Donald Trump a récemment réaffirmé sa volonté de fermer purement et simplement le Département de l’Éducation, qualifiant cette administration de « supercherie » et de « gouffre financier ». L’ancien président des États-Unis, actuellement en campagne pour un retour à la Maison-Blanche, dénonce l’inefficacité du système scolaire américain, qu’il considère comme l’un des plus coûteux au monde, mais aussi l’un des plus médiocres en termes de résultats.
Lors d’une récente déclaration à la presse, il a fustigé le classement des États-Unis dans l’éducation mondiale, soulignant que le pays est 40e dans le classement international, alors même qu’il est premier en termes de dépenses par élève.
« Nous sommes classés 40e, mais nous dépensons plus par élève que n’importe quel autre pays au monde. Nous avons été entre la 38e et la 40e place ces dernières années, et selon le dernier classement, nous sommes désormais 40e. C’est une honte, » a déclaré Trump.
Il a comparé cette situation aux pays nordiques et à la Chine, qui occupent, selon lui, les premières places du classement éducatif mondial.
Reporter: “How soon do you want the Department of Education to be closed?”
Pres. Trump: “Oh, I’d like it to be closed immediately. Look, the Department of Education is a big con job.”https://t.co/3SsmW9xzgY pic.twitter.com/Bm5BE2EV2Q
— ABC News (@ABC) February 12, 2025
« Regardez la Norvège, le Danemark, la Suède… Et je déteste le dire, mais même la Chine est classée dans le top cinq. Et nous, nous sommes 40e ! Il y a donc un réel problème, » a-t-il ajouté.
Un système fédéral en accusation
Pour Trump, le problème vient de la centralisation de l’éducation au niveau fédéral. Il estime que le Département de l’Éducation est une bureaucratie inefficace, incapable de répondre aux besoins des élèves et des enseignants à travers le pays. Sa solution ? Rendre l’éducation aux États, qui seraient mieux placés pour gérer les écoles en fonction de leurs besoins spécifiques.
« Je dis qu’il faut rendre l’éducation à l’Iowa, à l’Idaho, au Colorado… Nous avons probablement entre 35 et 37 États qui feraient aussi bien que le Danemark, la Norvège ou la Finlande, » a-t-il assuré.
Cette position s’inscrit dans une vision plus large du Parti républicain, qui milite depuis des années pour une réduction du pouvoir fédéral et un renforcement des compétences des États dans des domaines clés comme l’éducation.
Donald Trump n’en est pas à sa première déclaration sur la nécessité de supprimer le Département de l’Éducation. Lors de son premier mandat, il avait déjà tenté de réduire son budget et d’encourager les initiatives locales, notamment à travers le développement du « school choice » (choix scolaire), un programme permettant aux familles d’inscrire leurs enfants dans des établissements privés ou charter schools grâce à des aides publiques.
Il avait également nommé Betsy DeVos à la tête du Département de l’Éducation, une fervente défenseuse de la liberté scolaire, opposée aux syndicats enseignants et à la gestion centralisée de l’éducation.
Cette fois, Trump va encore plus loin. Il a annoncé que s’il est réélu, il confiera à Linda McMahon, son actuelle candidate au poste de secrétaire à l’Éducation, la mission de démanteler entièrement l’institution. « Je veux que Linda fasse en sorte de se mettre elle-même au chômage. Ce que je veux, c’est que les États gèrent les écoles, » a-t-il affirmé.
Quel avenir pour le système éducatif américain ?
Si Trump parvient à appliquer son programme, cela signifierait un bouleversement sans précédent du système éducatif aux États-Unis. La disparition du Département de l’Éducation marquerait la fin du financement fédéral pour les écoles publiques, et le transfert total des compétences éducatives aux États.
Pour ses partisans, cette mesure serait une avancée vers une plus grande autonomie locale et permettrait de réduire le poids de la bureaucratie fédérale. Pour ses opposants, en revanche, cela risquerait d’aggraver les inégalités éducatives, certains États étant mieux équipés que d’autres pour financer leurs écoles.
Quoi qu’il en soit, cette annonce montre que Trump compte faire de la réforme de l’éducation un des axes forts de sa campagne. Reste à savoir si cette proposition radicale séduira l’électorat américain, alors que les débats sur l’éducation et l’idéologie dans les écoles font rage outre-Atlantique.
Le combat de Trump contre le système éducatif fédéral pourrait bien devenir un des thèmes centraux de la campagne présidentielle de 2024. Il s’inscrit dans une dynamique plus large de remise en question des institutions fédérales et de réduction du rôle de l’État central dans la vie des Américains.
À l’heure où les tensions politiques sur les programmes scolaires, les manuels d’histoire et les questions sociétales explosent aux États-Unis, Trump cherche à mobiliser l’électorat conservateur en promettant de rendre le contrôle de l’éducation aux familles et aux États.
Si cette proposition venait à être appliquée, elle transformerait profondément le paysage éducatif américain, avec des conséquences encore difficiles à mesurer. Une chose est sûre : le débat est lancé, et il risque d’être l’un des plus explosifs de la campagne à venir.
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