20/04/2015 – 08h00 Europe (Breizh-info.com) – Militant catholique et identitaire de 27 ans, Julien Langella publie son premier ouvrage intitulé « La jeunesse au pouvoir » aux éditions du Rubicon . Un livre qui devrait faire date, tant il s’affirme comme une véritable déclaration de guerre envers les tenants de l’ancien monde, celui de ceux qu’il nomme « les vieux » en opposition avec la jeunesse, mais aussi avec les « anciens » .
« Ce livre est le cri de guerre d’une jeunesse enflammée. Au nom des Anciens. Contre les vieux. Pour l’avenir » clame la préface du livre de 170 pages, qui contient également deux entretiens exclusif que l’auteur a mis en oeuvre avec Dominique Venner avant sa mort , et avec Alain de Benoist.
Après avoir rappelé des exemples d’épisodes historiques où la jeunesse a pris son destin en main au nez et à la barbe du système qu’elle subissait ( de la Rome Antique aux maquis de la Résistance en passant par les Wandervogel allemands ou les Mendigoxales basques) , Julien Langella dresse le portrait au vitriol d’une société dirigée par ce qu’il nomme une gérontocratie, responsable selon lui de la décadence actuelle.
Et l’ auteur de conclure dans une troisième partie intitulée « la jeunesse au pouvoir » sur une recension de l’état de la jeunesse actuelle, des ses travers, des ses blocages mais aussi des possibilités qui s’offrent à elle pour mener une véritable révolution.
Ce livre est à la littérature militante de la génération 2000 ce que Fight Club fût au cinéma de cette même génération.
Une belle grosse gifle dans la figure, et ça fait du bien !
La jeunesse au pouvoir – Julien Langella – Editions du Rubicon – 15€
Afin de commenter l’ouvrage, mais aussi d’éclaircir certains points qui nous ont interpellé durant notre lecture, nous avons interrogé Julien Langella, qui a accepté de répondre sans détours à nos questions.
Breizh-info.com : Pouvez-vous vous présenter ?
Julien Langella : J’ai 27 ans, je suis né et ai toujours vécu à Toulon, ville martyr de l’occupation turque au 16ème siècle et bastion anti-jacobin après la Révolution française. J’ai découvert l’engagement politique avec les actions anti-blocage des lycées au moment du Contrat première embauche (CPE) en 2006.
La même année, je suis entré à l’Action Française, où j’ai découvert la richesse du nationalisme maurrassien, avant de rejoindre les Jeunesses Identitaires en 2007 et le réseau Une Autre Jeunesse l’année suivante. J’ai co-fondé Génération Identitaire en 2011 et suis l’auteur de la Déclaration de guerre, le manifeste du mouvement.
Aujourd’hui, je continue de mener des actions politiques tout en animant avec d’autres jeunes talentueux l’association Academia Christiana, qui organise chaque année une université d’été ouverte à tous et destinée à la formation spirituelle, philosophique et politique en vue d’inciter chacun à s’engager concrètement par la suite.
Breizh-info.com : « La jeunesse au pouvoir », qu’est ce que cela signifie ? Ne devient-on pas toujours le vieux d’une génération ?
Julien Langella : « La jeunesse au pouvoir ! », cela signifie d’abord que le ramassis de rentiers corrompus qui tiennent le pouvoir politique et les médias doit dégager. Et que la jeunesse, avec son enthousiasme naturel, sa vitalité communicative et son sens de l’abnégation, doit être donné en exemple de ce que doit être l’action politique et le gouvernement d’une nation. Ce sont ces valeurs cardinales de la jeunesse qui doivent être placées au sommet de notre pays. En somme, l’esprit du don de soi. Être une avant-garde, être protagoniste, agir et non seulement réagir !
Breizh-info.com : La jeunesse, c’est donc avant tout un état d’esprit indépendamment de l’âge physique ?
