01/09/2015 – 07H00 Lamballe (Breizh-info.com) – Le capitalisme libéral exige d’être « compétitif ». Pour l’agriculture mondialisée, le même impératif s’impose. Puisque le marché est roi, la Cooperl a raison d’affirmer que ses 2700 adhérents « n’ont pas vocation à financer un cours politique pour tenir la tête hors de l’eau à une partie de la production française » (12 août 2015, libération).
Cette compétitivité varie d’un pays européen à l’autre. En août, le prix d’achat du kilo de porc à l’éleveur était de 1,40€ en France, de 1,25€ en Espagne, de 1,15€ en Allemagne et de 1,05€ aux Pays-Bas. « Le marché directeur est l’Allemagne, le cours y est de 1,10 soit 30% moins cher qu’en France. Les abatteurs français doivent en plus assumer un coût du travail deux fois plus élevé que les industriels allemands qui utilisent le travail détaché d’Europe de l’Est, pratique interdite en France. Nos politiques ont fait l’Europe et ouvert tous les marchés . », explique Emmanuel Commault, directeur général de Cooperl Arc-Atlantique dont le siège est à Lamballe.
Impossible de changer la donne puisque l’un des principes fondateurs de l’Union européenne est la libre circulation des personnes, des capitaux, des biens et des services. Par conséquent, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, peut faire des phrases mais pas s’opposer à ces distorsions de concurrence .
C’est ainsi que les producteurs allemands bénéficient d’un « avantage fiscal qui réduit leurs coûts de production de 3 à 4 euros par porc. Les Allemands paient leurs salariés 6 à 7 euros de l’heure » souligne Michel Bloc’h, vice-président du Comité régional breton du porc.
Pour François Guillaume, ancien ministre de l’Agriculture, Angela Merkel se trouve en position de force : « Nous sommes dans une Europe allemande. La chancelière sait ses paysans plus compétitifs que les nôtres grâce à une main d’oeuvre étrangère sous-rémunérée).»
Voilà un bon sujet d’enquête pour Ouest-France. Le quotidien de Chantepie a les moyens d’envoyer un journaliste en Allemagne pour creuser la question des coûts dans l’élevage porcin. Les lecteurs apprécieraient, en particulier ceux qui appartiennent au monde agricole. En effet, on ne peut pas se contenter de bribes d’information ça et là. Mais Ouest-France n’en fera rien car la religion de la maison veut qu’on ne touche pas à tout ce qui concerne l’Union européenne et la PAC. François Régis Hutin a ses vaches sacrées – démocrates chrétiennes, bien entendu.
Bernard Morvan
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2 réponses à “Le cochon breton victime de l’Europe”
Victime de la France.
Ce n’est pas l’Europe qui cherche à mettre à bas la France, c’est la France qui est incapable de faire sa place en Europe.
Culture de l’excuse. Malheureusement, la Bretagne se laisse entrainer.
Les victimes ne sont pas les cochons? Vous savez? Ceux que vous maltraitez pour ensuite les massacrer en masse.