L’affaire Anton Burel qui déchaîne actuellement les passions sur les réseaux sociaux est une illustration quasiment parfaite du syndrome qui touche une grande partie de la Gauche depuis les années 90.
Pour rappel, Anton Burel est ce jeune élu de Cintré, en grande banlieue de Rennes, indépendantiste d’extrême-gauche, membre d’un groupuscule marginal, qui semble avoir inventé des « saluts nazis » et des « chants fascistes » lors d’une banale altercation d’après-boire avec des gens du voyage, c’est du moins ce qui ressort des premières déclarations du procureur de Rennes.
La supercherie présumée n’est, hélas, qu’une affaire parmi tant d’autres. Car l’extrême-gauche actuelle, et plus généralement toute la gauche, s’est inventé une « réalité alternative » dans laquelle le « danger fasciste » est omniprésent. Danger fasciste qui regroupe une définition tellement large qu’elle est devient grotesque. Selon les autonomistes bretons d’extrême-gauche par exemple, le combattant breton Kendal Breizh (Olivier Le Clainche) enrôlé dans les YPG kurde et tombé à 40 ans en Syrie en 2018 a été tué « en combattant le fascisme ». Dans les faits, il a surtout été la cible d’un bombardement de l’armée turque à Afrin (nord de la Syrie) qui entendait apporter un soutien aérien à des groupes djihadistes liés à Ankara. Et avant cela, le courageux et idéaliste Kendal Breizh avait lutté contre l’Etat Islamique à Raqqa et Deir-ez-Zor.
Mais cela n’ébranle en rien les croyances de ses camarades restés en Bretagne qui déploient depuis un narratif dans lequel leur « camarade » était tombé « en combattant le fascisme ». Et cela ne remet nullement en question le soutien inconditionnel que les mêmes camarades restés en Bretagne apportent aux islamistes, notamment palestiniens, installés en Europe ou à Gaza.
Kendal Breizh est tombé à Afrin en combattant des islamistes… devenus chouchous des gens qui célèbrent pourtant sa mémoire en Bretagne. Comprenne qui pourra !
Ce paradoxe est désormais totalement assumé dans l’ensemble des gauches occidentales qui vit dans des boucles Telegram ou des bulles d’algorithmes google où les attentats islamistes n’existent pas et où l’insécurité est le fait de bandes de skinheads qui terrorisent les « quartiers populaires ». Dans cette réalité alternative, les « bandes nazis » plus moins liées à Elon Musk, à Donald Trump et à Marine Zemmour sont omniprésentes dans nos villes et nos campagnes et menacent nos sociétés. Ainsi, un groupuscule anarchiste toulousain appelé IATAA, pour “Information anti-autoritaire Toulouse et Alentours” est récemment parti en guerre contre Tesla (propriété d’Elon Musk) en incendiant un concessionnaire de la marque à Plaisance-du-Touch, en banlieue toulousaine car « face au renforcement du mouvement néonazi à l’échelle mondiale, nous sommes l’antifascisme combatif qui ne croit pas au mythe de la démocratie. Face à l’offensive masculiniste et transphobe actuelle, nous sommes un fragment de la lutte contre le patriarcat. Face aux ravages industriels qui détruisent la planète, nous sommes l’écologie radicale qui ne croit pas aux solutions technologiques. Face au colonialisme et au suprémacisme blanc, face à la misère et à l’exploitation généralisée, nous exprimons notre refus en acte”.
Anton Burel vit dans cet univers : Le monde en proie à une « offensive néo-nazie », etc… Mais cette obsession, ne l’empêche pas de soutenir le Hamas, la nouvelle version du NSDAP mais en plus exotique. Et là encore, il n’y voit aucune forme de paradoxe !
En fait, Anton Burel n’est qu’un grand adolescent, fruit de cette Gauche dégénérée des années 2020. Gauche qui croit vraiment combattre « l’extrême-droite » en niant le Grand Remplacement et en réduisant ad hitlerum toute forme de discours dissident sur le sujet mais qui en est devenu le meilleur agent électoral.
Cette Gauche veut voir des nazis partout, veut voir le retour du fascisme derrière n’importe quel geste, quelle déclaration, quel doute sur le vivre-ensemble. Cette Gauche se dévore elle-même à coup de procès staliniens pour des histoires de pronoms. Cette Gauche n’est devenue qu’une vieille femme dépassée et radotante dont la société ne sait que faire.
