Le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce a dévoilé, en partenariat avec Xerfi Specific, les bilans départementaux 2024 de l’état de santé des entreprises. Si l’on observe une hausse notable des immatriculations dans certains départements bretons, les radiations et procédures collectives s’intensifient, traduisant une économie encore secouée par les crises récentes. Voici le point, département par département.
Ille-et-Vilaine : croissance entrepreneuriale et tensions persistantes
En 2024, l’Ille-et-Vilaine a enregistré 9 105 immatriculations, en hausse de 7,7 % sur un an. Le secteur des activités immobilières domine (20,3 %), suivi du commerce (15,4 %) et des services aux entreprises (13,7 %).
Mais la vitalité entrepreneuriale s’accompagne d’une fragilité croissante : 1 319 procédures collectives ont été ouvertes, en hausse de 8,4 %, dont le commerce représente près d’un quart. Les dirigeants touchés par ces procédures sont en moyenne plus âgés (47,5 ans), et dans 76 % des cas, des hommes.
Morbihan : des créations en hausse, des radiations en alerte
Le Morbihan enregistre une progression de 8,3 % des immatriculations (5 577 entreprises), dominées par l’immobilier (21,2 %), le commerce (15,4 %) et les conseils (15,0 %).
Mais les radiations augmentent aussi de 6,5 %, avec un total de 2 852 entreprises, notamment dans les secteurs du commerce (19,8 %) et de l’immobilier (19,6 %). Les procédures collectives progressent fortement (534 ouvertures, +12,2 %), et 26,8 % d’entre elles concernent le commerce, en tête des difficultés.
Côtes-d’Armor : fort taux de défaillances dans le commerce
Dans les Côtes-d’Armor, les radiations d’entreprises ont bondi de 18,1 %, avec 2 298 fermetures enregistrées, affectant d’abord le commerce (21,6 %) et l’immobilier (16,5 %).
En parallèle, les immatriculations restent stables avec 2 983 créations, soit une légère hausse. Les procédures collectives ont augmenté de 12,7 %, le commerce représentant 27,4 % de celles-ci. Le département voit aussi une forte part d’entreprises jeunes dans les défaillances : près de 40 % ont moins de 5 ans.
Finistère : une envolée des entreprises en difficulté
Le Finistère affiche une hausse de 4,9 % des immatriculations avec 5 802 entreprises créées. Le secteur des services aux entreprises tire son épingle du jeu (+22,5 %). Mais cette dynamique est ternie par une explosion des alertes de fragilité : 8 319 entreprises ont été détectées comme étant en difficulté, contre 18 seulement en 2023 !
Les radiations atteignent 3 166 unités (+3,3 %), et 33,1 % sont dues à des procédures collectives. Plus de 40 % des entreprises en procédure avaient moins de 5 ans, un indicateur inquiétant de la précarité des jeunes structures.
Loire-Atlantique : un pilier régional toujours sous tension
La Loire-Atlantique reste le département le plus dynamique en matière de créations avec 12 474 immatriculations (+7,4 %), essentiellement dans l’immobilier (20,6 %) et les services aux entreprises (14,5 %).
Toutefois, les radiations atteignent 4 879, et les ouvertures de procédures collectives bondissent à 1 226 (+13,7 %). L’âge moyen des entreprises en difficultés reste élevé, avec un profil masculin dominant (73,5 %) et un âge moyen de 46,8 ans.
La région Bretagne, Loire-Atlantique incluse, montre en 2024 un tissu entrepreneurial dynamique, porté par les créations, mais aussi fragilisé par la multiplication des défaillances, notamment dans les secteurs du commerce, de l’immobilier et des services.
La vigilance s’impose donc pour préserver cette vitalité, en soutenant la prévention et l’accompagnement des entreprises fragiles. Plus que jamais, la résilience des territoires dépendra de leur capacité à conjuguer audace entrepreneuriale et solidité structurelle.
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