Chaque année, le 14 février, la Saint-Valentin refait surface avec son cortège de cœurs, de roses rouges et de déclarations enflammées. Si aujourd’hui cette fête est souvent perçue comme une célébration commerciale de l’amour, elle possède en réalité des racines bien plus anciennes et complexes. Derrière les cartes et les chocolats se cache une histoire riche, mêlant traditions païennes, cultes chrétiens et évolutions sociales à travers les siècles.
Des origines païennes : les Lupercales, fêtes de la fertilité
Bien avant que le christianisme ne fasse du 14 février la fête des amoureux, les Romains célébraient ce jour-là les Lupercales, une fête païenne en l’honneur de la fertilité et du dieu Faunus.
Chaque année, entre le 13 et le 15 février, les prêtres de cette cérémonie sacrifiaient un bouc avant d’en découper la peau en lanières. Ces lanières étaient ensuite utilisées pour fouetter légèrement les femmes, censées ainsi devenir plus fertiles. Les festivités se concluaient souvent par des bacchanales, où l’alcool et les rencontres amoureuses rythmaient les réjouissances.
Toutefois, avec la montée du christianisme et la volonté de moraliser ces pratiques, le pape Gélase Ier décide au Ve siècle de mettre fin aux Lupercales en instaurant une nouvelle célébration, placée sous le signe de l’amour spirituel. C’est ainsi que la Saint-Valentin devient une fête religieuse, bien que son lien avec l’amour ne soit encore qu’anecdotique.
Saint Valentin : martyr chrétien et symbole de l’amour interdit ?
Contrairement aux idées reçues, il n’existe pas un mais plusieurs Saint Valentin, et leur lien avec l’amour reste flou.
Le plus célèbre d’entre eux est Valentin de Terni, un prêtre chrétien qui aurait été exécuté en 270 sous l’empereur Claude II le Gothique. Selon la légende, il aurait célébré des mariages chrétiens en secret, alors que l’empereur interdisait aux jeunes soldats de se marier, estimant qu’ils seraient plus efficaces au combat sans attaches familiales.
Emprisonné pour avoir bravé cette interdiction, il aurait rendu la vue à la fille de son geôlier et échangé avec elle des messages d’amour, signés « Ton Valentin ». Cet élément, bien que romancé, a contribué à forger l’image d’un saint protecteur des amoureux.
Le Moyen Âge : du carnaval païen à l’amour courtois
Au Moyen Âge, le mois de février est marqué par divers carnavals et traditions populaires en Europe. L’un des symboles majeurs de ces festivités est l’ours, considéré comme un puissant symbole sexuel et fécond. Lors de ces carnavals, des hommes déguisés en ours capturaient des jeunes femmes pour les emmener dans leur tanière, une pratique aujourd’hui perçue comme choquante mais qui faisait partie des rituels festifs de l’époque.
C’est à partir du XVe siècle que la Saint-Valentin prend une tournure plus romantique, sous l’influence de la poésie courtoise.
L’Angleterre joue un rôle clé dans l’évolution de cette tradition. Geoffrey Chaucer, dans son poème Parlement des Oiseaux, évoque la Saint-Valentin comme le jour où les oiseaux choisissent leur partenaire, ancrant ainsi la date du 14 février comme celle des unions amoureuses.
À cette époque, on commence à observer des pratiques comme l’échange de billets doux et la désignation de « Valentines », un rituel où l’on tirait au sort son amoureux ou son amoureuse pour une année.
De la Renaissance à la mondialisation de la Saint-Valentin
La tradition des messages romantiques se développe progressivement à travers l’Europe. En Angleterre du XVIIe siècle, les couples s’échangent de petits mots et des poèmes d’amour, une habitude qui traversera l’Atlantique pour s’implanter aux États-Unis au XIXe siècle.
C’est en 1840 que la Saint-Valentin connaît un tournant majeur grâce à Esther Howland, une entrepreneuse américaine qui commence à produire en masse des cartes ornées de motifs romantiques et de cœurs. Ce phénomène s’amplifie avec l’essor de l’industrialisation et des communications postales.
En France, la Saint-Valentin devient véritablement populaire après la Seconde Guerre mondiale, lorsque les soldats américains, venus libérer le pays, importent avec eux cette tradition qui séduit rapidement les Françaises.
Symboles et traditions contemporaines
Aujourd’hui, la Saint-Valentin est avant tout une fête commerciale, où l’on s’offre roses rouges, chocolats et bijoux. Mais plusieurs symboles anciens persistent :
- Le cœur : emblème de l’amour, il symbolise les battements accélérés face à l’être aimé.
- Cupidon, le dieu romain de l’amour, armé de son arc et de ses flèches.
- Les colombes, qui incarnent la fidélité et l’amour durable.
Si certains considèrent cette fête comme une récupération mercantile, d’autres y voient une occasion de célébrer l’amour sous toutes ses formes, qu’il soit conjugal, familial ou amical.
À l’heure actuelle, la Saint-Valentin connaît un désintérêt croissant, hormis commercialement parlant, dans nos pays. D’autres pays adoptent des versions alternatives : en Japon, ce sont les femmes qui offrent des chocolats aux hommes, et un mois plus tard, lors du White Day, les hommes doivent rendre la pareille. En Finlande, la Saint-Valentin est une fête de l’amitié, baptisée Ystävänpäivä.
De tradition païenne à rite chrétien, en passant par la célébration poétique et la récupération commerciale, la Saint-Valentin est une fête en perpétuelle évolution. Si aujourd’hui elle semble parfois vidé de son sens originel, elle reste malgré tout un bon prétexte pour célébrer l’amour et les relations humaines.
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2 réponses à “Saint-Valentin : des racines païennes aux traditions romantiques”
Dans les années 60/70 on trouvait pour la St Valentin, un dessin de Peynet en 1ère page des journaux avec ses petits amoureux attendrissants….aujourd’hui, on a droit à la » guerre des chefs » des LR dont les français se foutent éperdument dans leurs problèmes quotidiens insurmontables ! La légèreté amoureuse et la fête de l’amour courtois sont , bien sûr, des traditions anti féministes et d’ extrême droite comme l’élégance et la courtoisie…..
Que de martyrs dans cette religion qui avait vite fait de « remettre au bras séculier » tous ceux qui osait lui tenir tête ce qui était aisé car elle baignait dans les contradictions…Aujourd’hui elle aurait la bronchite à Rome vite le successeur! Bon FiFi n’étant pas là Jhésus Marie je dois la remplacer…IL est là IL nous voit IL sait ce qui est bon pour nous eh bien justement ce qui est bon pour nous c’est SEDE VACANTE à Rome! Amen!