23/09/2015 – 12H00 Notre-Dame-des-Landes (Breizh-info.com) – Les opposants à l’aéroport ont remporté la première manche de l’épreuve de force dans laquelle semble s’engager à nouveau le gouvernement – fort imprudemment, au vu des échéances électorales prochaines. Ils avaient prévenu qu’ils allaient s’opposer physiquement à la venue du juge d’expropriation, ils l’ont fait.
Dès 7 heures ce 22 septembre, 6 barrages se dressaient aux principaux points névralgiques du cœur de la ZAD pour accueillir le juge des expropriations, qui devait venir voir trois locataires légaux, qui n’ont jusqu’alors pas été expulsés. L’audience devait se tenir l’après-midi même au tribunal. Une trentaine de tracteurs et plusieurs centaines d’opposants – paysans, habitants de la ZAD et membres des comités locaux de solidarité avec la défense de la ZAD – étaient présents sur le terrain.
Vers 9 heures du matin, plusieurs véhicules tout terrain accompagnés des forces de gendarmerie se sont présentés au carrefour de la Saulce sur la RD81 (axe Fay – Vigneux de Bretagne), porte d’entrée sud de la ZAD. Le juge en est descendu, accompagné d’un gradé de gendarmerie et a signifié au comité d’accueil – près de 200 personnes – son intention de passer. Après un échange assez vif, il n’a eu d’autre choix que de remonter dans son véhicule et faire demi-tour. En début d’après-midi, l’avocat des locataires, Me Bascoulergue, transmettait sur la ZAD la décision du juge de jeter l’éponge et de ne pas faire intervenir la force publique.
Au cours de la matinée, plusieurs journalistes de France 3 et France Bleu Loire Océan ont été intimidés par certains zadistes, dont une frange marginale s’oppose aux médias du système. Pour des raisons à la fois idéologiques et pratiques : ces médias filment et certains zadistes craignent que les images recueillies ne puissent être récupérées par la police et utilisées contre eux. Par ailleurs les événements de l’automne 2012 ont conduit à remettre en question l’objectivité de certains médias liés au pouvoir ou proches d’élus locaux très engagés en faveur de l’aéroport.
L’après-midi à 14 heures, 90 personnes manifestaient devant le TGI de l’Ile de Nantes en soutien aux locataires dont l’expulsion devait être décidée à l’audience. Le jugement sera rendu le 20 octobre et les locataires devront quitter les lieux un mois après le règlement des indemnités. La société en charge de l’aménagement de l’aéroport, AGO, propose 5000 € par locataire, tandis que leur avocat estime leur préjudice à 150.000 €. Dans tous les cas, cela signifie que l’expulsion ne pourra pas avoir lieu d’ici deux mois. Et là, les locataires pourront faire jouer la trêve hivernale. Tandis que la détermination des opposants – dont de nombreux habitants locaux qui clament depuis plusieurs décennies leur opposition au projet, sans être pris en compte par les pouvoirs publics nantais et parisiens – ne semble pas prête à faiblir.
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Une réponse à “Notre-Dame-des-Landes. Les zadistes tiennent le terrain, l’État recule”
Quand tu penses qu’à une petite cinquantaine, on dégagerait ces crasseux en moins d’une heure.