Pour se libérer, le détenu qui devait être emprisonné jusqu’en juillet n’a pas eu besoin de la fille du geôlier. Quelques manips avec les gonds de la fenêtre, puis un grillage escaladé, et le voilà dehors. Il devait être attendu car il a été très rapidement chez lui à Nort-sur-Erdre où les gendarmes sont d’ailleurs venus le cueillir quelques heures plus tard; sa compagne a été placée en garde à vue pour complicité d’évasion.
Tout cela a eu comme conséquence de susciter l’ire du personnel du centre pénitentiaire de Nantes. D’une, il apparaît très probable que le détenu a planifié son évasion depuis la prison. Comme les fouilles au corps sont interdites, les surveillants ne peuvent plus intercepter les objets prohibés (drogue, portables, briquets) et donc tout et n’importe quoi rentre, ce qui n’est pas sans poser d’épineux problèmes de sécurité. De deux, le quartier des courtes peines ne répond pas spécialement à l’image qu’on se fait d’une prison : pas de barreaux aux fenêtres, grillages faciles à escalader, etc.
Ces deux facteurs ont joué un grand rôle dans l’évasion du détenu, ainsi qu’un autre problème plus global dont nous parlions dans notre enquête sur les prisons bretonnes : la justice n’assume plus le rôle répressif de ses prisons. Le syndicat FO des personnels de surveillance de la prison de Nantes se charge de « rappeler aux biens penseurs que si le rôle d’un établissement pénitentiaire est d’assurer la garde et la réinsertion des détenus, il doit surtout protéger la société« . Une mission à laquelle la prison de Nantes a failli pendant quelques heures.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.