Une étude clinique récente menée en France a révélé que de fortes doses de vitamine D pourraient ralentir la progression du syndrome cliniquement isolé (CIS), une affection neurologique pouvant précéder la sclérose en plaques (SEP).
Une nouvelle piste pour ralentir la progression de la maladie
Le CIS et la sclérose en plaques sont des pathologies caractérisées par une inflammation et une destruction progressive du système nerveux central (cerveau et moelle épinière). Dans la SEP, le système immunitaire attaque la gaine de myéline, une enveloppe protectrice des fibres nerveuses, ce qui perturbe la transmission des signaux nerveux.
Actuellement, il n’existe pas de traitement curatif pour ces maladies, ce qui rend essentielle la recherche de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Une étude française sur 303 patients
L’étude, publiée dans le JAMA Network, a été menée dans 36 centres spécialisés en France. 303 patients âgés de 18 à 55 ans, présentant un taux de vitamine D bas et des résultats d’IRM évocateurs du CIS, ont été suivis.
Les participants ont été répartis en deux groupes :
🔹 Le premier recevait 100 000 unités internationales (UI) de vitamine D toutes les deux semaines pendant 24 mois.
🔹 Le second recevait un placebo.
L’objectif principal était d’évaluer la survenue d’une activité de la maladie, c’est-à-dire soit une rechute des symptômes, soit l’apparition de nouvelles lésions nerveuses détectées par IRM.
Des résultats encourageants
Les résultats ont montré que seulement 60,3 % des patients sous vitamine D ont présenté une rechute ou des lésions nerveuses supplémentaires, contre 74,1 % dans le groupe placebo.
De plus, la durée moyenne entre deux épisodes de la maladie était significativement plus longue pour les patients sous vitamine D :
✅ 432 jours pour le groupe vitamine D
❌ 224 jours pour le groupe placebo
Toutefois, le taux global de rechutes symptomatiques n’a pas significativement diminué, indiquant que la vitamine D réduit avant tout les lésions nerveuses visibles à l’IRM, sans forcément empêcher complètement les rechutes.
Un effet anti-inflammatoire et protecteur
La vitamine D semble agir principalement en régulant l’activité du système immunitaire, en réduisant l’inflammation et en favorisant la protection des cellules nerveuses. Elle pourrait même contribuer à la régénération partielle de la myéline, essentielle pour préserver la transmission des signaux nerveux.
L’étude a également souligné l’absence d’effets secondaires graves liés à la supplémentation en vitamine D, notamment aucune toxicité liée à une augmentation excessive du taux de calcium dans le sang. Cette étude démontre que la vitamine D à haute dose peut réduire les dommages au système nerveux central dès les premiers stades de la maladie. Elle pourrait constituer une option intéressante pour les patients vivant dans des régions où les traitements classiques de la sclérose en plaques sont peu accessibles.
Bien que cette étude apporte un nouvel espoir, des recherches complémentaires sont nécessaires pour confirmer pleinement l’efficacité et le rôle exact de la vitamine D dans la prise en charge de la sclérose en plaques.
Les experts recommandent ainsi de poursuivre les essais cliniques, afin d’évaluer si cette supplémentation peut être intégrée aux stratégies thérapeutiques existantes pour améliorer la prise en charge des patients atteints de SEP.
Si ces premiers résultats sont encourageants, ils ne constituent pas encore une preuve définitive. Toutefois, ils ouvrent la voie à une nouvelle approche thérapeutique qui pourrait, à terme, réduire les dégâts causés au système nerveux et améliorer la qualité de vie des patients.