À la suite de la diffusion à grande échelle du magazine « B » de la Région Bretagne, qui promeut de manière enthousiaste l’éolien en mer, l’association Les Gardiens du Large monte au créneau. Dans une lettre ouverte adressée à Loïg Chesnais-Girard, président de Région, elle dénonce une opération de communication « navrante de désinformation », pointant des chiffres exagérés, des omissions volontaires et des contradictions flagrantes avec la réalité scientifique et économique.
Une tribune présidentielle « trompeuse »
Dans leur courrier, les Gardiens du Large s’étonnent du ton épique adopté par le président dans sa tribune d’introduction du magazine, tout en dénonçant une série d’affirmations « mensongères ou grossièrement erronées ». Ils remettent en cause notamment le chiffre avancé sur la contribution du parc éolien de Saint-Brieuc, censé couvrir « 25 % de la consommation domestique » de la Bretagne. En réalité, selon les auteurs, ce parc produirait tout au plus 8,5 % de l’électricité consommée dans les quatre départements bretons — et cela, de manière intermittente.
Autre accusation lourde : celle du non-sens écologique et stratégique. L’électricité éolienne bretonne, lorsqu’elle n’est pas utilisée localement, alimente le réseau européen sans priorisation régionale, et selon les Gardiens du Large, « elle permettrait surtout d’éviter du CO₂… en Allemagne », ou bien d’imposer un ralentissement des centrales nucléaires françaises, pourtant bien moins émettrices.
Une manne pour des intérêts étrangers
Le courrier pointe aussi la question des retombées économiques. Contrairement à ce qu’affirme la Région, les projets d’éolien en mer ne créeraient pas véritablement d’emplois en Bretagne. Les infrastructures seraient produites par des entreprises étrangères — comme Iberdrola (Espagne), Siemens (Allemagne), ou encore NETHYS (Belgique) —, et les bénéfices éventuels fuiraient les côtes bretonnes pour atterrir dans les poches d’intérêts privés ou publics étrangers.
Le projet Bretagne-Sud, face à Belle-Île, Groix et Quiberon, suscite aussi de vives critiques. L’association souligne l’impossibilité d’une coexistence paisible entre les installations éoliennes et la pêche artisanale. Les fonds marins seraient recouverts de kilomètres de câbles, rendant impossible toute activité halieutique. De plus, l’impact sur les radars et sonars militaires, déjà évoqué par l’armée suédoise pour justifier l’abandon de ses propres projets offshore, est minimisé par la Région, déplore la lettre.
Au-delà des chiffres, les Gardiens du Large fustigent une vision « industrielle et coloniale » de la Bretagne littorale. Loin de favoriser une autonomie énergétique régionale, l’éolien offshore, piloté depuis Paris, ferait de la Bretagne un simple lieu d’implantation, sans véritable maîtrise locale ni bénéfice tangible.
Un appel à la raison
L’association conclut sa lettre en plaidant pour l’abandon du projet Bretagne-Sud, et propose d’investir les milliards d’euros prévus dans la construction de frégates de la Marine nationale — un choix qui, selon elle, bénéficierait bien plus à l’économie régionale et nationale.
Cette lettre ouverte ravive un débat crucial pour l’avenir de la Bretagne : celui de son rapport à la mer, à son autonomie énergétique, et à l’usage de son littoral. Alors que la Région mise sur les énergies renouvelables comme axe stratégique, de plus en plus de voix, comme celle des Gardiens du Large, s’élèvent pour dénoncer les dérives d’un modèle imposé sans véritable consultation des populations locales.
Illustration : DR
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6 réponses à “Éolien en mer : les Gardiens du Large dénoncent la « propagande » de la Région Bretagne”
sans consultation ? bien sur ça va pas non !! vous vous croyez en démocratie ou quoi
Et puis , comme pour le nucléaire et la prosternation devant les écolos qui réclamaient à cor et à cri son arrêt, on se rendra compte que finalement l’éolien c’est , si je puis faire un jeux de mot, DU VENT, mais du vent qui enrichi pas mal de gens intermédiaire et surtout qui ne solutionne en rien le problème énergétique
Nos élus ne travaillent pas pour la France mais pour l’UE et les USA donc ils n’assument aucune conséquence de leurs actes puisqu’ils sont payés pour le faire.
Etonnants ces bretons qui ne veulent ni éolien ni nucléaire (mais qui ont une des dernières centrale à charbon de France, … et qui « acceptent » l’électricité nucléaire de Civeaux, de Chinon, de Flamanville.
Dire non à l’éolien, j’acquiesce, mais les fonds de l’éolien devraient être redirigés vers deux EPR, un sur les Côtes d’Armor, l’autre sur le Morbihan.
L’éolien en mer comme l’éolien sur terre est polluante visuellement mais également par les tonnes de bétons qu’il faut utiliser pour l’encrage , il ne rapporte rien a l’état , les collectivités local ou si peux vue les taxes sur les entreprises qui les mettent en oeuvre , les bénéfices vont dans les poches des actionnaires , empêchent l’exploitation des fonds marins; de mêmes que sur terre aucunes études scientifiques sur la faune marine n’a véritablement été faite sur les effets des champs magnétiques qui découle des câbles sous-marin véhiculant le courant vers la terre , les courants produits étant de l’ordre de 20 000 ou 30 000 volts en sortie du transformateur de l’éolienne.
Ne parlons pas de la faune aviaire qui comme sur terre en payera un prix important.
Arrêt et démantèlement de toutes formes d’éolien.
Avant de retrouver et de réinstaller l’énergie libre de Nikola Tesla (et de virer les politiques qui sont contre), l’énergie nucléaire est la seule écologique actuellement. À condition bien sûr de ne pas faire l’imbécile comme installer une centrale au bord d’un océan pouvant recevoir des tsunamis !