Depuis l’annonce par Donald Trump de son décret facilitant l’installation des Afrikaners blancs aux États-Unis, une vague d’espoir s’est propagée au sein de cette communauté sud-africaine. Décrivant un climat de discrimination et d’insécurité croissante, de nombreux Afrikaners voient dans cette proposition une opportunité de recommencer leur vie dans un pays où ils ne seraient plus « marginalisés en raison de leur couleur de peau ». Mais cette initiative, saluée par certains, suscite également de vifs débats, tant en Afrique du Sud qu’aux États-Unis.
Des Afrikaners en quête d’un avenir meilleur
Devant l’ambassade américaine à Pretoria, des centaines d’Afrikaners se rassemblent chaque jour, espérant pouvoir bénéficier de l’offre d’asile initiée par l’administration Trump. Parmi eux, Wilhelm Snyman, 46 ans, autrefois employé dans le secteur informatique, aujourd’hui au chômage depuis plusieurs années, qui explique au Epoch Times : « J’ai perdu mon travail parce que mon entreprise devait se conformer aux politiques de discrimination positive du gouvernement », explique-t-il. « Ma femme travaille encore, mais c’est humiliant de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de sa famille. »
Comme lui, de nombreux Afrikaners dénoncent la politique d’autonomisation économique des Noirs (Black Economic Empowerment), instaurée par le Congrès National Africain (ANC), qui, selon eux, les empêche d’accéder à l’emploi et à des opportunités économiques équitables. Ils estiment que les réformes agraires du gouvernement Ramaphosa, combinées à un climat de violence généralisée, les poussent à envisager l’exil. Les fermiers blancs sont attaqués, des milliers de personnes vivent dans des bidonvilles alors qu’elles avaient une vie décente il y a 20 ans. Trump est le seul à reconnaître leur détresse
Selon AfriForum, une organisation de défense des droits des Afrikaners, près de 30 000 demandes ont déjà été déposées dans le cadre de ce programme de réinstallation.
Donald Trump face au gouvernement sud-africain
La décision de Donald Trump de couper l’aide américaine à l’Afrique du Sud et de dénoncer les politiques du gouvernement de Cyril Ramaphosa comme étant « racialement discriminatoires » a exacerbé les tensions diplomatiques entre Washington et Pretoria.
Ramaphosa, de son côté, rejette en bloc ces accusations. Il affirme que les réformes mises en place visent à corriger les inégalités issues de l’apartheid, où la minorité blanche détenait la quasi-totalité des terres et des ressources économiques du pays.
Hermann Pretorius, porte-parole de l’Institut des Relations Raciales, reconnaît que les Blancs restent surreprésentés parmi les catégories les plus aisées, mais souligne que des centaines de milliers d’entre eux vivent aujourd’hui dans la pauvreté.
Selon une étude menée par Johann Kirsten et Wandile Sihlobo, experts en réformes agraires à l’université de Stellenbosch, la question de la répartition des terres en Afrique du Sud est plus nuancée qu’on ne le pense. Contrairement aux chiffres souvent avancés selon lesquels 80 % des terres arables sont détenues par des Blancs, les chercheurs estiment que près de 30 % des terres agricoles appartiennent désormais à des Noirs. Ce chiffre reste bien inférieur aux attentes de l’ANC, mais il contredit la thèse d’une absence totale de réforme.
En revanche, l’étude met en évidence l’échec du gouvernement dans la gestion des terres redistribuées, souvent laissées à l’abandon ou mal exploitées faute de formation et de moyens pour les nouveaux propriétaires.
Une offre d’asile loin d’être simple à mettre en place
Si de nombreux Afrikaners espèrent pouvoir s’installer aux États-Unis grâce au décret de Donald Trump, la réalité administrative risque de ralentir, voire d’entraver, leur projet. Le programme américain d’admission des réfugiés (USRAP), qui devait servir de cadre à cette réinstallation, a été suspendu par Trump lui-même en janvier dernier. Aux États-Unis, l’asile politique repose sur la capacité à prouver que le demandeur risque une persécution directe et ciblée dans son pays d’origine.
L’offre de Donald Trump soulève donc plus de questions qu’elle n’apporte de solutions concrètes, pour le moment.
Malgré les tensions, la question des Afrikaners demeure un enjeu central de l’Afrique du Sud contemporaine. La proposition de Trump met en lumière le malaise identitaire et économique d’une minorité historiquement dominante, aujourd’hui en perte de repères dans une nation qui se tiers mondise.
Les États-Unis ouvriront-ils réellement leurs portes à ces réfugiés d’un genre nouveau ? Rien n’est moins sûr. Mais en Afrique du Sud, le débat est loin d’être clos.
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4 réponses à “Afrique du sud. L’offre d’asile de Donald Trump aux Afrikaners : entre espoir et controverse”
Oui qu’ils se barrent aux US et qu’ils les laissent se démerder. Ça fera comme en Algérie, malgré toutes les richesses accaparées, ces incapables ruineront le pays.
Le gouvernement d’Afrique du Sud est en train d’organiser la famine dans son propre pays. Je souhaite que tous les blancs, persécutés, puissent quitter ce pays. Ainsi, on se rendra compte, dans quelques années, que ceux que l’on a traités comme des prédateurs, étaient indispensables.
Et en Europe en 2075 ? il se passera quoi à votre avis ?
Dans un avenir pas si lointain les Français quittent la France pour laisser la place aux populations africaines qui arrivent en masse. On leur laisse tout pour qu’ils en fassent bon usage et on s’installe en Afrique à leur place. On part de rien et on tente de redresser le pays d’accueil (enfin quasiment vide d’autochtones) pour le faire prospérer. Que devient alors la France ? Que devient l’Afrique ?
C’est le sujet d’un roman écrit par une connaissance. L’éditeur a refusé le livre qu’il a jugé « raciste ». Mais l’auteur lui a dit que le héros du livre était disposé à tout laisser: son argent et ses biens, juste garder l’argent du voyage et quelques économies, le temps de s’adapter à son environnement. Non, c’est trop raciste comme sujet: ça met le Blanc en position « paternaliste ». Même si tu donnes tout pour prendre la place du déshérité et ses « biens », tu es raciste !