Crit’Air : un critère qui influence le coût de l’assurance
Jusqu’à présent, l’assurance automobile était principalement influencée par des critères classiques comme l’âge du conducteur, son historique de sinistres ou la puissance du véhicule. Désormais, la vignette Crit’Air entre aussi en jeu. Les compagnies d’assurance utilisent cette classification pour ajuster leurs tarifs, notamment en fonction du type de motorisation et de la date de mise en circulation du véhicule.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les véhicules électriques et les modèles les plus récents ne bénéficient pas nécessairement des primes les plus avantageuses. En raison de leur valeur plus élevée et des coûts de réparation importants (électronique embarqué, batteries, pièces spécifiques), les modèles Crit’Air 0 et 1 sont souvent plus onéreux à assurer en Tous Risques. À l’inverse, les voitures les plus anciennes et polluantes (Crit’Air 4 et 5) sont généralement moins chères à assurer en raison de leur faible valeur marchande. Toutefois, leur vulnérabilité accrue aux pannes et aux vols peut contrebalancer cette tendance.
Combien coûte une assurance auto selon la vignette Crit’Air ?
Une récente étude menée par Leocare permet de mieux comprendre comment le classement Crit’Air influence les tarifs des assurances auto. Voici les coûts moyens constatés en fonction de la catégorie du véhicule et du type de couverture choisi :
Crit’Air | Tiers | Tiers + | Tous Risques |
---|---|---|---|
0 (électrique, hydrogène) | 561,20 € | 709,84 € | 1 126,02 € |
1 | 551,95 € | 760,65 € | 1 099,03 € |
2 | 565,21 € | 768,06 € | 1 095,36 € |
3 | 513,12 € | 676,10 € | 900,12 € |
4 | 498,58 € | 648,46 € | 854,14 € |
5 (véhicules anciens et polluants) | 443,12 € | 640,96 € | 913,30 € |
On constate ainsi un écart significatif entre les primes d’assurance des voitures électriques ou hybrides (Crit’Air 0) et celles des véhicules plus anciens (Crit’Air 4 et 5). À titre d’exemple, un conducteur d’un véhicule Crit’Air 5 paiera en moyenne 212,72 € de moins en assurance Tous Risques par rapport à un propriétaire de véhicule Crit’Air 0.
Pourquoi les véhicules propres coûtent-ils plus cher à assurer ?
Si les véhicules électriques et hybrides sont censés être l’avenir de l’automobile, ils ne sont pas pour autant les plus économiques à assurer. Plusieurs raisons expliquent cette tendance :
- Réparations coûteuses : L’électronique embarqué et les pièces spécifiques (batteries, capteurs, systèmes d’assistance) entraînent des coûts de réparation bien plus élevés que pour une voiture thermique classique.
- Coût des sinistres : En moyenne, les réparations pour un sinistre sur un véhicule Crit’Air 0 ou 1 sont deux fois plus chères que celles des véhicules Crit’Air 2 à 5.
- Vandalisme : Les véhicules récents et haut de gamme sont plus exposés aux actes de vandalisme, avec un coût moyen de réparation de 6 151,92 € contre 3 303,68 € pour les modèles plus anciens.
Voici un tableau récapitulatif des coûts moyens des sinistres selon la catégorie Crit’Air :
Type de dommages | Crit’Air 0 & 1 | Crit’Air 2 à 5 |
---|---|---|
Actes de vandalisme | 6 151,92 € | 3 303,68 € |
Dommages sans tiers | 8 861,72 € | 3 826,21 € |
Dommages avec tiers | 3 915,44 € | 2 615,43 € |
Bris de glace | 772,70 € | 796,77 € |
Crit’Air et choix de l’assurance : quelles tendances ?
L’impact du classement Crit’Air ne se limite pas seulement aux tarifs : il influence également le choix des formules d’assurance. Les véhicules les plus récents et mieux classés sont largement couverts en Tous Risques, tandis que les voitures plus anciennes sont généralement assurées au tiers, une formule moins chère mais offrant une couverture plus limitée.
Formule d’assurance | Crit’Air 0 (%) | Crit’Air 5 (%) |
---|---|---|
Tiers | 11,3 % | 81,7 % |
Tiers + | 5,8 % | 15,4 % |
Tous Risques | 82,9 % | 2,9 % |
Ainsi, près de 83 % des propriétaires de véhicules Crit’Air 0 optent pour une assurance Tous Risques, contre seulement 2,9 % pour les propriétaires de véhicules Crit’Air 5. Cette tendance s’explique par la volonté des automobilistes de protéger un investissement plus conséquent.
Conclusion : un nouveau facteur clé dans l’assurance auto
Avec l’extension des zones à faibles émissions (ZFE) et la généralisation des vignettes Crit’Air, la classification environnementale des véhicules devient un critère de plus en plus déterminant pour les assureurs. Si les voitures propres bénéficient d’avantages en matière de circulation et de fiscalité, elles sont paradoxalement plus coûteuses à assurer, notamment en raison du prix des réparations et des risques accrus de vandalisme.
Pour les automobilistes, il devient essentiel de comparer les offres et de choisir une assurance adaptée à la valeur de leur véhicule et à leur usage quotidien. Dans un contexte où les politiques écologiques influencent de plus en plus la mobilité, les propriétaires devront arbitrer entre les coûts d’acquisition, les restrictions de circulation et les primes d’assurance pour faire le meilleur choix.
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Une réponse à “Crit’Air et assurance auto : quel impact sur votre prime d’assurance ?”
On peut argüer que les voitures anciennes ne pouvant pas circuler dans les ZFE, elles rouleront moins puisque leur espace est limité…