En 2018, Kingdom Come: Deliverance avait marqué le monde du jeu vidéo en proposant une immersion sans précédent dans la Bohême du XVe siècle. Un RPG réaliste, sans concession, qui s’éloignait des standards du genre pour offrir une expérience exigeante mais gratifiante. Sept ans plus tard, Warhorse Studios récidive avec Kingdom Come: Deliverance 2, une suite plus ambitieuse, plus immersive et toujours aussi implacable. Après des dizaines d’heures passées en Bohême, il ne fait aucun doute que ce jeu s’impose comme l’un des plus grands RPG historiques jamais conçus.
Un voyage inoubliable au cœur du XVe siècle
L’histoire reprend là où le premier opus s’était arrêté. Nous retrouvons Henry de Skalice, fils de forgeron devenu soldat, pris dans la tourmente des conflits qui ravagent le royaume de Bohême. La guerre entre Venceslas IV et Sigismond de Luxembourg continue de plonger le pays dans le chaos, et Henry doit naviguer entre alliances et trahisons pour survivre.
Dès les premières heures, Kingdom Come: Deliverance 2 nous plonge dans une aventure dense, riche en intrigues politiques et en batailles sanglantes. L’histoire principale, qui dépasse allègrement les 60 heures de jeu, est servie par une écriture soignée et des dialogues réalistes qui nous plongent littéralement dans le Moyen-Âge. Mais ce sont surtout les quêtes annexes qui impressionnent : elles regorgent de détails, de dilemmes moraux et d’enjeux profonds, renforçant encore davantage l’immersion.
Un réalisme à couper le souffle
Warhorse Studios a mis un point d’honneur à recréer un Moyen-Âge crédible et absolument magnifique. Grâce au CryEngine, Kingdom Come: Deliverance 2 nous offre des paysages saisissants, avec des forêts réalistes, des villages vivants et des villes grouillantes de vie. Kuttenberg, l’une des grandes cités du jeu, est un chef-d’œuvre de reconstitution historique, où chaque rue, chaque marché, chaque monument donne l’impression d’être transporté plusieurs siècles en arrière.
Les animations des personnages ont gagné en fluidité, et la gestion de la lumière sublime l’expérience, surtout au lever et au coucher du soleil. Il arrive encore que quelques bugs visuels viennent ternir ce tableau, mais l’ambition et la maîtrise technique du studio surpassent largement ces petits défauts.
Un gameplay exigeant mais fascinant
Si Kingdom Come: Deliverance 2 est un chef-d’œuvre, il n’est pas à mettre entre toutes les mains. Le jeu reste volontairement difficile, demandant patience et rigueur. Ici, pas de pouvoirs magiques ni d’aides artificielles : chaque combat est un duel à mort où la technique et la gestion de l’endurance priment.
- Les combats à l’épée sont toujours aussi exigeants, nécessitant précision et anticipation pour placer des coups bien placés et éviter les ripostes ennemies.
- La survie est une composante essentielle : il faut manger, dormir, se laver et entretenir son équipement sous peine de voir les PNJ réagir négativement à votre présence.
- Les dialogues et la réputation jouent un rôle crucial : chaque choix a des conséquences, et une mauvaise décision peut vous fermer des portes pour le reste du jeu.
- Le système de progression repose sur la pratique : plus vous utilisez une compétence, plus vous vous améliorez. Ici, pas de gain d’expérience automatique, tout se mérite.
Si l’apprentissage est rude, la satisfaction de maîtriser enfin son personnage est immense. Après des heures de galère, on finit par devenir un véritable chevalier, capable de terrasser ses ennemis avec style.
Une liberté d’action grisante
Ce qui fait la force de Kingdom Come: Deliverance 2, c’est cette liberté totale laissée aux joueurs. Pas question ici d’être guidé par des marqueurs omniprésents : chaque quête peut être résolue de différentes manières, en fonction de votre style de jeu. Vous pouvez :
- Négocier avec éloquence pour éviter un combat inutile.
- Opter pour la furtivité et infiltrer un château en pleine nuit.
- Jouer les guerriers et trancher tout sur votre passage (au risque de ternir votre réputation).
- Investir dans l’alchimie pour préparer des potions salvatrices.
Cette approche, qui favorise l’expérimentation et l’immersion, fait de chaque partie une aventure unique.
Quelques frustrations… mais un jeu inoubliable
Bien que proche de la perfection, Kingdom Come: Deliverance 2 n’est pas exempt de petits défauts. Le système de sauvegarde peut être frustrant. Certains trouveront également que les mécaniques restent un peu rugueuses, avec un crochetage encore trop punitif et une IA parfois imprévisible.
Mais ces défauts sont dérisoires face à l’expérience globale. Rarement un jeu vidéo n’aura autant réussi à capturer l’essence du Moyen-Âge avec autant de profondeur et de réalisme.
Avec Kingdom Come: Deliverance 2, Warhorse Studios frappe un grand coup et signe l’un des meilleurs RPG historiques jamais créés. L’histoire captivante, la richesse du gameplay, la beauté des décors et l’exigence du système de jeu en font une expérience inoubliable. Certes, le jeu ne conviendra pas à tout le monde, tant il demande patience et investissement. Mais pour ceux qui rêvent d’un Moyen-Âge authentique, brutal et immersif, ce titre est un bijou absolu.
Si vous avez aimé le premier opus, vous adorerez cette suite qui magnifie tout ce qui faisait déjà la grandeur de Kingdom Come: Deliverance. Si vous découvrez la série, prenez le temps d’apprivoiser ses mécaniques et vous serez récompensé au centuple.
Un RPG exigeant, mais un chef-d’œuvre absolu.
Note finale : 9,5/10