Interdite depuis janvier 2024, la vente de chiens et de chats en animaleries continue dans certaines enseignes, selon une enquête de la Fondation 30 Millions d’Amis. Vente en ligne, click and collect, certificats antidatés : les contournements se multiplient, et l’État tarde à réagir.
Des chiots vendus comme des colis, malgré la loi
La loi du 30 novembre 2021 interdisant la vente de chiens et de chats en animaleries est entrée en vigueur le 1er janvier 2024. Pourtant, comme le révélait une enquête publiée par la Fondation 30 Millions d’Amis le 19 mars 2025, certains établissements continuent de proposer ces animaux à la vente en contournant ouvertement la réglementation. Les chiots et chatons ne sont plus exposés en boutique, mais stockés en arrière-boutique, présentés sur demande, ou proposés en ligne avec retrait en click and collect ou livraison à domicile.
Des vendeurs incitent même à antidater le certificat d’engagement et de connaissance, document légalement obligatoire, afin de contourner le délai réglementaire de sept jours avant la remise de l’animal. Le processus d’achat, entièrement numérisé, transforme l’animal en simple marchandise : aucun contrôle d’identité, pas de contact avec un conseiller, et des prix pouvant atteindre jusqu’à 2 000 euros. Certains animaux vendus proviennent de l’étranger, sans que l’acheteur en soit informé.
Ventes en ligne, certificats falsifiés : l’alerte des parlementaires
Le 14 avril 2025, à la suite de cette enquête, la Fondation 30 Millions d’Amis publiait un nouveau rapport mettant en lumière l’inaction des pouvoirs publics et l’absence de décret d’application permettant de sanctionner les contrevenants. Ce vide juridique permet aujourd’hui à certains établissements de maintenir une activité lucrative, sans encourir de peines.
Plusieurs parlementaires s’en sont émus. La députée Corinne Vignon (Renaissance) a dénoncé l’absence de sanction dans un courrier adressé au ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, dès le 25 mars. D’autres élus comme Emmanuel Grégoire (PS) et Philippe Fait (Renaissance) ont demandé à ce que soit supprimée la dérogation autorisant la vente en ligne, estimant que ces pratiques nuisent à une adoption responsable.
Même le Syndicat National des Professions du Chien et du Chat (SNPCC), dans un courrier adressé le 12 février 2025, a pris position contre la vente en ligne par les animaleries et s’est engagé à agir contre ces dérives.
Une loi votée mais inapplicable
Dans une lettre datée du 20 mars, la présidente de la Fondation 30 millions d’amis, Reha Hutin, a demandé une action rapide de la part du ministère. Le 16 avril, Annie Genevard a déclaré « avoir pris connaissance » de la situation et mandaté une expertise. Une rencontre avec sa conseillère Santé et Bien-être Animal devait avoir lieu le 23 avril.
J’ai pris connaissance avec attention de l’enquête de @30millionsdamis. J’ai immédiatement diligenté une expertise approfondie de la situation à mes services.
— Annie Genevard (@AnnieGenevard) April 15, 2025
Cette affaire illustre les limites d’une législation votée mais non appliquée. L’interdiction de la vente de chiens et de chats en animalerie reste aujourd’hui contournée sans obstacle. Et pendant ce temps, des centaines d’animaux sont vendus comme de simples objets, dans un cadre commercial vidé de toute exigence éthique.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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2 réponses à “Animaleries. Des chiens et chats vendus illégalement, en toute impunité”
Achetez votre chien à un éleveur patenté et sérieux et pas dans une « boutique ».
Un éleveur est un spécialiste et vous proposera un chiot avec tous les papiers officiels émanant du Ministère de l’Agriculture, un chiot vacciné, identifié par une puce, inscrit dans le « Fichier National des Carnivores Domestiques ». Au besoin, l’éleveur peut vous fournir un très jeune chien ayant reçu les premiers rudiments d’éducation. On peut aussi trouver son chien chez un particulier qui n’en fait pas commerce mais ayant une chienne qui a mis bas de beaux bébés. On n’achète pas un chiot « envoyé par la poste » mais on va obligatoirement le voir avant tout achat chez l’éleveur ou le particulier pour s’assurer du sérieux et on le réserve en payant un acompte. On va le chercher vers 2 mois 1/2 environ avec toutes les garanties et papiers officiels. Même un particulier non commerçant, qui vend un chien occasionnellement doit vous fournir le carnet de santé et les papiers garantissant l’identité du chien avec le N° d’Identification par puce. N’achetez jamais un chien non identifié car il peut avoir été volé. A moins que vous n’alliez le voir sous la mère avec toute la portée pour vous assurer de sa provenance. Bref, allez toujours voir le chiot avant l’achat.
Le prix d’un chien dépend de sa race et peut-être facilement vérifié. Ne vous faites pas posséder en payant à des escrocs un prix exorbitant. Si le chiot est inscrit au LOF (Livre des Origines Françaises), il est plus cher à l’achat. N’ayez aucune crainte, vous pouvez avoir un excellent chien non LOF dont les parents ont fait largement leurs preuves. Il vaut mieux acheter un chiot ou un très jeune chien (LOF ou non LOF) pour l’éduquer car il sera ce que son maître en fait. Si vous l’aimez et le soignez comme il le mérite, vous aurez le meilleur chien du monde qui vous rendra l’affection que vous lui portez. Il n’y a pas de mauvais chien, il n’y a que de mauvais maîtres. Surtout, pensez à faire vacciner régulièrement votre chien, à le protéger des parasites et à bien le nourrir, si possible avec les « rations ménagères », autrement meilleures que certaines croquettes.
Parole de chasseur
Alexandre, chasseur de bécasses et de petits gibiers
Les chiens valent mieux que certains hommes surtout ceux qui donnent sans arrêt des leçons de morale mais ne les appliquent pas à eux-mêmes.