La Marine nationale a réalisé une opération spectaculaire le samedi 15 mars 2025 en interceptant un navire de pêche en haute mer, au large du Libéria. Cette intervention, menée sous la direction du préfet maritime de l’Atlantique et du procureur de la République de Brest, a permis la saisie de 6 386 kg de cocaïne, d’une valeur marchande estimée à 371 millions d’euros. Une opération qui illustre la lutte incessante contre le narcotrafic dans l’Atlantique, où l’Afrique de l’Ouest demeure une plaque tournante du trafic de drogue en provenance d’Amérique latine.
Une opération d’envergure coordonnée avec les services internationaux
Ce sont les services de renseignements américains (DEA) et britanniques (National Crime Agency) qui ont donné l’alerte après avoir identifié un navire suspect naviguant dans l’Atlantique. L’Office antistupéfiants (OFAST) français a ensuite sollicité l’intervention de la Marine nationale, qui dispose d’une présence régulière dans la région dans le cadre de l’opération Corymbe, destinée à lutter contre les menaces maritimes, notamment la piraterie et le trafic de drogue.
C’est un porte-hélicoptères français, soutenu par deux hélicoptères Dauphin et Cougar ainsi qu’un drone de surveillance, qui a intercepté le navire de pêche d’une vingtaine de mètres immatriculé au Guyana. Une équipe de la Marine a ensuite procédé à une fouille minutieuse, découvrant plus de 250 ballots de cocaïne, soigneusement dissimulés à bord.
Des routes maritimes du narcotrafic de plus en plus surveillées
Les trafiquants adoptent des itinéraires de plus en plus complexes pour éviter les contrôles. Les routes empruntées par ces bateaux passent souvent par l’Afrique de l’Ouest, où la drogue est ensuite répartie vers l’Europe et d’autres destinations via des navires plus petits ou des méthodes de transbordement en mer.
Cette saisie record s’inscrit dans une tendance à l’intensification des interceptions en haute mer. En octobre dernier, une autre prise massive de cocaïne avait eu lieu au large des Canaries, et l’année précédente, dans le golfe de Guinée. L’augmentation des patrouilles et la coopération accrue entre les services de renseignement internationaux contribuent à multiplier les interceptions.
Une destruction immédiate en mer : une procédure inhabituelle
Une fois la saisie effectuée, la cargaison a été immédiatement détruite à bord du navire français, conformément à la décision du parquet de Brest. Cette pratique, bien que rare, a été justifiée par les autorités en raison de la quantité exceptionnelle de stupéfiants, rendant leur transfert à terre compliqué et risqué. L’équipage du navire de pêche, composé d’une dizaine de membres, n’a pas été interpellé et a été autorisé à repartir avec son bateau, faute de base juridique permettant leur arrestation dans ce cadre précis.
La saisie de plus de six tonnes de cocaïne constitue l’une des plus importantes réalisées par la France ces dernières années en haute mer. Elle témoigne de l’engagement croissant des autorités françaises dans la lutte contre les flux de drogue transitant par l’Atlantique.
L’opération Corymbe, qui assure une présence militaire française dans le golfe de Guinée, est un élément clé de cette stratégie. Elle vise à renforcer la coopération avec les pays africains riverains et à entraver les réseaux criminels utilisant les eaux internationales pour le trafic de stupéfiants.
Avec l’augmentation des saisies en mer, la question du renforcement des moyens de surveillance maritime se pose. La France pourrait être amenée à déployer davantage de moyens aériens et navals pour accentuer la pression sur les trafiquants.
Cette saisie spectaculaire souligne également l’importance de la coopération internationale entre services de renseignement pour suivre et intercepter les cargaisons illicites avant qu’elles n’atteignent l’Europe. À l’heure où les réseaux criminels rivalisent d’ingéniosité pour contourner les dispositifs de surveillance, cette opération constitue un succès majeur dans la lutte contre le narcotrafic international.
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