08/11/2013 – 10H00 Ankara (Breizh-info.com) – « Nous n’avons pas autorisé et nous n’allons pas autoriser que les filles et les garçons restent ensemble dans les résidences appartenant à l’État ». Le week-end dernier, Recep Tayyip Erdogan, le premier ministre turc a condamné sans appel la mixité dans les résidences universitaires. Une prise de position sans surprise de la part de cet islamiste conservateur qui affirmait en 1998 : « les minarets seront nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées seront nos casernes et les croyants nos soldats ».
Lors d’un discours devant les cadres du Parti de la justice et du développement (AKP) réunis lors du week-end dernier à Kizilcahamam, dans la banlieue d’Ankara, le Premier ministre turc s’en est pris au fait que des étudiants et des étudiantes majeurs cohabitent dans les mêmes résidences universitaires publiques. « Les filles et les garçons étudiants ne peuvent vivre dans une même maison, cela est contraire à notre structure qui est conservateur-démocrate », a dit en substance M. Erdogan, avant d’ajouter que son gouvernement allait « d’une manière ou d’une autre superviser la situation ».
Suite aux réactions soulevées par cette prise de position, le vice-Premier ministre et porte-parole du gouvernement Bülent Arınç s’est empressé de déclarer que le gouvernement n’avait « absolument pas l’intention de procéder à un contrôle des résidences étudiantes ». En réalité, le gouvernement turc applique depuis un bon moment une politique de fermeture des résidences universitaires mixtes. Aujourd’hui, trois quarts des résidences universitaires du pays sont séparées et il ne devrait plus subsister d’établissement mixte d’ici le 1er janvier 2014.
Cette prise de position du chef du gouvernement turc n’a semble-t-il pas soulevé d’indignation particulière dans le mainstream médiatique français, ni troublé outre-mesure l’Union européenne qui a repris le 5 novembre les négociations sur l’adhésion de la Turquie à l’Europe. Le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis, a d’ailleurs tenu à saluer l’attitude de François Hollande qui a levé le blocage des négociations opéré par Nicolas Sarkozy. « Les relations entre la France et la Turquie sont devenues florissantes », a-t-il souligné.
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