Julien Langella : Non. La pirouette est trop facile… L’audace va avec les corps jeunes, c’est naturel. Le corps d’une personne âgée freine ses ambitions, donc sa capacité à imaginer les risques qu’elle serait prête à assumer pour atteindre un objectif. Ce n’est pas un mal, c’est l’évolution logique d’une vie. Il n’y a que les jouisseurs éternellement insatisfaits et autres vieillards qui courent après leur jeunesse ratée pour s’offusquer d’un bon sens aussi élémentaire. Tant pis pour vous si vous avez gâché votre jeunesse, ce n’est pas une raison pour pourrir la nôtre.
« La jeunesse au pouvoir ! », c’est faire entendre les idées de la jeunesse. C’est-à-dire, d’après tous les sondages et enquêtes citées dans mon livre (riches d’enseignements si on prend le temps de dépasser la présentation parfois superficielle qu’en firent les journalistes) : l’amour de son pays, des familles solides et soudées, le respect de l’autorité, etc. La jeunesse, dans sa majorité, et même si c’est parfois inconscient, plébiscite par conséquent des valeurs traditionnelles, à l’inverse de ses aînés soixante-huitards blasés et aigris par des décennies de plaisirs artificiels et addictifs.
D’où la question que je pose : qu’est-ce qu’on attend pour mettre la jeunesse au pouvoir ?
Breizh-info.com : votre livre apparait comme un manifeste, une déclaration de guerre presque. Pourtant, jamais les jeunes générations n’ont été aussi apathiques, peu travailleuses et besogneuses, peu courageuses aussi ….n’est-ce-pas une génération définitivement perdue ?
Julien Langella : Savez-vous que 30% des moins de 35 ans, contre 21 % des plus de 60 ans, ont voté FN aux européennes de 2014 ? (Enquête Ipsos de mai 2014) Et que le FN « a confirmé son ancrage chez les jeunes » aux dernières départementales avec des résultats similaires ? (dernière enquête Ipsos)
Savez-vous que 79% des adolescents ont un « sentiment positif à l’égard de l’autorité » et qu’ils veulent plus d’autorité à l’école et à la maison ? (sondage CSA de 2010)
Savez-vous que seulement 4% des jeunes trouvent l’islam « tolérant » et qu’ils sont 40%, soit une majorité, à le trouver « sectaire » ? (étude OpinionWay de 2013) Que le sentiment anti-immigration est « majoritaire chez les jeunes » ? (baromètre OpinionWay de 2010) Que 75% des followers des partis populistes européens sur Facebook sont des jeunes de moins de 30 ans ? (enquête Demos de 2011)
Savez-vous que le topless sur les plages, mode emblématique de la « libération des mœurs » dans les années 70, n’a été essayé que par 21% des 18-34 ans des années 2010 contre 53% des 50-64 ans (âge actuel) dans les années 80 ? (sondage BVA de 2013)
Savez-vous, enfin, que 90% des jeunes pensent que les hommes politiques « ont laissé la finance prendre le pouvoir » et que 50% pensent que les politiciens sont « tous corrompus » ? (questionnaire « Génération quoi ? » de France 3 de 2013)
Non, cette génération n’est pas définitivement perdue. Ceux qui s’égarent gravement, ce sont les personnes qui, par utopisme stérile, refusent de prendre la jeunesse telle qu’elle est, avec ses fragilités mais aussi son potentiel, pour en faire une force de transformation politique. Bon débarras, ça fera de la place pour ceux qui veulent agir et s’en donnent les moyens. La jeunesse est traversée par une lame de fond identitaire qui n’attend que des bonnes volontés pour la faire gagner politiquement
Breizh-info.com : vous citez les exemples romains, basque et wandervogel notamment. Quels exemples sont aujourd’hui comparables en Europe selon vous ?
Julien Langella : La jeunesse romaine d’il y a 2 000 ans, les Wandervogels allemands et les Mendigoxales du début du 20ème siècle appartiennent à des contextes historiques et politiques très différents du nôtre. C’est difficile de trouver des exemples contemporains réellement « comparables ». Cependant, il y a toujours une jeunesse idéaliste et fougueuse qui fait irruption dans l’actualité de temps à autre, venant secouer les consciences endormies par les gérontocrates de gauche comme de droite, deux faces d’une même pièce.
