01/11/2013 – 20h00 Quimper – (Breizh-info.com) – Il arrive que l’histoire bégaie. Dans des contextes différents, des causes similaires peuvent donner des effets semblables. Avec même des clins d’œil, comme en 1675, lorsque Louis XIV a sur les bras une guerre qui lui coûte de plus en plus cher : la guerre de Hollande. Les prouesses de Turenne (tué cette année-là), de Condé et du frère du roi Philippe d’Orléans vont redresser la situation, jusqu’à la paix de Nimègue, signée le 10 août 1678.
Lorsqu’on quitte les lunettes roses d’un Stéphane Bern qui ne fait que démarquer Voltaire – « Le Siècle de Louis XIV » – Lavisse et Mallet-Isaac, on a vite fait de constater que Louis le Grand ne le fut pas dans toutes les matières. Achevant d’instaurer un pouvoir central que l’idéologie jacobine puis le césarisme napoléonien renforceront encore, il ordonne des guerres à répétition qui ruinent la France. Elles se succèdent grâce à des ponctions fiscales de plus en plus lourdes.
C’est Mazarin qui, en 1655, systématisa le papier timbré rendu obligatoire pour valider les actes publics et privés. Il présenta cette taxe comme « la plus douce et la plus légère imposition qui se puisse imaginer ». Puis, Colbert se chargea de l’imposer à tout le royaume, faisant fi des libertés locales. La protestation ne tarda pas et les révoltes éclatèrent, dans le Sud-Ouest à partir de Bordeaux, en Bretagne depuis la Cornouaille. L’épicentre en fut Carhaix. Les Bretons prirent le bonnet rouge, symbole universel d’insoumission ; on les appela les « Torreben », en breton « casse-tête ». La chasse aux exploiteurs concerna les gras curés, les chanoines prébendés, les moines un peu trop replets, les percepteurs, gabelous, gens de justice et petits seigneurs arrogants et rapaces…Mais d’autres petits nobles et des curés entrèrent en révolte, ils aidèrent à rédiger des cahiers de plaintes qui anticipent sur les doléances de 1788. Le gouverneur de Chaulnes reçut 6 000 soldats pour mater les campagnes insurgées. Il fit brûler les villages séditieux, on rasa des clochers puis on pendit quatorze insurgés cependant que des dizaines d’autres étaient conduits aux galères. Le Parlement de Bretagne, resté passif, paya un « don gratuit » de trois millions de livres et « tout sembla avoir été remis dans le même état qu’auparavant » (Roland Mousnier). Sauf que…
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