Pêche française : une filière en péril face aux pressions environnementales et politiques

L’année 2025 s’annonce comme une année charnière pour la pêche française. À l’approche du Sommet des Nations Unies pour l’Océan (UNOC) qui se tiendra à Nice en juin, le secteur se retrouve sous une pression croissante. Les ONG environnementales, soutenues par certaines instances européennes, intensifient leur campagne pour interdire le chalutage dans les Aires Marines Protégées (AMP). Une mesure qui, selon Les Pêcheurs de Bretagne, principale organisation de producteurs du secteur, menace directement l’avenir de la filière sans pour autant garantir une réelle protection des océans.

Un acharnement sur la pêche française ?

Dans un contexte où la préservation des océans est devenue un enjeu global, la France semble être la cible privilégiée des restrictions. Pourtant, le pays possède déjà l’un des cadres réglementaires les plus stricts au monde en matière de pêche. La réglementation européenne impose des quotas, des limitations d’engins de pêche, des périodes de repos biologique et un contrôle rigoureux des captures. La filière française représente moins de 1 % des captures mondiales et est bien loin du modèle industriel destructeur que certaines ONG dénoncent.

« Réduire la préservation des océans à une attaque contre la pêche française est absurde. Pendant que nous débattons d’interdictions supplémentaires, la pêche illégale et la pollution marine continuent d’augmenter ailleurs dans le monde, sans la moindre contrainte », dénonce Yves Foezon, directeur de Les Pêcheurs de Bretagne.

Le chalutage en accusation : un procès biaisé ?

Le chalutage, présenté comme un fléau environnemental, est devenu la cible principale des écologistes. Pourtant, il est loin d’être systématiquement destructeur. Seuls 3 % des chalutiers bretons dépassent les 25 mètres, ce qui contredit l’image d’une industrie démesurée. En outre, l’activité est strictement encadrée pour préserver les stocks et limiter les impacts sur les écosystèmes marins.

Les Aires Marines Protégées, dont la France possède la plus grande superficie en Europe, ne sont pas des sanctuaires fermés à toute activité humaine. Elles visent à concilier préservation et exploitation durable des ressources. Exclure la pêche française de ces zones reviendrait à privilégier les importations, souvent issues de pratiques bien moins respectueuses de l’environnement.

Derrière cette offensive contre le chalutage, une question majeure se pose : à qui profite réellement cet acharnement ? Selon Les Pêcheurs de Bretagne, affaiblir la pêche nationale, c’est favoriser les importations, notamment en provenance de pays où les contrôles sont bien moindres. La stratégie des ONG s’inscrit donc dans une logique qui pourrait paradoxalement conduire à une dégradation accrue de l’environnement marin à l’échelle mondiale.

Le combat est également politique. Alors que l’UNOC devait être l’occasion de s’attaquer aux vrais défis que sont la pollution plastique, l’acidification des océans ou encore l’exploitation offshore, le débat est détourné vers la régulation de la pêche française. Un déplacement du problème qui sert certains intérêts mais qui risque d’aboutir à des décisions désastreuses pour l’économie maritime française.

Un appel à la mobilisation

Face à ces menaces, Les Pêcheurs de Bretagne appellent à une prise de conscience collective. Il s’agit non seulement de défendre un modèle de pêche durable et encadré, mais aussi de préserver un pan entier de l’économie littorale. La solution passe par le soutien des consommateurs, invités à privilégier les produits de la mer issus de la pêche française, mais aussi par une mobilisation des élus pour garantir un avenir au secteur.

« Il est temps de faire entendre notre voix et d’exiger une approche plus équilibrée et réaliste. Si nous ne réagissons pas aujourd’hui, demain, nous n’aurons plus d’autre choix que de consommer du poisson dont nous ignorons tout des conditions de capture et des impacts environnementaux », avertit Yves Foezon.

À quelques mois du sommet de Nice, l’issue du combat reste incertaine. Mais une chose est sûre : l’avenir de la pêche française ne peut être sacrifié sur l’autel d’une écologie dogmatique et biaisée.

Illustration : DR
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2 réponses à “Pêche française : une filière en péril face aux pressions environnementales et politiques”

  1. pepers dit :

    Habitant en bord de Manche nous voyons tous les jours les chalutiers chalutés les fonds en détruisant la ressource, en rejetant discrètement à la mer ce qui ne se vend pas bien y compris les dauphins pris dans les filets. On enrichit quelques uns au détriment de tous.LES FONDS SONT LABOURES! Pas question pour la faune de pouvoir y vivre et encore moins s’y reproduire. Plongeur sous-marin depuis plus de 50 ans je vois les mers se vider. Les chaluts, filets et palangres abandonnés remplace la faune. Les déchets plastiques sont partout. Les coraux meurent, mes films vidéos à l’appui. Nous assistons impuissant à la destruction progressive du poumon de la terre. La mer absorbe le Co2 et via le plancton produit de l’oxygène. la mondialisation et le tourisme sur mer ont transformé les océans en autoroutes bruyantes. La mer se meurt!Mais les habitants ne le savent pas et les médias sous pression des lobbys se gardent bien de le faire savoir. Les aires marines ne sont ni protégées ni contrôlées! Un citoyen ordinaire, ni écolo, ni militant mais soucieux pour les enfants qui ne connaitront pas la mer dans sa grande beauté. »Homme libre, toujours tu chériras la mer ».

  2. Raymond Neveu dit :

    Les plantes ont besoin de CO2 pour vivre et ce ne sont pas nous pauvres cons de Français au cul de qui le monde entier pisse qui allons modifier le cycle multimillénaire de l’évolution de la planète qui va de glaciations en périodes torrides, nous pauvres cons de Français avec nos 0,000006 % de pollution!!! On ne pêche plus rien autour de l’Archipel des Glénans à causes des ordures marines qui le ventre plein se prélassent au soleil. Arrêtez votre délire psychiatrique mensonger  » nous voyons tous les jours les chalutiers chalutés les fonds en détruisant la… » mais c’est archi faux les chalutiers sont en haute mer!!! Mais il est en plein délire écolo-bobo le pé-père…ils ne chalutent pas à 20 m de profondeur!!! Le mec a une crise de démence et pour disposer d’une caméra il faut avoir les moyens donc encore un enseignant de mes fesses!!! Enfin un gôchiasse comme dit quelqu’un d’autre! Les enseignants de la Publique je les repère, archi nuls dans leurs cours mais donneurs de leçons.

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