Récemment, j’ai été frappé par ces jeunes ukrainiens qui se sont spontanément engagés comme volontaires dans l’armée pour défendre leur patrie. Qu’ils soient orthodoxes, athées ou gréco-catholiques ; étudiants ou jeunes travailleurs ; célibataires ou mariés ; de Kiev, de Lviv ou d’Odessa ; ils ont tout plaqué pour aller défendre leur pays les armes à la main. Quoi que l’on pense de cette guerre et du jeu des Américains ou des Russes, l’exemple de ces jeunes qui mettent leur peau au bout de leurs idées est tout simplement héroïque. Ils donnent une leçon à toute l’Europe. Puissions-nous, a minima et à défaut de partager leur vision des choses, rester humbles devant tant de courage.
Autrement, j’admire les jeunes qui plaquent tout, eux aussi, pour donner leur vie à Dieu. Il y a une virilité et une force sans égale dans le fait de renoncer aux plaisirs fades de ce monde vétuste et sans joie pour rejoindre la grande armée des soldats du Christ. Dans un article paru sur le site Rue 89, la bloggueuse Chloé Andries mettait en lumière cette « nouvelle génération de prêtres identitaires », « intransigeants face au monde moderne » mais « modernes sur la forme » (dans la communication plutôt que dans le rite de la messe), qui veulent « marquer publiquement leur appartenance et leur identité chrétiennes ». Que l’on soit chrétien ou non, peu importe, le constat est évident : dans l’Eglise aussi, la jeunesse se réveille !
Enfin, les jeunes de la Manif pour tous, des Veilleurs, du Printemps français, et de tout ce bouillonnement créatif qui a animé la révolte contre la loi Taubira, est un autre exemple d’insolence joyeuse et de gaieté combative qui caractérise toute jeunesse en lutte.
Breizh-info.com : Lors des épisodes des Manif pour tous, de nombreux jeunes français sont descendus dans la rue. Néanmoins, ils sont vite rentrés aux études, à la maison , aux priorités individuelles et surtout, dans le rang de l’obeissance à un Etat qui vacillait pourtant . N’est-ce pas un signe du temps ?
Julien Langella : Un processus révolutionnaire est long et fastidieux. La Révolution française n’a pas éclaté spontanément, il a fallu un travail de sape intellectuel par les philosophes de l’époque, des changements sociaux très progressifs au profit de la bourgeoisie, et puis le coup du sort : un roi timoré, des mauvaises récoltes… C’est un savant mélange de volontés conscientes et d’imprévus.
Les jeunes de la Manif pour tous ne sont pas « rentrés dans le rang ». Ils ont profité d’un temps médiatique propice et puis ont continué la lutte avec les mouvements politiques dans lesquels ils militent le reste de l’année, auxquels les caméras s’intéressent moins, sauf pour les calomnier. Quant à ceux qui, auparavant, ne s’étaient jamais engagés nulle part, ce fut pour eux une première expérience : celle du gazage, de la garde à vue, du sadisme minable de certains agents de police et, surtout, d’une répression décomplexée qui a montré que nous ne vivons pas dans une « dictature molle », ou « soft » – expressions malheureuses –, mais bien réelle. Ces gens-là ont perdu leur pucelage du respect de l’Etat et de la police.
C’est un progrès à saluer à sa juste mesure, sans triomphalisme surfait (« on était tous dans la rue donc on a gagné »), ni dédain arrogant (« pfff ! Les bourgeois à mocassins sont rentrés à la maison »).
Je pense que la contestation de la loi Taubira est un succès sociologique. J’étais sur les Champs Elysées le 24 mars 2013 et j’ai vu un père de famille, chaussures bateaux aux pieds et ciret marin sur le dos, dire à son fils de prendre une barrière pour monter une barricade de fortune afin de freiner l’avancée des CRS. Quelque chose s’est passé ce jour-là.
