Depuis 1981, une génération marque de son empreinte la vie politique française : les baby-boomers. Nés entre 1945 et 1965, ces électeurs ont longtemps constitué la majorité silencieuse… ou agissante. À travers un thread très documenté sur X (ex-Twitter), l’analyste Marc Vanguard retrace l’évolution du vote des boomers en France, soulignant leur rôle clé dans les grandes bascules politiques de ces quatre dernières décennies.
🗳 Vote des boomers* aux 2e tours de la Présidentielle :
🔴 1981 : Mitterrand >60%
🔴 1988 : Mitterrand 58%
🔴 1995 : Jospin 53%
🔵 2002 : Chirac 83%
🔴 2007 : Royal 53%
🔴 2012 : Hollande 54%
🟠 2017 : Macron 70%
🟠 2022 : Macron 63%*nés entre 1945 et 1965
Plus d’infos 🧵⬇️ https://t.co/3DtMbwSzsB
— Marc Vanguard (@marc_vanguard) April 24, 2025
Une génération au poids électoral écrasant
Le point de départ est démographique. Dans l’après-guerre, la France connaît un véritable boom des naissances : en 1946, on recense plus de 900 000 naissances. Les enfants du baby-boom formeront ensuite un bloc électoral massif : en 1981, les boomers représentent près de 38 % de l’électorat, et les moins de 35 ans (dont ils sont une part importante) environ un tiers. Ce poids numérique leur donne une capacité de basculement unique.
Les boomers votent massivement pour François Mitterrand en 1981 et 1988, participant activement à l’essor de la gauche socialiste. En 1995, ils soutiennent encore Lionel Jospin. Mais leur fidélité n’est pas absolue : dès 1988, 42 % d’entre eux votent Jacques Chirac, preuve d’une certaine pluralité. En 2002, la gauche explose en vol : si les boomers restent attachés à la gauche plurielle, la dispersion des voix conduit à l’élimination de Jospin au premier tour. Lors du fameux « barrage républicain » contre Jean-Marie Le Pen, les boomers votent massivement pour Chirac au second tour.
Les baby-boomers, passés d’un vote idéologique à un vote de stabilité, se reconnaissent ensuite dans Emmanuel Macron. En 2017, 70 % d’entre eux votent pour lui face à Marine Le Pen. En 2022, malgré une certaine lassitude, leur soutien reste fort, lui permettant de conserver l’Élysée. Cette génération, souvent diplômée, urbaine et intégrée dans les institutions, voit en Macron un garant d’un ordre républicain face aux « périls populistes ».
Les jeunes générations prennent une autre voie
Le contraste avec les Millennials (nés entre 1981 et 1996) et la génération X (1966-1980) est saisissant. Dès les années 1990, ces générations se droitisent. En 2022, plus de 50 % des Millennials votent pour Marine Le Pen au second tour, alors qu’ils étaient 55 % à soutenir Ségolène Royal en 2007. Ce basculement spectaculaire vers le Rassemblement National s’explique par l’impact des crises économiques, le déclassement, l’insécurité, et la puissance des réseaux sociaux, où le RN a su installer ses thématiques.
Marc Vanguard identifie trois mouvements de fond :
- Le recul durable de la gauche, même chez les boomers ;
- Une progression lente mais constante de la droite, surtout chez les plus jeunes ;
- Une montée du « centre » incarnée par Macron, qui a su capter l’électorat modéré boomer.
Contrairement aux idées reçues, les boomers ne forment pas un bloc idéologique uniforme. Leur vote est plus homogène que celui des jeunes générations, mais il est traversé par des sensibilités diverses. Ce qui renforce leur poids, c’est leur fidélité aux urnes : ils votent massivement, bien plus que les Millennials ou la génération Z.
Vanguard souligne avec justesse les limites de cette approche générationnelle : les effets du chômage, de l’insécurité culturelle, des inégalités, ou encore des évolutions sociétales (comme la montée de la « post-matérialité » chère à Inglehart) jouent aussi un rôle. Les générations ne sont pas étanches : elles interagissent, se confrontent, se répondent.
