Un rapport explosif de la Cour des comptes, publié en février 2025, met en lumière les sommes colossales englouties par l’État dans le financement des associations intervenant dans la politique d’immigration et d’intégration. Entre 2019 et 2023, ces dépenses ont augmenté de 23 %, atteignant 2,3 milliards d’euros en 2023. Une croissance bien plus rapide que l’évolution du nombre de migrants concernés, soulevant des questions sur la gestion et l’efficacité des fonds publics.
Des milliards distribués sans contrôle rigoureux
Le rapport souligne que l’État s’appuie massivement sur des associations pour exécuter sa politique d’asile et d’intégration. Ces dernières bénéficient de subventions sans que les prestations qu’elles offrent soient toujours clairement définies ou encadrées. En 2023, 73 % des gestionnaires de structures d’hébergement étaient associatifs, et 100 % des structures de premier accueil des demandeurs d’asile étaient administrées par des associations.
Le coût de l’accompagnement social dans les centres d’hébergement a explosé, passant à 3 000 € par place en 2023, soit une hausse de 36 % par rapport à 2019. De même, le coût de l’accompagnement des demandeurs d’asile non hébergés a atteint 16 millions d’euros, sans que cette augmentation soit entièrement justifiée par la progression des flux migratoires.
Le poids écrasant des associations dans l’intégration des migrants
Parmi les dispositifs les plus coûteux figure le Contrat d’Intégration Républicaine (CIR), qui impose aux primo-arrivants de suivre des formations civiques et linguistiques. En 2023, 127 876 étrangers ont signé ce contrat, et les associations ont reçu 76,3 millions d’euros pour sa mise en œuvre, une somme en hausse de 114 % par rapport à 2019.
Par ailleurs, 86,5 millions d’euros ont été consacrés à d’autres actions d’intégration en 2023, soit une augmentation de 121 % en quatre ans. Une situation d’autant plus alarmante que l’évaluation de ces dispositifs est jugée insuffisante par la Cour des comptes, qui pointe du doigt l’absence de suivi rigoureux des prestations réellement réalisées.
Des dispositifs d’asile et d’intégration en roue libre
Alors que l’État finance généreusement ces associations, leur encadrement laisse à désirer. Le rapport met en avant le manque de contrôle sur la qualité des prestations et sur la vérification des dépenses engagées. Dans le domaine de l’asile, les associations ont vu leur budget croître sans véritable corrélation avec l’afflux migratoire, et sans qu’un cadre de référence précis n’ait été établi pour définir leurs missions et compétences.
Le constat est tout aussi accablant pour le programme AGIR, censé faciliter l’accès des réfugiés à l’emploi et au logement. L’État a multiplié les subventions mais peine à mesurer les résultats concrets de ces initiatives. En résumé, un énorme circuit de financement est en place, sans véritable mécanisme de vérification de son efficacité.
Une réforme urgente et indispensable
Face à cette gestion approximative, la Cour des comptes recommande un encadrement bien plus strict du financement des associations impliquées dans l’immigration et l’intégration. Parmi les mesures préconisées :
- Une mise en concurrence accrue des organismes chargés de la formation et de l’accompagnement des migrants.
- L’établissement d’un référentiel national pour encadrer les missions d’accompagnement.
- Un contrôle plus rigoureux des associations gestionnaires de structures d’hébergement et de premier accueil.
Le rapport soulève une question de fond : la France peut-elle continuer à financer sans limite une politique d’accueil qui s’apparente à un gouffre financier, sans réelle obligation de résultats pour les associations qui en profitent ? Un débat crucial qui mérite d’être posé avec transparence et lucidité.
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