Je pense que la Manif pour tous est un moment de ce « Mai 68 de droite » qui touche toute la France depuis que Nicolas Sarkozy, bien qu’ayant mené une politique absolument inverse, a décomplexé les gens de droite dans ce pays par ses formules et ses postures volontaristes (« kärcher », « racaille », « identité nationale », « mérite », etc.) Dans toute évolution de ce type, il y a des moments très forts d’explosion qui, forcément, retombent. Cela nous donne l’impression que la vague a disparu, mais ce n’est pas le cas : les ruisseaux souterrains continuent d’avancer, lentement mais sûrement. On peut choisir d’être aigri et de continuer à rêver au « Grand Soir » devant son écran d’ordinateur, ou bien agir ici et maintenant pour créer les conditions du changement que les petits-enfants de nos petits-enfants pourront voir.
Breizh-info.com : alors que la société française est dirigée idéologiquement par la gauche depuis des décennies, les sondages actuelles, mais également les votes de la jeunesse majoritairement en faveur de partis de droite ou d’extrême droite semblent indiquer une volonté de changement freinée par le troisième âge. Est-ce réactionnaire d’être de gauche aujourd’hui ? Les anciens de mai 68 sont ils dans le camp de la réaction ? Comment expliquer cette évolution ?
Julien Langella : Les anciens soixante-huitards sont aujourd’hui patrons de médias, députés ou ministres, publicitaires ou financiers. Ils sont à tous les postes de pouvoir du pays. Ce sont eux, ou leurs clones plus jeunes, qui influencent notre manière de penser. La France d’SOS Racisme, des Femen, de l’analphabétisme et des tournantes dans les caves, c’est la leur. C’est eux qui l’ont construite. Leur mot d’ordre, « Jouir sans entraves », est devenu celui de la société capitaliste qu’ils prétendaient combattre : exploiter, vendre, délocaliser sans entraves…
Philippe Val, dans l’éditorial de Charlie Hebdo du 21 juin 2006, illustre bien ce lien profond entre gauchisme libertaire et fuite en avant libérale : « La croissance est une expression du désir, lequel est l’essence de ce que nous sommes. Supprimer le désir c’est supprimer le mouvement même de la vie. Vive la croissance une bonne fois pour toutes ».
Et tous ceux soupçonnés d’aller contre la tyrannie de la jouissance obligatoire sont systématiquement pris en chasse par les kapos soixante-huitards, comme en témoignent les récurrentes campagnes anti-« néo-réacs » dans la presse (Eric Zemmour, Ivan Rioufol, Natacha Polony, etc.) Ou les diabolisations ciblées, comme celle qui touche actuellement Michel Onfray. Donc oui, incontestablement, les soixante-huitards sont dans le camp de la « réaction » au sens de la crispation sur les positions acquises il y a 50 ans. Leur arrogance et leur sentiment d’impunité est sans bornes.
On en est arrivés là parce que la droite a abandonné la culture à la gauche, qu’elle s’est embourgeoisée et qu’elle a renoncé à agir sur les consciences. Car les soixante-huitards ne sont pas les seuls vieux auxquels il faut demander des comptes : les droitards doivent aussi répondre de leur lâcheté qui nous a mené là où nous sommes. Plus largement, je pense qu’un pays déchristianisé, qui fait de l’homme « la mesure de toutes choses », qui remet en question les notions de bien et de mal, sombre obligatoirement dans le despotisme au nom de la « liberté » et la « tolérance ». La suite, on la connaît : pas de pitié pour les « ennemis de la liberté », tolérance zéro pour les « intolérants » !
Mais être « réactionnaire » a également un sens positif : « La pensée réactionnaire fait irruption dans l’histoire comme le cri d’alarme de la liberté concrète [liberté religieuse, familiale et éducative, juste salaire, sécurité, etc.], comme un spasme d’angoisse devant le despotisme illimité auquel atteint celui qui s’enivre de liberté abstraite [esclavage du désir sexuel sans limites, relativisme moral, métissage etc.] » Le réactionnaire est donc celui qui réagit à la tyrannie ambiante, il est l’objection de conscience personnifiée. Il se dresse comme une sentinelle de la vérité face au triomphe du mensonge. Il peut être martyr, et alors il est semence de révolution. Comme Patrick Pearse, fils de l’Irlande tombé en 1916.
