombreuses charges, dont la salle du Carré d’Argent dédiée au spectacle vivant. Bien que ses recettes aient augmenté de 43% en 2014, elle nécessite tout de même pour la même année la bagatelle de 305.000 € de subvention d’équilibre.

Malgré toutes ces charges, nombre de pontchâtelains se demandent ce qui a bien pu piquer la mairesse, Danielle Cornet, lors du dernier conseil municipal, le 15 septembre. Interrogée sur le sujet de l’accueil des migrants, elle a annoncé : « la municipalité souhaite travailler sur l’accueil d’une ou deux familles ». Et ce, « pas simplement [pour] le gîte et le couvert, mais un accompagnement concernant la scolarisation, la santé, l’aspect financier, la mobilité et la prise de contact avec les associations », a assuré l’édile, qui va « établir une liste des logements vacants ».

Sur les réseaux sociaux, les pontchâtelains ne se privent pas de commentaires (orthographe et syntaxe conservées) ; ainsi Dany Fouquart « Bien tient et pour nos pontchatelien qui sont dehors on n’est pas capable de faire la même chose non mais où va ton ». Ou encore Yohann Lanoë : « Nos clochards ca derangeait personne avant ». Ou encore Jess Ika « je ne sais pas quoi penser, surtout après avoir entendu ce matin, que 15% de la population française vie aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté…. ». En revanche, Simon Dougé est pour l’accueil des réfugiés : « Le droit d’asile est pour moi un droit inaliénable de la France. Je trouve qu’on fait bien la gueule pour le pays qui se revendique être le pays des droits de l’Homme ! Les réfugiés sont un coût oui, mais c’est un coût juste et justifié. J’ai fait une partie de ma scolarité avec un bosniaque musulman accueilli en France comme réfugié pour échapper aux génocides. Aujourd’hui c’est un pur produit de la République. L’exemple même que l’intégration est possible. ».

Par la voix de Nicolas Chauvire, collaborateur de la mairesse, la commune tient à déminer le dossier. « Nous ne nous sommes pas engagés à accueillir des réfugiés, nous avons dit que si certaines conditions étaient réunies – avoir des logements vides, de la place dans les écoles etc. on pouvait accueillir une à deux familles, pas plus », nous déclare-t-il. S’il estime que « des logements HLM peuvent être mis à disposition », – tant pis pour les familles locales dans le besoin qui cherchent à se loger – il nous précise toutefois qu’il n’y a « pas à ce jour de liste des logements vides. Ce travail de recensement est en cours ».

Le fonctionnaire indique aussi que la démarche de Pontchâteau n’a rien d’exceptionnelle : « la Préfecture a demandé à toutes les communes du département de voir ce qu’elles pouvaient faire pour accueillir des réfugiés ». Cela dit, beaucoup n’ont pas donné suite – à ce jour entre 500 et 800 communes sur les 36.000 que compte la France ont répondu à l’appel gouvernemental. Et ce sont pour l’essentiel des villes importantes, des sous-préfectures ou des localités supérieures à 5000 habitants. Il souhaite rassurer ses concitoyens : « l’Etat fera un tri parmi les migrants qui bénéficieront du dispositif pour s’assurer que seuls des réfugiés politiques ou de guerre en bénéficieront ». Cris garantis à gauche. Et puis on se demande sur quelles bases politiques, légales ou matérielles, dans un contexte de saturation générale de tous les hébergements et d’une précipitation politique très importante.

Si la question d’accueillir des réfugiés fait débat, l’absence de marges budgétaires pour la commune – hors accroissement des impôts – est en revanche une réalité tangible. Lors du conseil municipal du 13 mars 2015, M. Schmitt, consultant en finances publiques pour la communauté de communes dont dépend Pontchâteau, intervenait pendant la séance pour exposer la situation et les perspectives de la commune. Au premier janvier 2015, la population était estimée à 10.275 habitants. Mais les revenus de la commune étaient 10% inférieurs aux communes de la même strate, soit au moins 1 millions d’euros de moins. Pour une dette supérieure, estimée à 12 millions d’€ début 2014, et avec 3.3 millions d’€ d’intérêts à rembourser d’ici 2020. Par ailleurs les dotations de l’Etat vont baisser de 480.000 € sur trois ans. L’expert préconisait donc d’augmenter les impôts de 3 à 4.5% par an, ce que la commune s’est empressée de faire – en prenant comme il se doit de l’avance pour baisser ou stabiliser les impôts sur l’année pré-électorale. Encore faut-il que ces efforts fiscaux importants profitent aux pontchâtelains…

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3 réponses à “Pontchâteau veut accueillir des réfugiés malgré ses finances en berne”

  1. Made in Breizh dit :

    C’est peut-être une aubaine pour Pontchateau, il paraît que ces réfugiés sont des gens pour la plupart fortunés. Pour Nicolas Chauvire, l’état fera le tri pour ne garder que les réfugiés politique et de guerre, on va y croire, c’est parfait, ces mêmes réfugiés pourront alors mettre la main à la poche pour aider les finances en berne de cette commune.
    Commune qui souffre selon Mr Schmidt de revenus inférieur de 10% à ceux de la communauté de commune.
    Je suggère à Mme Cornet de faire preuve d’humanité et de générosité en accueillant une famille chez elle, à ses propres frais.
    Faire de l’humanitaire avec l’argent des autres, tout le monde peut le faire.

  2. @ARousseau29 après il diront que c’est de la faute des émigrés

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