La panique gagne les dirigeants de l’Union européenne. Comme ils étaient persuadés que Donald Trump, en raison de la toute-puissance de l’État profond américain, ne pouvait être réélu, ils n’ont pas anticipé ce qui se passe actuellement. Trop sûrs d’eux et de la valeur absolue des choses et des hommes, ils ont continué à croire au postulat de « la fin de l’histoire » de Francis Fukuyama.
Voici ce que résume le site Wikipédia : « S’inspirant des thèses d’Alexandre Kojève sur la « fin de l’histoire », Fukuyama affirme que la fin de la guerre froide marque la victoire idéologique de la démocratie et du libéralisme (concept de démocratie libérale) sur les autres idéologies politiques. Fukuyama est, par ailleurs, conscient que la chute du Mur et la dislocation du bloc de l’Est vont entraîner d’importants troubles : la fin de l’Histoire ne signifie pas, selon lui, l’absence de conflits, mais plutôt la suprématie absolue et définitive de l’idéal de la démocratie libérale, lequel ne constituerait pas seulement l’horizon indépassable de notre temps mais se réaliserait effectivement ».
Convaincu que la Russie post-soviétique ne pouvait plus être en mesure de s’opposer au projet mondialiste, l’État profond supranational a utilisé l’OTAN pour réaliser la politique du « containment » qu’avait défini Zbignew Brzezinski dans son livre « le grand échiquier » publié en 1997. Il faut bien comprendre que cette politique de « petits pas » était couplée à celle de l’intégration européenne qui avait pour but de faire de l’Union européenne l’appartement-témoin du futur monde monopolaire. Le procédé bien rodé consistait à fomenter des « révolutions de couleur » qui permettaient la mise en place de dirigeants opposés à la Russie et qui allaient demander l’entrée dans l’OTAN de leur pays.
Les dirigeants européens dont beaucoup faisaient partie des « Young Global Leader » du Forum Économique Mondial de Davos prenaient ensuite le relais pour que ces pays rejoignent l’Union européenne. Cette progression mondialiste permettait également de resserrer l’emprise exercée sur la Russie.
Bien évidemment, les protestations de la Russie accompagnaient ces manœuvres, ce qui faisait monter la tension un peu plus à chaque fois.
L’État profond savait parfaitement que l’Ukraine était une ligne rouge pour la Russie et a profité de la défaite de Trump en 2020 pour accélérer le processus qui s’était engagé dès 2014 avec la révolution de la place Maidan à Kiev en février.
Bien que l’Ukraine ait officiellement renoncé à entrer dans l’OTAN dès 2008, les relations avec cette dernière se sont poursuivies sous d’autres formes, malgré les protestations russes. En 2021, après l’élection de Zelenski à la présidence ukrainienne en 2019, des manœuvres conjointes OTAN / Ukraine furent organisées sous le nom de code « sea breeze 2021 »
Dès 2014 également, après l’échec des accords de Minsk 1 destinés à protéger la population russophone de l’Est de l’Ukraine, l’armée ukrainienne bombarda le Dombass. En 2021, ces bombardements avaient causé la mort d’environ 14 000 personnes (source ONU)
Tout ceci permet de nuancer certains propos qui désignent formellement la Russie comme seul agresseur de l’Ukraine au mépris du droit international.
L’avènement de Donald Trump n’est peut-être pas un hasard
Nos dirigeants européens, persuadés que la politique étrangère américaine était immuable dans le temps, semblent quelque peu méconnaître l’histoire des États-Unis et notamment de la dualité de pouvoir qui a caractérisé la période de l’après-guerre entre un exécutif régulièrement élu et un « pouvoir de l’ombre » de plus en plus influent.
Ce pouvoir s’est manifesté à différentes occasions dès le début du 19ème siècle mais ne concernait principalement que le contrôle de la monnaie américaine et dont la création de la FED en 1913 marqua une étape essentielle d’un projet qui, à terme, devait lui permettre de dominer le monde.
Ce pouvoir de contrôle est devenu de plus en plus influent après la seconde guerre mondiale. Déja très implanté dans la finance et l’industrie depuis le début du 20ème siècle, il se heurta néanmoins à l’isolationnisme du peuple américain jusqu’en décembre 1941. L’entrée en guerre des USA lui permit de reprendre le cours de ce projet et il pesa de tout son poids pour créer l’ONU après avoir fait émergé un certain nombre d’organisations mondialistes telles que l’OACI et d’autres dès 1944.
Toujours en 1944, les « accords de Bretton Woods » firent du dollar, jusque-là cantonné à la monnaie domestique américaine, la monnaie utilisée pour tout le commerce mondial.
En 1949, après l’explosion de la première bombe nucléaire de l’URSS, ce fut le « projet du jugement dernier » qui établit les bases d’un pouvoir militaire destiné à suppléer le pouvoir officiel en cas de destruction simultanée du Pentagone, du Capitole et de la Maison Blanche. Un certain nombre d’infrastructures, telles que de gigantesques abris anti-atomiques et des moyens de communications et de commandement virent le jour dans ce cadre.
En 1981, avec l’arrivée de Reagan à la Maison Blanche, le « projet du Jugement Dernier » changea de nom et devint le « programme COG » (Continuity Of Government).
Depuis cette date, l’État profond contrôle pratiquement les lieux de pouvoir des États-Unis et certains historiens américains pensent que c’est au travers du proramme COG que le vice-président Dick Cheney a pu s’installer à la Maison Blanche le 11 septembre 2001.
Ce furent ensuite les guerres au Moyen-orient sous de faux prétextes qui déstabilisèrent cette partie du monde et qui eurent pour conséquence une défiance de plus en plus marquée qui conduisit à la création d’associations de pays désireux d’échapper à la tutelle de l’état profond américain.