En cela, avec ses maladresses et ses incohérences, la jeunesse est profondément réactionnaire. Mais elle n’en a pas toujours conscience… C’est là que des éveilleurs de peuple entrent en jeu pour politiser le malaise de la jeunesse, c’est-à-dire transformer un spleen générationnel en élan politique novateur. Passer de la réaction à la révolution.
Breizh-info.com : les jeunesses européennes à l’Est semblent beaucoup moins apathiques qu’à l’Ouest , comme on a pu le voir avec la révolution de Maidan. Comment expliquez vous cette fracture ?
Julien Langella : Je ne l’explique pas, je ne suis pas un connaisseur des sociétés européennes de l’est, je vais donc tenter d’ébaucher quelques hypothèses…
Concernant l’Ukraine, c’est une nation dont la construction étatique a toujours été contrariée par l’appétit de ses voisins. Une nation prise en étau, perpétuellement en danger, qui a oscillé entre des périodes de relative liberté culturelle et d’écrasement identitaire sans pitié, à l’instar des politiques de russification forcée menées au XIXe siècle par Alexandre II, qui font passer nos jacobins français pour des enfants de chœur. Le XXe siècle n’a pas été plus tendre, entre les déportations, les famines organisées, l’invasion nazie et la répression communiste…
Je ne veux pas être cynique, ni prôner la politique du pire, mais j’aurais tendance à penser que les peuples en insécurité permanente sont plus prompts à générer des frondes et des révoltes. Comme si un peuple toujours sur le qui-vive avait des anti-corps plus puissants qu’un peuple englué dans un confort total. C’est assez logique en fin de compte.
Il y a peut-être aussi, dans ces nations d’Europe de l’est relativement jeunes en termes de construction étatique, par opposition à l’Etat français – bâti dès l’Ancien régime –, une quête d’identité qui s’exprime par des coups d’éclats, de colère et d’espoir. Peut-être sont-ils en train d’écrire une nouvelle page de leur roman national.
Peut-être aussi que les pays de l’Europe de l’est, plus « archaïques » dans le bon sens du terme, moins touchés par les vagues de libéralisme successives (protestantisme, philosophie des Lumières, etc.), sont restées à l’écart de la décadence occidentale. Cependant, il y a des contre-exemples flagrants comme la GPA en Russie ou, fait plus amusant, cette statue de Rocky Balboa à Žitište, au nord de la Serbie.
C’est pourquoi je préfère rester prudent sur l’innocence supposée des sociétés dites « primitives ». À force de dénoncer, avec raison bien sûr, la « décadence » de l’Occident, on peut rapidement être tenté de sombrer dans le mythe du « bon sauvage », popularisé en Europe après la découverte des indigènes d’Amérique. Or, je pense qu’une civilisation habituée à la disputatio, c’est-à-dire à la confrontation intellectuelle courtoise, au débat d’idées, a les ressorts pour sortir par le haut des périodes de dégénérescence. C’est mon espérance pour l’Europe de l’ouest.
Breizh-info.com : Croyez vous réellement à un réveil de la jeunesse ? Dans une société où quotidiennement, défilent les pires horreurs, qui deviennent presque la normalité d’une jeunesse habituée aux réseaux sociaux et au relativisme généralisé, pensez vous vraiment que les choses puissent changer demain ?