Les baby-boomers ont façonné la France politique de ces 40 dernières années. D’abord piliers de la gauche, ils sont aujourd’hui garants d’un centrisme de stabilité face à une jeunesse en révolte, tentée par les extrêmes. Leur poids électoral diminue avec le temps, mais leur influence reste structurante. Comprendre leur vote, c’est aussi comprendre pourquoi la France peine à changer de cap.
Illustration : réalisée par l’IA
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6 réponses à “Le vote des baby-boomers : une génération pivot qui a façonné la politique française (et notre avenir)”
Bonjour,
Ils n’ont pas décidé du sort des élections pour deux d’entre elles (sans compter que leurs scores ne sont pas pris en compte avant 81). C’est moins bien que la catégorie « femmes », qui n’a échouée qu’une seule fois, en 1981 : https://aimeles.net/2014/03/19/un-homme-ne-peut-survivre-en-democratie/
Cdt.
M.D
je fait partie des boomers mais depuis 81 je n’ai jamais voté à gauche surtout en sachant le rôle que Mitterrand a joué en France sous Pétain et la guerre d’Algérie
Pour ma part je n’ai jamais voté pour la gauche , j’ai même quitter l’armée pour ne pas être sous les ordres d’un président de gauche.
Ceux et celles qui ont voté pour la gauche doivent maintenant s’en mordre les doigts jusqu’au sang au vue du délabrement de ce pays qui résulte du passage de la gauche au pouvoir.
Il n’est pas question une seconde que cela recommence.
Ah ! Cela faisait quelques temps que nous n’avions pas ouï dire que c’étaient les « baby-boomers » qui étaient responsables de tous les maux de la France ! Faut oser !
J’ignore d’où viennent les éléments qui indiquent le vote des anciens, mais, petite enquête personnelle, ça ne correspond absolument pas à ce que j’ai pu constater…
Je suis aussi un de ces salauds qui a eu la chance de naître en 1946 ! Donc à éradiquer ! Permettez-moi tout de même de me demander si les générations suivantes sont moins connes que nous l’étions ? Nous y avons cru parce que le » pays était – très – vivable et dans tous les domaines. Aujourd’hui TOUT, absolument dans tous les domaines est en recul et la jeunesse d’aujourd’hui, moins instruite que nous l’étions et ne se comporte pas bien différemment de ces anciens honnis ! Une jeunesse en révolte ? Sans blague ? Les jeunes, tout ce qui les intéresse c’est de pouvoir clipoter ! Dans les manifs anti-covid, anti macron … ce sont les têtes blanches qui dominent, et très largement. Là où nous sommes en faute, nous les anciens, c’est d’avoir permis, par notre travail … à ces jeunes de se vautrer dans le confort et la facilité !
Je n’ai jamais voté à gauche, j’ai 79 ans je travaille encore, alors arrêtez d’emmerder la moitié des boomers qui comme moi n’ont jamais voté à gauche et ont travaillé depuis l’âge de 14 ans, jusqu’à 48 heures par semaine. Où étiez-vous en 68? comme tant d’autres je me battais contre les gauchiasses qui pourrissent encore la télé par exemple le pédophile Cohn Bandit pour ne citer que cette racaille. j’ai voté non à l’Europe contre le traité de Lisbonne comme tant d’autres, et les députés ( paraît qu’ils sont les représentants du peuple, qui ont détruit le vote du peuple ce n’était pas les boomers, c’était bien Sarko le mondialiste et toute la clique des députés et sénateurs qui ont détruit le vote du peuple. Etc etcetc mais arrêtez de tirer sur les boomers certains ont été des voyous en col blanc mais la majorité a subi comme aujoud’hui les élucubrations des nantis à l’A.N et au Sénat et les hauts fonctionnaires ces parasites institutionnels