M. H est devant le tribunal pour le vol de CDs et de DVDs au préjudice de la FNAC du centre-ville, pour une somme de 169.65 € ; le col a été commis le 14 février. Déféré, le prévenu faisant l’objet d’une curatelle a été renvoyé pour expertise et le procès en comparution immédiate ajourné d’un mois. Il faut dire que M. H est un habitué de la justice. A partir de 2004, il a été condamné par le tribunal de Nantes, ceux de Rennes, d’Angers et même de Paris à de multiples reprises pour vols. En tout, une vingtaine de mentions figurent à son casier, dont quelques unes pour divers délits routiers.
La cinquantaine grisonnante, le prévenu, qui reconnaît « avoir tendance à voler sans besoin, par plaisir« , est atteint de kleptomanie, une affection difficilement soignable. Et qui du reste ne l’a pas été, sa seule hospitalisation il y a quelques années était liée à une condamnation pour menaces et harcèlement. Employé dans un établissement scolaire rennais qui le reprend à chaque fois après ses multiples séjours en prison et où il gagne assez pour vivre, il assure crânement devant le tribunal que « les condamnations judiciaires n’ont pas nui à son travail« . Il se reprend : « pour l’instant« . L’expertise psy, qui conclut elle aussi à la kleptomanie, pointe « une tension et un plaisir sous-jacents » ressentis par le prévenu quand il vole. Selon les dires de M.H, il « vole souvent, parfois plusieurs fois par jour« , si bien que les condamnations judiciaires ne reflètent que la partie immergée de l’iceberg de ses vols.
Le procureur réclame à son encontre 5 mois de prison dont 2 avec sursis ainsi que l’obligation de soins, insistant sur la nécessité d’éloigner de la société cet homme solitaire pour lequel « le vol est comme un plaisir sexuel« . L’avocat s’indigne : « trois mois de détention, à 100 euros par jour ça signifie que l’Etat investira 9000 euros pour le contenir pendant trois mois. Et on se reverra dans 3 jours, dans un mois, dans 3 mois, dans un an ! » Il demande la seule obligation de soins. Le prévenu, qui demande « le minimum possible, zéro » mois de prison ne l’aide pas. Le tribunal tranche et suit les réquisitions du procureur, M.H est maintenu en détention.
L’autre voleur, M. D, d’origine française, passait pour une série de vols commises dans l’agglomération nantaise. La série commence le 25 octobre 2013 à Rezé, se poursuit le 5 novembre dans la même ville, puis le 21 à Saint-Sébastien, puis le 18 décembre à Nantes, le 26 à la Chapelle sur Erdre, le 15 janvier 2014 à Saint-Sébastien, le 27 février à Nantes, s’interrompt plusieurs mois, reprend le 8 septembre toujours dans la capitale bretonne, se poursuit le 16 octobre à Orvault, le 29 à Rezé et s’achève dans la même ville le 16 novembre. Arrêté, il obtient un délai pour préparer sa défense, ce qui lui vaut d’être jugé fin mars. Mais ne lui permet pas de gagner la clémence des juges : bien que le tribunal ne retient pas tous les faits à son encontre, il écope de 10 mois fermes et est maintenu en détention.
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