Julien Langella : Je pense qu’elles évoluent lentement mais que le mouvement est réel. Il ne faut pas être trop dur envers la jeunesse actuelle, car aucune génération n’a connu une majorité de militants en son sein. Les jeunes sont à l’image du peuple tout entier : seule une minorité s’engage réellement pour changer les choses. Ce sont les minorités créatrices qui donnent un cap à une nation. Et la majorité suit. S’étonner qu’il y ait si peu de militants politiques chez les jeunes est faire preuve d’une grande naïveté. Les soixante-huitards étaient-ils la majorités des jeunes des années 60 ? J’en doute…
A posteriori, on a toujours tendance à faire des généralisations hâtives quand un épisode historique passé a eu une profonde influence sur le présent. Par exemple, on parle facilement de « génération 68 ». Ce sont des réécritures du passé faites par ceux qui sont aux commandes aujourd’hui. Ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire, et ceux-ci aiment bien donner à leur action une ampleur beaucoup plus vaste qu’elle ne fut en réalité. Et nous, prisonniers de leur vision, nous croyons bêtement qu’ils étaient tous de valeureux résistants, poètes du pavé…
Je pense qu’aussi imparfaits soient-ils, les jeunes sont plus lucides et matures que leurs aînés. Ils savent que l’immigration n’est pas « une chance pour la France », car la mort pour un regard de travers ou le chantage sexuel dans les toilettes du collège font partie du réel qu’ils côtoient tous les jours. Ils savent que l’union libre et la « fusion » amoureuse, c’est bien joli, mais ça finit souvent en divorce, qu’un couple a besoin d’un minimum de valeurs communes pour avancer et durer. Ce dont rêve une jeune française ordinaire ? Le pavillon, le mari aimant et le labrador qui ramène le journal au pied du lit.
Les jeunes sont plus raisonnables que leurs aînés, plus travailleurs. Plus méritants aussi, car ils sont endettés par un système de spoliation qui ne profite qu’aux immigrés et à certains vieux qui ont raflé la mise en devenant propriétaires pendant les Trente glorieuses ou peu après et qui sont nourris par la retraite que leurs petits-enfants ne toucheront jamais. Cette succession de fléaux qui touchent la jeunesse ne fait pas d’elle, automatiquement, une force révolutionnaire incontestable, mais elle l’a rend plus adulte que leurs aînés. C’est le mérite des épreuves subies.
Alors bien sûr, il y a le consumérisme, la tyrannie numérique et l’addiction aux réseaux sociaux. Mais tout cela, est-ce un motif d’insultes et de récriminations ou plutôt des signes d’un mal qui devraient nous inciter à manifester, plutôt que des jugements dédaigneux, de l’indulgence et de la compassion ? Les jeunes sont-ils victimes ou auteurs de ces problèmes ? Qui a bâti cette société contre-nature qui en a fait des déséquilibrés mal dans leur peau ? Les jeunes d’aujourd’hui ou certains de leurs parents ? À un moment donné, il faut remettre chaque chose à sa place…
Alors, oui, je crois à un réveil progressif de la jeunesse. C’est une question de temps. Mais le réveil est déjà amorcé : le carton jeune de Marine Le Pen illustre assez bien cette lame de fond identitaire qui traverse la jeunesse toute entière.
Les jeunes ont les échappatoires de leur temps, comme nos parents avaient les leurs. La différence est que les jeunes d’aujourd’hui attachent spontanément de l’importance à tout ce que les vieux (que je distingue des « Anciens » : nos aînés qui ont joué leur rôle) ont méprisé et sali : le patriotisme, la famille, le mariage « jusqu’à ce que la mort nous sépare », etc. Même si ces valeurs ne sont pas formulées ainsi ou à demi-conscientes dans les esprits.
Les inquiétudes et les choix de vie de cette jeunesse sont la matière brute que les militants doivent transformer en armes politiques. La balle est dans notre camp, nos idées sont à la mode, alors qu’est-ce qu’on attend ?
Breizh-info.com : comment imaginez vous la France, l’Europe, dans 30 ans ? Et comment voudriez vous qu’elle soit ?
