Alors que le marché immobilier tente de se stabiliser dans plusieurs grandes villes françaises, Rennes et Nantes affichent encore des signes inquiétants, tant en matière de prix que de délais de vente. Mais si les deux capitales historiques de la Bretagne souffrent, elles ne connaissent pas tout à fait la même dynamique si l’on se fie aux analyses de Se Loger (voir méthodologie ci-dessous). Décryptage.
Rennes : des délais qui s’allongent… mais la demande repart
À Rennes, le marché reste tendu, notamment en raison d’un décalage persistant entre les attentes des vendeurs et les capacités financières des acheteurs. Résultat : il faut en moyenne 93 jours pour conclure une vente, soit presque trois semaines de plus qu’il y a un an. Ce ralentissement contribue à une baisse globale des prix sur douze mois, bien que contenue à -1,2 %.
Mais tous les voyants ne sont pas au rouge. La demande des acquéreurs a progressé de 8 % sur un an, entraînant une raréfaction de l’offre de biens à vendre (-17 %), signe que les acheteurs reviennent. Cette tension entre offre et demande pourrait contribuer à relancer les prix dans les mois à venir.
Le marché rennais se caractérise par des écarts de prix notables selon les quartiers : autour de 4 500 €/m² dans le centre historique ou le quartier Thabor, contre à peine 2 500 €/m² dans des zones plus excentrées comme Le Blosne. Cette hétérogénéité géographique permet encore à certains profils d’acheteurs d’accéder à la propriété, mais au prix de compromis sur l’emplacement.
Nantes : le marché s’enfonce
Dans la métropole nantaise, le tableau est plus sombre. Les prix des appartements ont chuté de 6 % sur un an, et la baisse touche également les maisons, désormais à un prix moyen de 4 137 €/m². Surtout, le délai de vente moyen a atteint un record parmi les dix plus grandes villes de France : 98 jours. En cause ? Une baisse de la demande (-5 %) et une augmentation de l’offre (+17 %).
Nantes est même la seule métropole française à enregistrer une baisse continue depuis le début de l’année 2025. Depuis juin 2022, la ville a vu ses prix reculer de 17 %, soit près d’un tiers de la hausse engrangée entre 2015 et 2022. Une correction brutale, qui n’a pourtant pas encore suffi à faire revenir massivement les acheteurs.
Comme à Rennes, les prix varient selon les quartiers : les plus chers se trouvent dans le centre ou autour de Saint-Félix, tandis que les secteurs Nord ou Sud offrent des tarifs plus accessibles, souvent en dessous de 3 100 €/m².
Deux trajectoires, un même défi
Malgré des similitudes – notamment en ce qui concerne la durée de vente qui s’étire –, les deux villes connaissent des réalités différentes. Rennes bénéficie encore de l’effet « ville étudiante » et d’une certaine attractivité résidentielle. Nantes, en revanche, semble subir les effets d’une politique urbaine contestée, de problèmes croissants de sécurité et d’un recul de l’image de la ville.
Le marché nantais souffre également d’un trop-plein d’offre et d’attentes irréalistes de la part des vendeurs, alors que les acheteurs sont désormais plus exigeants et prompts à négocier. Une reprise est possible, à condition que les propriétaires acceptent d’ajuster leurs prétentions aux réalités du marché.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
3 réponses à “Immobilier : Rennes et Nantes, deux métropoles bretonnes à la peine… mais à des rythmes différents”
On ne fera pas déménager à Nantes ou à Rennes. C’était un temps envisagé par ma soeur mais elle a renoncé en raison de l’amour immodérés des maires de gauche pour l’étranger et la racaille.
Nantes peut inquiéter aussi en raison du dérapage permanent de la taxe foncière, payée par les propriétaires — alors que la ville s’efforce de multiplier les locataires HLM. Nantes Métropole, au train de vie déjà très dispendieux, mène une politique inquiétante. Elle s’engage dans des projets mal maîtrisés, comme le nouveau CHU en cours de construction, qui devait initialement coûter moins d’un milliard d’euros et qui en coûte déjà 1,3 ou 1,4. Quant au site de l’ancien CHU, encore en activité, elle envisage d’en faire… une ferme urbaine, qui exigerait un coût d’aménagement disproportionné sans rien rapporter, ou presque. Elle remplace le grand parking central de l’île Gloriette par un jardin public en même temps qu’elle urbanise la zone verte des Gohards à Doulon. Tout est à l’avenant : on ne sait pas où va Johanna Rolland, la seule certitude étant qu’elle coûte de plus en plus cher. Avant de devenir contribuable à Nantes, il faut y réfléchir à deux fois !
Bien d’accord avec Pschitt. Ah ce nouvel Hopital, ce caprice de Hayrault en bord de Loire avec ses sous-sols inondables (Parce qu’un cuvelage étanche, çà coûte bonbon !)
A rajouter au prestigieux Hangar noir du Palais de Justice.