Cependant, il est possible que le danger pour la démocratie américaine que représentait ce pouvoir occulte ait suscité chez certains un besoin d’agir afin de le contre-carrer. Il est même possible d’envisager que ce « contre-état profond » trouve son origine au sein même du Pentagone et se soit propagé ensuite parmi les mouvements souverainistes et patriotes assez nombreux aux États-Unis et particulièrement au sein du « GOP » (parti républicain). Ceci n’est, bien sûr, qu’une hypothèse mais elle expliquerait un certain nombre de choses.
Toujours est-il que, émanation d’un groupe ou « self made man », Donald Trump incarne pour beaucoup d’Américains conscients de la dérive démocratique liée à cet État profond « l’homme providentiel » qui va « assainir le marigot » et restaurer les valeurs fondamentales auxquelles ils sont restés très attachés.
Un premier tour de reconnaissance
Le premier mandat de Donald Trump a pu passer pour une fausse alerte au sein de l’État profond, puisqu’il n’a pas été réélu. En réalité, il a mis en pleine lumière un système dont l’invulnérabilité résidait dans l’ombre du secret. David Rockefeller écrit dans ses mémoires (p 406) « qu’il remercie les médias pour avoir su préserver le secret des réunions du Club des Bilderbergs », ce qui a permis d’œuvrer pour la mise place du futur gouvernement mondial.
Ce club, créé en 1954, est un des « think tank » de l’État profond et on peut noter qu’un nombre importants de futurs dirigeants européens ont été invités au moins une fois à une conférence annuelle. Par contre, Donald Trump n’a jamais été invité…
A différentes reprises entre 2017 et 2020, Donald Trump a fait état de son opposition à un monde « globalisé » et sa préférence pour le maintien des souverainetés nationales.
L’erreur des dirigeants euromondialistes fut de croire que tout danger pour eux était écarté après l’échec de Trump en 2020.
Un second mandat très bien préparé
La réélection de Trump et ses actions très « ciblées » témoignent à l’évidence d’une préparation murement réfléchie. Ayant parfaitement identifié que l’État profond s’était délocalisé vers l’Europe et en particulier l’Union Européenne, cette dernière devenait pour lui une cible de première importance. Une manœuvre combinée a été lancée. L’Union européenne, ayant pris fait et cause pour l’Ukraine, se trouvait de facto engagée contre la Russie. Or, cet engagement européen était conditionné par celui de l’OTAN, trop rapidement assimilé à un irréversible engagement américain. L’attitude de Trump en soutien de l’action de la Russie a pris les dirigeants européens « au débotté ».
Simultanément, Elon Musk manifestait son soutien aux partis souverainistes des pays de l’UE qui se trouvent ainsi renforcés dans leur opposition à l’attitude « va-t-en guerre » de leurs dirigeants.
Enfin JD Vance refermait la tenaille par un discours percutant sur le fossé qui se creusait chaque jour un peu plus entre les dirigeants de l’UE et leurs peuples qui constataient chaque jour le peu de cas qui était fait de leurs aspirations.
Très clairement, Donald Trump ne veut plus de la pensée unique et « orwellienne » qui réécrit l’Histoire. Au grand dam de la communication européiste, il ne veut plus que la Russie soit considérée comme l’agresseur et l’Ukraine la victime, ce qui contredit la version des pays de l’UE et de l’État profond qui intervenaient au nom du respect du Droit international. Tous ceux qui ont soutenu militairement l’Ukraine pourraient alors l’avoir fait hors des règles internationales.
L’OTAN et les pays de l’UE, de toute évidence, ne s’attendaient pas à cela.
L’OTAN peut-elle survivre au départ des États-Unis ? Se posera immédiatement le problème de savoir qui commandera cette organisation purement défensive et quel sera encore son rôle ?
Et surtout comment la financer ?
Que peut encore faire l’Union européenne ?
S’opposer frontalement à l’Amérique de Trump et continuer à aider militairement l’Ukraine paraît incertain. Certains essayent de relayer le message que donner la victoire à la Russie ne fera que renforcer son désir de conquérir toujours plus. Les pays de l’UE sont les prochains sur la liste et qu’en conséquence nous devons réaliser une armée européenne. Toujours la même rengaine du « toujours plus d’Europe ».
Qui peut croire sérieusement que la Russie se prépare à attaquer la France, puissance nucléaire ?
Et pour quelle raison le ferait-elle ?
En réalité, les chances de survie de l’Union européenne, vassalisée depuis le début par l’État profond américain puis supra national, paraissent assez faibles. Plus le temps passe et plus l’idée d’un monde globalisé faisant disparaître les souverainetés nationales s’estompe au profit d’une autre géopolitique mondiale qui veut les maintenir. Dans ce cas, quel serait l’intérêt de continuer à imposer un ensemble supra-national à des peuples qui n’en veulent pas ?
Jean Goychman
Illustration : DR
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2 réponses à “Le rapprochement entre l’Amérique et la Russie prend les euro-mondialistes à contre-pied !”
L’Union Européenne prise à contre-pied quant au rapprochement Russo-USA ? Je m’étonne de cette assertion !!! C’etait pourtant et notoire, et visible dans une limpidité d’eau d roche, que si Trump était elu, ce rapprochement ne faisait aucun doute !…
Et sincèrement, c’est (Enfin) une bonne nouvelle pour l’Union Européenne qui avait une tendance à s’endormir sur ses lauriers (On se demande d’ailleurs lesquels …) et suivre de trop près la politique actuelle de l’Allemagne.
quoi que nous sbissions ! merci Trump pour le coup de pieds dans la fourmilière ! et j’espère que Poutine ne fera pas trop de misère à la France, malgré ce connard de Macron qui pensait le vaincre avec ses petits poings de malade !