29/07/2015 – 07h00 France (Breizh-info.com) – L’opération Sentinelle, qui vise à faire surveiller 720 sites sensibles en France par 7000 hommes depuis les attentats de janvier 2015 ( Charlie Hebdo et HyperCasher de Vincennes), est partie pour durer. Elle pose dèjà des problèmes logistiques importants. Surtout, elle remet en cause la politique militaire, basée sur une réduction de moyens et de bases.
Selon le Canard Enchaîné (15.7), cette surveillance des lieux sensibles serait reconduite pour « dix ans au moins ». Il est vrai que l’actualité, des progrès de l’Etat Islamique en Libye et Syrie à l’incendie à priori volontaire sur un site Seveso à Berre l’Etang, n’est pas faite pour rassurer. D’ailleurs, Jean-Yves le Drian a profité du contexte pour faire sanctuariser 18,500 recrutements dans l’armée et 3,8 milliards de crédits supplémentaires d’ici à 2019. Avec près de 200 millions d’€ de surcoûts en 2015 liés à l’opération Sentinelle – sans compter les OPEX dont le coût a déjà très nettement dépassé les prévisions budgétaires l’an dernier – il est clair que l’armée ne contribuera pas à la réduction du déficit budgétaire. En Lorraine, où la présence de l’armée ne cesse de se réduire, il y aura même 1000 militaires supplémentaires puisque plusieurs unités vont être créées pour renforcer les régiments basés dans la région.
En revanche, l’opération Sentinelle, en déployant de nombreux militaires sur l’ensemble du territoire, met à mal la logistique militaire. Jean-Pierre Raffarin, président LR (ex-UMP) de la Commission des affaires étrangères et de la Défense au Sénat résume la situation : cette (…) surchauffe opérationnelle ne saurait perdurer sans finir par nuire à la qualité professionnelle des forces et peser excessivement sur le moral de nos soldats ». Des photos parues sur le site de l’Etat major aux armées montraient le quotidien des militaires cantonnés dans un groupe scolaire du XIIIe arrondissement et au fort du Kremlin Bicêtre. Installés dans un espace restreint, encombré, avec des lits de camp, ils étaient toujours dans des conditions d’urgence alors que leur présence s’ancrait dans la permanence. Idem à Strasbourg, où cependant l’hébergement des militaires a été nettement amélioré par rapport à janvier.
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Une réponse à “Surveillance des sites sensibles : c’est parti pour durer”
Ce n’est pas 18500 personnels recrutés en plus, mais 18500 postes sauvegardés sur les 24000 suppressions prévus avec la Loi de Programmation Militaire de 2013. Ce n’est pas la même chose, la déflation de personnel est amoindrie mais toujours bien présente. N’oublions pas que les armées ont supportés 60% des suppressions de postes de la fonction publique en 2013 et 2014 et sans la mise en place du plan sentinelle, c’était 66% pour 2015.