Une nouvelle polémique secoue le monde du sport et de l’équipement sportif : la légendaire joueuse de tennis Martina Navratilova a vivement critiqué le géant américain Nike pour son soutien présumé à des recherches impliquant des athlètes transgenres, notamment des mineurs.
Selon une enquête du New York Times parue le week-end dernier, Nike financerait une étude menée par Joanna Harper, un homme se revendiquant femme, sur la performance d’athlètes transgenres dans le sport féminin. L’objectif de cette recherche controversée serait d’évaluer dans quelle mesure des garçons biologiques pourraient perdre suffisamment d’avantages physiques pour concourir contre des filles, après traitements hormonaux.
Cette révélation a provoqué l’indignation de nombreuses personnalités, dont Jennifer Sey, ancienne cadre dirigeante dans le secteur des vêtements de sport pour femmes, qui a déclaré :
« Je suis encore choquée. Nike finance une étude qui défigure de jeunes garçons pour savoir s’ils peuvent être physiquement assez handicapés pour concourir avec des filles, sans conserver un avantage masculin significatif. Pourquoi une marque de chaussures mène-t-elle des expériences médicales sur des enfants ? »
Martina Navratilova, 18 fois championne de Grand Chelem et fervente défenseuse du sport féminin, n’a pas tardé à réagir en partageant ce message avec ce commentaire cinglant :
« Joanna Harper va trop loin… tout comme Nike, inutile de le préciser. Nike, la même entreprise qui avait pénalisé Allyson Felix pour être tombée enceinte. Elle est partie et a fondé sa propre marque, SAYSH. Alors merci pour rien, Nike. »
Cette référence à Allyson Felix renvoie à une autre controverse impliquant Nike : la sprinteuse américaine avait vu ses revenus sponsorisés drastiquement réduits par la marque après avoir annoncé sa grossesse, une décision qui avait choqué l’opinion publique et poussé l’athlète à créer sa propre ligne de chaussures.
Joanna Harper is going too far…as is Nike, needless to say. Nike- same company that docked Allyson Felix for being pregnant. So she left and formed her own company, SAYSH. So thanks for nothing , Nike. https://t.co/HhNYKa5eL5
— Martina Navratilova (@Martina) April 22, 2025
Cette nouvelle affaire pose une fois de plus la question du rôle des entreprises multinationales dans des débats sociétaux et médicaux aussi sensibles que celui de la participation d’athlètes transgenres dans le sport féminin. Elle soulève également des inquiétudes éthiques majeures quant à l’usage de traitements médicaux sur des enfants, dans un objectif d’égalisation artificielle des performances.
Pour Navratilova, connue pour ses prises de position tranchées, c’est un franchissement de ligne rouge : celle de la sécurité et de l’équité dans le sport féminin, qu’elle défend sans relâche. Et pour de nombreux observateurs, Nike risque bien de se retrouver au cœur d’un boycott ou d’une remise en cause plus large de sa politique d’image, déjà fragilisée ces dernières années.
Illustration : DR
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine