Arriver devant le Mur des Lamentations à Jérusalem, c’est arriver devant l’un des endroits les plus importants de l’Histoire. Le centre de la spiritualité d’un monde monothéiste qui aura donné les trois plus grandes religions mondiales. Pourtant l’ouvrage n’a rien d’impression d’un prime abord : longueur : 57m dont une bonne partie est couverte et abrite des fidèles de diverses obédiences du monde judaïque.
Hauteur (19m sur sa partie visible) somme toute modeste au regard des buildings du Grand Jérusalem. En vérité, le Mur des Lamentations impressionne surtout par sa puissance symbolique. Ainsi que par la ferveur qui lui fait face. Les prières qui lui sont adressées sont vieilles de 3000 ans et certains religieux passent leurs journées ici. Entre prière et étude de la Torah.
Le jour où nous nous trouvons devant ces murs, des soldats prient. Jeunes. Ils seraient considérés comme des gamins en Occident. Interrogé, l’un d’entre eux nous explique -en français !- qu’il prie avant de retourner ce soir défendre la frontière Nord en proie aux attaques du Hezbollah. Beaucoup de jeunes filles sont présentes aux abords même si elles ont leur endroit spécifique pour prier. Dans les rues de la Vieille Ville de Jérusalem, elles déambulent, fusil mitrailleur à l’épaule. Et repartent le soir pour le front dans des bus. Contraste avec la jeunesse française et ses triviales préoccupations…
Notons au passage que le mot « Mur des Lamentations » ne date que du XIXè siècle et du Mandat britannique et est uniquement utilisé en Occident. Les Israéliens et les Juifs, pour leur part, utilisent le simple mot « Mur » ou « Mur Occidental » ou le mot hébreux « Kotel ».
Revenons au Mur : l’aspect le plus intéressant, d’un point de vue historique et touristique, du « Kotel » se situe en sous-sol.
En effet, un tunnel souterrain a été aménagé et celui-ci longe le mur sur 200m, c’est à dire bien au-delà des 57m de la surface. Le guide est obligatoire pour des raisons de sécurité mais aussi parce qu’il est indispensable d’avoir des explications historiques qui mettent en perspective l’histoire des lieux. Ici, contrairement à beaucoup d’endroits de par le monde, le guide francophone est un bi-national de langue maternelle française, ce qui aide grandement à la compréhension tant les époques et les évènements sont enchevêtrés. L’un d’eux est d’ailleurs présent sur cette vidéo.
Cette visite permet également de passer sous l’esplanade du Mur, sous-sol qui est creux, aménagé depuis les Croisades et actuellement toujours fouillé par les Israéliens. Ceux-ci y ont découvert des catacombes datant des Templiers, des parties du Mur encore inconnues jusqu’alors, des puits, des aqueducs alimentant d’anciens bains rituels, des pierres gigantesques, des niveaux inférieurs et divers éléments tout aussi fascinants. Nous avons la chance de visiter certaines parties non-encore ouvertes au public…
Au bout de la visite, nous découvrons une synagogue souterraine nouvellement construite à proximité de la « Pierre du fondement du monde » et son » aron hakodesh » où « armoire pour les rouleaux de la Thora ». Celle-ci est ronde, métallique, avec le buisson ardent de Moïse et tout autour les paroles gravées de plusieurs textes sacrés. Superbe !
Que l’on soit chrétien ou juif, l’endroit est d’une telle charge spirituelle qu’il en est fascinant. Historiquement, la découverte des sous-sol du Kotel est également éclairant quant à l’ancienneté de la présence du peuple juif en ces lieux ainsi que sur le passage des Croisés, notamment français.
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