Julien Langella : J’aimerais qu’elle soit blanche et catholique. Je ne crois pas à un réveil de la France qui ne soit pas un réveil spirituel. Je ne suis pas matérialiste, je crois à des forces invisibles, je crois qu’un combat beaucoup plus vaste que les affrontements politiques actuels se joue dans l’obscurité de nos renoncements : notre mère l’Eglise face aux forces des ténèbres. C’est la plus grande lutte à mener.
Je pense par ailleurs qu’une France métissée, aussi chauvine soit-elle, drapeaux tricolores aux balcons et fête au saucisson à tous les coins de rue, n’est plus la France mais le spectacle méprisable de sa propre décrépitude. Sans Français, la France n’existe plus. Je souhaite une France souveraine et fière d’elle-même qui enseigne à sa jeunesse dès le plus jeune âge comment être un vrai Français et à le montrer, par la force si nécessaire, chaque jour que Dieu fait.
Je souhaite que la France soit un acteur de premier plan d’une Europe impériale, unie autour de son axe latin et germanique, indépendante vis-à-vis de l’hégémonie américaine et amie de la Russie mais pas au prix du sang ukrainien. Aucune Europe ne se fera sur le dos des peuples frères. Je souhaite l’avènement d’une Europe de l’unité dans la diversité, avec une frontière méditerranéenne imperméable, une Europe qui expulse les Turcs de Chypre et soutienne tous ceux qui veulent la mort de Daech. Une Europe européenne.
Si on ne fait rien, la France et l’Europe seront totalement différentes. Elles ressembleront aux Etats-Unis du film de zombies Land of the dead sorti en 2005 : un noyau de très riches vivant dans un centre-commercial résidentiel fortifié, entouré de très pauvres abandonnés à leur sort, aux mafias et aux milices, eux-mêmes entourés de sauvages meurtriers retournés à l’état animal. Si on ne fait rien, voilà l’avenir que les gérontocrates nous préparent : après eux, le déluge !
Nous qui sommes jeunes, soyons des bâtisseurs. Prenons exemples sur nos ancêtres les bâtisseurs de cathédrales, eux qui mirent parfois plus de deux siècles pour achever leur œuvre. Nous qui avons la fougue, l’enthousiasme et l’énergie de notre âge, ayons aussi la patience et la foi de ceux qui ont la vie devant eux. Une vie donnée pour les nôtres.
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Une réponse à “Julien Langella. « La jeunesse au pouvoir » – un livre choc ! [interview + vidéo]”
Je le félicite ,lui souhaite beaucoup de courage ténacité ,car malgré que je fais parti des vieux ,je me suis toujours battue envers et contre cette société ,Mais il faut renvoyer tous ceux qui ont gouverné Présidents ,Ministres ,Sénateurs le Général De Gaulle voulait le faire supprimer ,des économies énorme ,tous ceux qui ont été élus/es Députés Conseillers ext 2 les Multinationales revenir comme De Gaulle a fait décoloniser car depuis nous avons repris tous ,les africains ne sont pas libre de leur sol ,de leurs richesses ,c’est réservé aux Milliardaires Sarkozy a agressé la Libye,combien cela a coûté aux peuple français ,à lui dans sa poche ,et depuis nous payons ces rebelles ,insurgés mercenaires pour planifier ces agressions partout ,Hollande a fait massacrer les bédouins malien qui voulaient simplement garder leur terre pour nourrir leur famille que Areva ravage pollue leur eau Si ils sont sur des rafiots aujourd’hui ,a qui la faute Centrafrique 90%de chrétiens nous leur avons imposé un Président musulman ,et leurs alliés rebelles insurgés et HOP nos soldats ,j’ai été bouclier humain en Irak du 12 février au 1 Mai 2003 ces jeunes irakiens fantastique ,Dieu nous a donné chacun son Continent ,sa langue,sa façon de prier en lui ,les Indiens avaient leur manière peut être plus sincère de prier Dieu unique pour avoir une bonne chasse sans risque ,Nous avons envahie ,les descendants sont des européens Dieu va nous le faire comprendre ,bientôt ,je vais acheter votre livre pour un jeune chrétien qui vit mal notre société comme vous ,nous en sommes responsable