« L’achat responsable », c’est la nouvelle frontière du militantisme cool de notre époque. Les bobos en raffolent : leurs bananes sont bio, leur chocolat éco-solidaire et leurs hamburgers au soja ou aux algues japonaises… et puis, tant pis si ça provient de l’autre bout du monde. Les marques ? On ne les y prend pas ! Les labels sont désormais « conscientisés ». Même une paire de Louboutin à mille balles, c’est engagé, puisqu’elles sont accréditées BLM-friendly par le poing levé d’Assa Traoré. L’important, c’est de montrer patte blanche… puis tant pis si nos bobos ne songeraient pas un instant à réduire leur consommation ou à acheter local, ces pu-la-chiasse de producteurs français sont si réac, qu’ils méritent bien qu’on leur préfère les chinoiseries ou le capitalisme woke !
Mais des fois, on est dans la merde. On a voulu faire plaisir à Greta et on a foiré son achat. Comme en acquérant une auto électrique Tesla. Et là, c’est le drame. Monsieur Bobo avait jusque-là coché toutes les cases du consommateur green, ou du moins s’y acharnait-il, et voilà que le Musk soutient Trump et toutes les formes d’extrême droite à travers le globe. On se retrouve alors avec une voiture marquée du sceau de l’infamie dans son garage. Un engin « qui ne coûte que 47.000 euros » comme a piteusement tenté de s’en excuser une députée italienne de l’Alliance des Verts et de la Gauche (AVS).
Alors l’idée est venue. Elle est arrivée un matin comme ça… Je vais montrer au monde que je suis encore dans le camp du bien, moi ! Il va voir ce connard de milliardaire ! Je vais coller sur ma bagnole un autocollant, pour signaler que moi, je pouvais pas savoir qu’il était nazi !
Tout ne vient pas pour nuire pour autant. Certains, tel l’entrepreneur Romain Roy, n’hésitent pas à sauter sur l’occasion. Ce dernier tonne « ces cow-boys n’auront pas mes dollars ! » et annule une commande de quinze Tesla. Laissez-passer « social justice warrior » assuré. Un bon moyen aussi de se faire de la pub. Difficile de choisir entre les dizaines d’interviews qu’il a données cette semaine, dans lesquelles il explique les raisons de sa démarche :
« les propos, les corrélations entre le porteur de la marque et les valeurs de la transition écologique portées par Tesla. Le coup de grâce fin janvier avec les gestes extrêmes, les prises de positions, que j’appelle ingérence dans la politique allemande et européenne. On a décidé de se désolidariser et d’annuler la commande Tesla.
On rapatrie des milliers d’euros sur le sol français et européen, (…) le consommateur individuel, la société, nos États, l’Europe, doivent réagir, doivent se rendre compte que nous sommes la première puissance économique mondiale, il faut savoir se positionner. C’est un message qu’on envoie puissamment à un pays qui se referme sur lui-même… les gestes pseudo-hitleriens ou romains… les tweets vaseux… »
Puis tant pis si cela fait quatre ans que notre Monsieur achetait made in USA sans trop de problèmes de conscience ! (D’ailleurs, on n’avait pas dit que le nationalisme économique c’était has been ? C’est pas un peu d’extrême droite cette préférence nationale ?)
Et de proposer l’acte suprême, celui du militant 2.0 : enlever le macaron Tesla. « Un acte qui, selon lui, porte une vision de transition énergétique et non plus une solidarité envers un dirigeant qui pourrait être jugé comme outrancier ou extrême. »
Il nous avait prévenus :
Moi, les bobos, je les adore.
Audrey D’Aguanno
Crédit photo : Free Malaysia Today (FMT)
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Une réponse à “Militantisme bobo : un autocollant pour signaler avoir acheté sa Tesla avant que Musk ne devienne nazi”
Crazy signifie fou pas nazi. Article débile