Ce samedi 22 février à Cintré, il est fort possible que Anton Burel n’ait pas menti. Il est fort possible qu’il ait vraiment vu des nazis. Parce que, dans son monde, dans sa bulle internet personnelle, des hommes blancs un peu virils qui cherchent la bagarre, cela ne peut être QUE des nazis. QUE l’extrême-droite. Puisque c’est ce qu’il voit toute la journée sur twitter ou instagram. L’extrême-gauche est dans l’auto-radicalisation permanente. Dans l’auto-enfumage. Dans l’effet-bulle H24. Et plus le réel donne tort à la Gauche, plus elle s’enferme dans son narratif auto-alimenté.
Moi je crois Anton Burel. Je crois qu’il a vraiment vu des nazis ce soir-là. Car Anton Burel VEUT voir des nazis dans sa commune comme le chasseur d’OVNI verra immanquablement des soucoupes volantes derrière chaque nuage un peu étrange ou chaque lueur nocturne.
Et sa notoriété soudaine aura fait le reste : égo flatté, « likes » en pagaille sur Facebook, SMS de soutien, manifestation à domicile auront fini de convaincre le brave garçon qu’il avait sauvé Cintré d’une bande de nazis qui voulait se refaire Oradour-sur-Glane.
Le procureur, les gendarmes auront beau démontrer le contraire et faire tourner « Djobi-Djoba » en boucle dans la salle de prise des dépositions, Anton Burel ne voudra jamais croire son erreur. Et ses plus fervents soutiens non plus d’ailleurs. Car ils l’avaient enfin leur acte de résistance anti-fasciste. Eux qui se battent contre des moulins à vent depuis des années et voient le RN monter à chaque élection dans leur commune.
Plus qu’une bonne défaite, la Gauche a surtout besoin d’une grande psychanalyse. Islamogauchisme, intersectionnalité, Genre, décolonialisme, haine du Blanc. Pour comprendre comment elle a pu s’auto-enfumer et se tromper à ce point…
Mathurin Le Breton
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3 réponses à “Affaire des faux nazis de Cintré (35) : Moi je crois Antoine Burel ! [L’Agora]”
Il existe deux philosophies diamétralement opposées
1/ celle qui embrasse une vision magnifique d’un monde parfait, comme il devrait être selon sa conception du moment, et qui justifie tout ce qui permet de construire ce monde merveilleux, à commencer par la destruction du monde tel qu’il est, c’est à dire pas du tout merveilleux. Cette philosophie a l’avantage de pouvoir proposer une nouvelle vision magnifique tous les matins au petit déjeuner, et ainsi séduire… quant aux destructions, qui sont les seuls vrais résultats de la mise en œuvre de cette vision, bagatelles, on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs…
2/ celle qui aspire à la perfection par la voie de l’humilité, sachant que se perfectionner soi-même est un effort constant, aider à la perfection de ceux avec lesquels on interagit est une grande difficulté et apporter sa pierre à l’édifice de la perfection du tout, que ce soit là où l’on travaille ou la société dans son ensemble est rarement autre chose que les deux premiers modes de perfectionnement. Cette philosophie a le désavantage d’être exigeante et de se préoccuper de toutes les petites choses avec autant de soin que des grandes…
N’oublions pas que ces deux vues se sont opposées radicalement depuis de nombreux siècles. Ainsi certains courants philosophiques mettaient la vérité au plus haut de leurs préoccupations d’autres, en particulier les philosophes des lumières, comme Voltaire, préfèrent la domination intellectuelles à la vérité. Voyez la citation du même Voltaire dont la citation ci-dessous éclaire bien plus que ses textes de fourbes:
De la lettre de Voltaire à Thiriot du 21 octobre 1736: « Le mensonge n’est un vice que quand il fait mal. C’est une très grande vertu quand il fait du bien. Soyez donc plus vertueux que jamais. Il faut mentir comme un diable, non pas timidement, non pas pour un temps, mais hardiment et toujours. »
À l’opposé écoutez la dénonciation de Thucydide:
Les hommes en vinrent, pour qualifier les actes, à modifier arbitrairement le sens habituel des mots » (Thucydide, III, 82).
En conclusion, je vous conseille de lire les premiers paragraphes du livre II de la République de Platon, sur le juste et l’injuste: https://fr.wikisource.org/wiki/La_R%C3%A9publique_(trad._Cousin)/Livre_deuxi%C3%A8me et de les comparer à la fable des abeilles: https://www.institutcoppet.org/wp-content/uploads/2011/01/La-fable-des-abeilles.pdf
Intéressante vision des choses. L’extrême-gauche a rompu avec le réel, puisse-t-elle aussi sortir bientôt de la réalité.
Ces gens là ne sont pas capables de se remettre en cause , sinon ils voient leur « raison de vivre » s’ envoler . Tellement formatés par la société de la « reeduc nat » et les médias, ils ne s’ aperçoivent pas qu’ ils se comportent eux comme des fascistes…