Tandis que les touristes affluent par milliers chaque jour pour contempler les célèbres pyramides égyptiennes, une réalité bien plus sombre persiste dans l’ombre des monuments. Malgré les engagements pris par les autorités depuis plusieurs années, la maltraitance infligée aux chevaux et dromadaires utilisés pour les balades touristiques continue, dénoncent de nouvelles images accablantes rendues publiques par PETA Asie.
Des promesses non tenues
Depuis 2019, l’ONG de défense des animaux tire la sonnette d’alarme sur les conditions de vie déplorables des animaux servant de montures ou de bêtes de trait autour des sites antiques comme la pyramide de Khéops, la nécropole de Saqqarah ou encore Louxor. Coups, privations, maladies non soignées : les images et les témoignages révélés par les enquêteurs avaient alors suscité un tollé international. Le ministère du Tourisme et des Antiquités égyptien s’était engagé à réformer l’ensemble du système, allant jusqu’à annoncer en 2024 la mise en place d’un programme de bien-être animal.
Mais sur le terrain, rien n’a changé – ou si peu. Les dernières vidéos diffusées par PETA montrent des cadavres de chevaux abandonnés, des dromadaires atteints de gale, des bêtes décharnées cherchant de la nourriture dans les ordures. Un cheval momifié a même été découvert dans un « cimetière de fortune » près du site de Gizeh. Un spectacle insoutenable que les autorités tenteraient, selon l’ONG, de masquer en intimidant les visiteurs.
Des souffrances quotidiennes
« Les animaux sont utilisés jusqu’à l’épuisement complet, puis jetés comme de simples déchets », déplore Mimi Bekhechi, vice-présidente de PETA pour l’Europe. « Ce lieu chargé d’histoire qu’est la pyramide de Khéops ne devrait pas être entaché par la souffrance animale. »
D’après les investigations, les chevaux utilisés pour tracter des calèches passent des heures au soleil, sans eau, sans abri, subissant régulièrement coups de fouet et violences physiques. Les dromadaires, eux aussi exploités pour promener les touristes, sont souvent blessés, mal nourris, et privés de soins vétérinaires essentiels.
L’alternative existe… mais reste ignorée
Face à ce constat, des initiatives alternatives ont pourtant vu le jour. PETA soutient notamment l’introduction d’un service de navettes électriques ou de minibus sur les sites les plus fréquentés, permettant de supprimer l’usage des animaux sans compromettre l’expérience touristique. Ce modèle, expérimenté ponctuellement, tarde cependant à être généralisé. Les chauffeurs de calèches et les propriétaires de dromadaires, souvent issus de milieux défavorisés, dénoncent une perte de revenus et manifestent contre ces changements.
Mais pour l’ONG, le statu quo n’est plus tenable. « Ce n’est pas aux animaux de payer le prix d’un tourisme archaïque », martèle Mimi Bekhechi.
Une responsabilité partagée
PETA rappelle que certains tour-opérateurs ont cessé depuis plusieurs années de promouvoir les balades à dos d’animaux ou en calèche, répondant ainsi aux pressions de l’opinion publique. En revanche, d’autres continuent de vendre ces activités, parfois sous couvert « d’authenticité locale », contribuant indirectement à perpétuer ces pratiques.
« Les touristes doivent prendre conscience qu’ils ont un pouvoir. En refusant de participer à ces balades cruelles, en choisissant des alternatives respectueuses du bien-être animal, ils envoient un signal clair aux autorités et aux opérateurs », ajoute l’organisation.
Des animaux sacrifiés au nom de la carte postale
À l’heure où l’on parle de tourisme durable, d’éthique et de respect des êtres vivants, la situation en Égypte fait figure de contre-exemple criant. L’attrait pour une photo « typique » sur le dos d’un chameau ou d’un cheval cache une réalité sordide que peu de visiteurs soupçonnent. Des animaux exploités, blessés, affamés, parfois jusqu’à la mort.
La scène d’un cheval mort, abandonné près des pyramides, devrait faire réfléchir chacun d’entre nous. Peut-on continuer à fermer les yeux sous prétexte de vacances exotiques ? La beauté du patrimoine mondial ne peut se concevoir aux dépens de la souffrance silencieuse de créatures vivantes.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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2 réponses à “Égypte : derrière les pyramides, le calvaire invisible des animaux exploités pour le tourisme”
tourisme de masse
touristes abrutis, sans conscience
au nom de l’argent
désolation
Ces images m’inspirent tristesse, colère et un grand dégoût envers ces hommes qui maltraitent et exploitent ces pauvres animaux qui, eux, subissent une vie entière de malheur et de violence. Dégoût aussi envers ces touristes, stupides et égoïstes qui sont à l’origine de cette maltraitante de masse.