11/11/2013 – 09h00 Pontcallec (Breizh-info.com) – Si aucun film n’a été tourné sur la révolte bretonne des Bonnets rouges (1675), celle du marquis de Pontcallec, 45 ans plus tard, a fait l’objet d’un chef d’œuvre.
Que la fête commence, réalisé par Bertrand Tavernier en 1975, reste en effet le film le plus réussi sur l’histoire de la Bretagne. En 1719, sous la régence de Philippe d’Orléans (Philippe Noiret), une partie de la noblesse bretonne, exaspérée par la famine et la pression fiscale, souhaite un retour à l’indépendance. Le marquis de Pontcallec (Jean-Pierre Marielle), demande l’aide du roi d’Espagne, alors en guerre contre la France. Mais l’abbé Dubois (Jean Rochefort) conseille au Régent de sévir. La conjuration pourtant restreinte sera sévèrement réprimée.
L’histoire est mise en valeur par trois des plus grands acteurs français, tous excellents. A noter également la présence de la troupe du Splendid (Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Christian Clavier, Michel Blanc). Les scènes, tournées en partie au château de Tonquédec, sont remarquables par leur réalisme et par la précision extrême des détails. Les images des monts d’Arrée et de la paysannerie bretonne sont souvent magnifiques.
Certes ce film décrit Pontcallec comme un noble grandiloquent, voire grotesque. Tangui Perron, auteur de l’ouvrage Le cinéma en Bretagne (Editions Palantines), pense même que “Tavernier casse un mythe qu’aurait aimé édifier une partie du mouvement breton”. Mais Tavernier voulait montrer “un côté dérisoire en lui à cause du décalage entre ce qu’il veut et la réalité dans laquelle il vit”. Il déclare s’être “attaché à casser le vernis de l’histoire officielle” pour mieux s’intéresser à “l’acuité du régionalisme dans le problème breton”. En effet ce film, inspiré de la Fille du Régent d’Alexandre Dumas, souligne le contraste entre la vie facile et licencieuse du Régent et la vie précaire du peuple breton. Tavernier obtient les césars du meilleur réalisateur et du meilleur scénario et reçoit les louanges de la critique. Le journaliste Michel Marmin, ancien rédacteur en chef de la revue Eléments, considère qu’il s’agit d’“un film d’une ampleur de vue et d’une intelligence historique inhabituelles dans le cinéma français”.
DVD Que la fête commence, Studio canal, 9,99 euros.
Une réponse à “« Que la fête commence » : la révolte du marquis de Pontcallec”
En tant qu’historien breton, je trouve lamentable votre critique:le film de Tavernier cumulait tous les poncifs d’une vision gauchardo-jacobine de l’Histoire, que ce soit pour l’Histoire de France,comme pour celle de Bretagne. A rapprocher du film « Chouans! »