Le radon, ce gaz radioactif naturel qui s’infiltre discrètement dans nos habitations, a fait l’objet d’une vaste étude dans le pays de Saint-Malo entre 2020 et 2024. Près de 800 foyers ont participé à cette campagne de mesure destinée à évaluer le risque sanitaire lié à ce gaz, connu pour être la deuxième cause de cancer du poumon en France, après le tabac.
Les résultats, désormais publics, sont globalement rassurants, mais mettent en lumière des zones à risque où des concentrations élevées de radon ont été détectées, notamment aux abords de Cancale et Combourg.
Le radon : un ennemi invisible mais redoutable
Le radon est un gaz issu de la désintégration de l’uranium présent dans les sols granitiques, très répandus en Bretagne. Incolore et inodore, il s’accumule dans les espaces clos mal ventilés, particulièrement dans les maisons anciennes où les sols sont peu isolés du sous-sol.
Son danger vient de sa radioactivité, qui, en cas d’inhalation prolongée, peut provoquer des lésions pulmonaires graves. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une concentration au-delà de 300 becquerels par mètre cube (Bq/m³) nécessite des actions correctives pour limiter l’exposition.
Les résultats de l’étude : un risque limité mais bien réel
Grâce aux dosimètres distribués gratuitement aux habitants volontaires, 798 foyers ont pu mesurer leur exposition au radon. Voici les principaux enseignements de cette campagne :
- 93 % des foyers testés présentent un taux inférieur ou égal à 300 Bq/m³, ce qui est considéré comme un risque faible.
- 7 % des logements dépassent ce seuil, soit 52 foyers concernés. Parmi eux :
- 32 maisons affichent un taux compris entre 300 et 500 Bq/m³.
- 13 foyers présentent une concentration entre 500 et 800 Bq/m³.
- 7 maisons dépassent les 800 Bq/m³, dont une atteignant un record inquiétant de 4 500 Bq/m³.
Ces concentrations les plus élevées ont été relevées principalement autour de Cancale et de Combourg, des zones où les sols sont particulièrement riches en uranium, favorisant la présence du radon.
Comment limiter son exposition au radon ?
Si le radon est un polluant naturel inévitable, il existe des solutions simples pour réduire son impact sanitaire :
- Aérer quotidiennement toutes les pièces du logement, notamment celles situées au rez-de-chaussée et au sous-sol.
- Vérifier et entretenir régulièrement sa ventilation (VMC) pour assurer un bon renouvellement de l’air intérieur.
- Améliorer l’étanchéité des sols et des murs pour limiter les infiltrations de gaz.
- Faire appel à un expert en cas de concentration supérieure à 900 Bq/m³, pour un diagnostic détaillé et la mise en place de solutions adaptées.
- À Saint-Malo, la Maison de l’Habitat (23 avenue Anita Conti) propose des conseils gratuits aux habitants souhaitant évaluer et limiter leur exposition au radon (02 99 21 17 26).
Si les résultats de l’étude sont globalement rassurants, ils rappellent que le radon reste un enjeu de santé publique majeur dans certaines zones de Bretagne, où les caractéristiques géologiques favorisent sa présence. L’Agence Régionale de Santé (ARS) encourage tous les habitants vivant dans des maisons anciennes ou situées en zones granitiques à tester leur logement, car l’exposition au radon varie fortement d’une maison à l’autre, même au sein d’une même commune.
Crédit photo : Wikipedia (cc)
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