Léon Degrelle, L’enfant oublié, Les trahisons des gauches espagnoles, Nationaliste et révolutionnaire, Paroles de Rebelles : voici la sélection littéraire hebdomadaire.
Léon Degrelle
Jusqu’à sa mort, Léon Degrelle (1906-1994), chef du mouvement fascisant Rex, créateur de la légion SS Wallonie et ultime dirigeant national-socialiste européen, a représenté pour l’extrême droite l’icône auprès de laquelle il fallait se faire adouber, à l’occasion d’un « pèlerinage » en Espagne où il s’était réfugié en 1945.
Cette première biographie grand public, sans a priori et sans complaisance, brosse le portrait d’un homme aux multiples facettes, caractéristique du « siècle des extrêmes » : gamin ardennais et étudiant en droit farceur ; catholique et monarchiste de conviction ; journaliste, et patron de presse novateur ; tribun, « collabo » et soldat sur le front de l’Est face à l’Armée rouge ; « ami de Tintin », ou plutôt d’Hergé, défenseur d’Hitler et partisan du négationniste Faurisson.
L’ouvrage s’appuie sur une incroyable masse d’écrits : les siens, pamphlets, souvenirs et innombrables interviews, sans oublier la presse de son temps, notamment celle qu’il a lancée.
Frédéric Saenen, agrégé de philologie romane, dirige la Revue générale, la plus ancienne revue belge, fondée à Bruxelles, en 1865. Critique littéraire, spécialiste de Céline et Drieu la Rochelle, il est l’auteur d’une dizaine de livres, d’essais et de recueils de poésie. Il a reçu en en 2017 le prix George-Garnir de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique pour son roman L’Enfance unique.
L’enfant oublié
Nathanya Sion, orpheline, a connu le suicide, l’abandon, les violences psychologiques et physiques, la douleur, la faim. Sa famille, toxique, était incapable de la protéger. Les services sociaux n’ont pas fait mieux. Combien d’enfants seront encore oubliés en France ?
Placée à l’Aide sociale à l’enfance (ASE), Nathanya a grandi dans un système où les statistiques sont alarmantes : de nombreux enfants placés sou rent de graves troubles psychiques, et un quart des sans-abris ont été élevés dans ce même système. L’espérance de vie de ces enfants est, en moyenne, réduite de vingt ans. Comment se fait-il que, malgré des institutions censées offrir éducation et sécurité, elle ait été laissée à l’abandon ? Pourquoi l’ASE a-t-elle échoué à la protéger des violences, des foyers insalubres, et des prédateurs de tout genre ? Et pourquoi la justice, elle aussi, n’a-t-elle pas su intervenir pour mettre un terme à cette souffrance ?
En accédant à son dossier administratif, Nathanya a vécu un électrochoc : une vie dé nie par des négligences systémiques et une absence criante de soins et de suivi. Aujourd’hui, elle raconte son histoire sans filtres, avec courage et lucidité.
Les trahisons des gauches espagnoles
Le 14 avril 1931, la monarchie Bourbonienne s’étant effondrée comme un château de cartes, la IIe République espagnole est auto-proclamée, par les gauches républicaines, grâce à des mouvements de foule incontrôlés, dans les plus grandes villes d’Espagne.
Michel Festivi démontre, faits et références historiques à l’appui, comment « la légende dorée » de cette République espagnole alors à gauche, doit être remise en cause.
Après plusieurs échecs, qui sont détaillés, dont leur déroute aux élections de novembre 1933, les gauches aidées des anarchistes, vont, avec préméditation prendre les armes en octobre 1934, contre les institutions démocratiques républicaines, qu’elles avaient elles-mêmes instaurées. Ce sera le véritable début de la guerre civile.
L’auteur retrace également les multiples violations de la constitution qui vont être opérées, par plusieurs acteurs, et leurs conséquences mortifères.
Enfin, après des élections inconstitutionnelles et marquées par la violence, les assassinats et les fraudes en février 1936, l’auteur expose comment va mourir cette IIe République espagnole, et ce, dans le sang et les larmes, par la reprise des combats en juillet 1936.
L’auteur s’attache à mettre en exergue et en parallèle cette histoire singulière, avec l’ensemble des lois mémorielles, et des actes controversés pris actuellement, et ce depuis le début des années 2000 et jusqu’à aujourd’hui, par les gauches gouvernant l’Espagne.
Le livre met aussi en évidence que l’actuel débat politique espagnol, du fait de l’alliance gouvernementale de la gauche avec l’extrême gauche, est entaché, voire perverti plus que jamais par le ton et les clivages de cette époque, qui remontent à la surface.
Dès lors, ce livre a toute sa place dans les « vérités pour l’histoire ».
Nationaliste et révolutionnaire
De son premier engagement, en 1969, à l’âge de 14 ans, jusqu’à aujourd’hui, Christian Bouchet relate dans Nationaliste et révolutionnaire, un itinéraire rouge-brun les raisons et les choix qui l’ont conduit de l’Action française au nationalisme-révolutionnaire le plus radical qui soit, en passant par la Nouvelle Droite, le Mouvement national républicain et le Front national.
Ne traitant pas que de politique, ce livre aborde la fascination de son auteur pour l’Inde, pour les marges et les subcultures, ainsi que son engagement dans la mouvance traditionaliste et son travail d’auteur, de traducteur et d’éditeur.
De Nantes à Moscou en passant par Tripoli et Srinagar, de Charles Maurras à Alexandre Douguine en passant par Jean Thiriart et Julius Evola, Nationaliste et révolutionnaire témoigne de la vie particulière de tous ceux qui estiment que l’action doit être la sœur du rêve.
Paroles de Rebelles
Il n’en est pas un sur cent et pourtant ils existent : les nationalistes révolutionnaires. Une jeune garde s’efforce de maintenir vivante la flamme de cet idéal.
Christian Bouchet a choisi d’explorer treize parcours militants – une enquête précieuse qui témoigne de la vision d’une nouvelle génération aux itinéraires variés, confrontée à des enjeux cruciaux, évoluant dans un écosystème hostile, et subissant une répression considérablement accrue.
Certaines divergences se manifestent quant à la définition de l’ennemi géopolitique, concernant notamment la délicate question ukrainienne, dans une tension problématique avec le concept équivoque d’Occident. A contrario, certains clivages philosophiques jadis déterminants semblent relégués au second plan au profit de la fraternité militante.
Au Que lire ? des aînés répond la quête d’un Que faire ? plus volontiers orienté vers l’action constructive, mais un regret très vite émerge : « J’ai parfois l’impression que nous sommes les premiers bâtisseurs, que rien ne nous précède… ». Un déficit de transmission vécu comme un handicap. C’est pourtant l’honneur de passeurs tels que les éditions Ars Magna de faire découvrir une culture politique aussi riche qu’originale. Puisse le besoin de s’inscrire dans un continuum se satisfaire par la curiosité et la lecture.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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