L’Agence de l’Union européenne pour l’asile (EUAA) a publié son rapport annuel sur l’immigration pour l’année 2024, révélant une légère baisse des demandes d’asile dans les pays de l’UE+. Si le nombre total de requêtes diminue de 11 % par rapport à 2023, la barre du million de demandes reste franchie, confirmant que la crise migratoire est loin d’être résolue.
Des flux migratoires en mutation
Les pays du Moyen-Orient continuent de dominer la liste des principaux demandeurs d’asile, mais une nouvelle tendance émerge : l’augmentation des flux en provenance d’Amérique du Sud. Si la Syrie (151 000 demandes), l’Afghanistan (87 000) et la Turquie (56 000) restent en tête, leurs chiffres ont connu une baisse significative :
- -17 % pour les Syriens,
- -24 % pour les Afghans,
- -45 % pour les Turcs.
Pendant ce temps, le Venezuela bat un record avec 74 000 demandes (+9 %), dépassant ainsi la Turquie au classement. La Colombie (52 000) et le Pérou (27 000) complètent le top 10, tandis que le Bangladesh (43 000), l’Ukraine (27 000), l’Égypte et le Maroc (25 000 chacun) figurent également parmi les principaux pays d’origine des migrants.
En parallèle, l’Espagne subit un afflux massif de clandestins africains arrivant par bateau aux Canaries, avec une hausse spectaculaire des demandes venant du Mali (+726 %) et du Sénégal (+254 %).
L’Europe face à une répartition inégale des demandes
Les demandes d’asile se concentrent dans quelques pays clés, en fonction des nationalités des migrants :
- L’Allemagne reste le principal pays d’accueil pour les Syriens (49 % des demandes), les Afghans (39 %) et les Turcs (54 %).
- L’Italie devient la destination privilégiée des Bangladais (77 %), des Péruviens (58 %) et des Pakistanais (53 %), dépassant même les Tunisiens (70 %), les Égyptiens (47 %) et les Marocains (41 %).
- L’Espagne attire 90 % des demandeurs d’asile vénézuéliens et 78 % des Colombiens, confirmant l’axe migratoire entre l’Amérique du Sud et la péninsule ibérique.
- La France connaît une explosion des demandes d’asile venant d’Ukraine (+300 %) et d’Haïti (+165 %).
Sur le plan du nombre de demandes par habitant, Chypre et la Grèce sont les plus touchées avec 7 000 et 74 000 requêtes en 2024, ce qui met une pression énorme sur leurs infrastructures et capacités d’accueil.
Des taux de reconnaissance d’asile qui varient selon les nationalités
Malgré ce flot de migrants, la moitié des demandes sont rejetées. Le taux global d’acceptation dans l’UE+ s’établit à 42 %. Certaines nationalités bénéficient toutefois d’un traitement nettement plus favorable :
- 90 % des Syriens obtiennent le statut de réfugié,
- 80 % des Ukrainiens,
- 63 % des Afghans,
- Seulement 4 % des Vénézuéliens, qui, malgré leur nombre croissant, se voient largement déboutés.
Ce dernier chiffre témoigne d’un changement de perception politique vis-à-vis de certains flux migratoires, avec une distinction claire entre les migrants économiques et les véritables réfugiés de guerre.
Un changement dans les modes d’entrée en Europe
Un élément marquant du rapport est le contraste entre la baisse des demandes d’asile et la chute encore plus forte des entrées clandestines. Les données de Frontex montrent une réduction de 38 % des traversées illégales des frontières de l’UE, tombant à 240 000 en 2024. Cette baisse ne signifie pas que la crise migratoire est enrayée, mais plutôt que les migrants privilégient désormais les voies légales, notamment grâce aux corridors humanitaires et aux facilités offertes par certains pays.
Cependant, cette évolution ne règle en rien la question de l’intégration et du poids financier de ces arrivées massives. En France, en Allemagne, en Italie ou en Espagne, les systèmes sociaux sont déjà à bout de souffle, et l’augmentation continue des demandeurs d’asile pèse sur les budgets publics et exacerbe les tensions politiques.
Si la baisse du nombre de demandes d’asile peut donner l’illusion d’une accalmie, les chiffres montrent que l’Europe reste une destination de choix pour des millions de migrants, avec une transformation des flux qui met de nouveaux pays sous pression. L’Espagne, l’Italie et la Grèce se retrouvent en première ligne face à une vague venue d’Afrique et d’Amérique du Sud, tandis que l’Allemagne et la France doivent gérer les flux traditionnels du Moyen-Orient et d’Asie centrale.
Mais derrière les chiffres, une question politique cruciale demeure : combien de temps encore les Européens accepteront-ils cette situation ? Entre répartition forcée des migrants par l’UE, explosion des tensions identitaires et saturation des services publics, la patience des peuples atteint ses limites.
Illustration : DR
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4 réponses à “Crise migratoire en Europe : malgré une baisse des demandes d’asile, la pression reste forte”
Supprimer le droit d’asile et su sol.
Remettre le délit d’aide aux clandestins.
De nombreux pays se passe du droit d’asile.
Remarquez ces pakistanais afgans ne vont pas dans les pays du golfe pourtant de même religion.
Car ils en veulent pas
Depuis cinquante ans, goutte à goutte, on instille la fin de nos pays européens et le nôtre en particulier ainsi que la verte Albion…..notre mollesse nous entraine à l’abîme…nos enfants nous maudiront.
Bien sûr qu’il faut supprimer tout Droit d’asile et celui du sol !!!!!!!!!!!!!!!
A moins d’un miracle, l’Europe est foutue !!!
Mais quel est le politique qui aura les c…… d’y remedier ?…
Haïti, Apothéose de la réussite d’une ancienne colonie française indépendante depuis 200 ans ! Quel carnage !