Alors que le marché automobile traverse une période d’incertitude, marquée par des ventes en berne et une hésitation croissante des automobilistes face aux différentes motorisations, la question du coût de l’assurance auto devient un facteur clé dans le choix d’un véhicule. En 2024, les Français doivent composer avec des hausses tarifaires qui pèsent lourd sur leur budget, notamment pour les modèles électriques.
Dans ce contexte, quels sont les modèles les plus vendus cette année, et combien coûtent-ils à assurer ? Tour d’horizon des chiffres clés et des tendances qui dessinent le paysage automobile en France grâce aux chiffres de AAA Data et du Journal de l’Automobile
Un marché automobile en panne sèche
L’année 2024 confirme le ralentissement du marché automobile français. Avec un recul de 3,2 % des ventes de véhicules neufs (1,7 million d’unités), les constructeurs et concessionnaires doivent ajuster leur stratégie, multipliant remises commerciales et offres promotionnelles.
Les véhicules électriques, longtemps portés par des aides gouvernementales et une progression spectaculaire (+47 % en 2023), subissent également un repli de 2,3 %. Une baisse qui s’explique par plusieurs facteurs :
- L’augmentation des tarifs d’assurance (+4 à 6 % en moyenne en 2025).
- Les restrictions de circulation en zones à faibles émissions (ZFE) qui influencent les choix d’achat.
- L’incertitude technologique entre essence, diesel, hybride et électrique.
Malgré cette conjoncture difficile, les acheteurs les plus attentifs peuvent tirer parti des rabais consentis par les professionnels de l’automobile, ce qui rend le moment opportun pour investir dans un véhicule neuf.
Voitures thermiques : des modèles prisés et des assurances plus abordables
Si la transition vers l’électrique est en cours, les modèles thermiques dominent encore largement le marché. En tête des ventes, la Renault Clio continue d’être plébiscitée, suivie par la Peugeot 208 et la Dacia Sandero.
Mais quel est le coût d’assurance de ces véhicules ?
Classement | Modèle | Prime tous risques | Tiers | Tiers + |
---|---|---|---|---|
1 | Renault Clio | 542,34 € | 391,42 € | 452,23 € |
2 | Peugeot 208 | 736,02 € | 458,89 € | 602,88 € |
3 | Dacia Sandero | 660,28 € | 400,51 € | 471,44 € |
4 | Citroën C3 | 612,30 € | 409,35 € | 464,58 € |
5 | Peugeot 2008 | 766,87 € | 466,19 € | 616,20 € |
6 | Renault Captur | 751,57 € | 455,73 € | 634,41 € |
7 | Dacia Duster | 709,48 € | 447,63 € | 554,04 € |
8 | Peugeot 308 | 797,86 € | 447,51 € | 593,71 € |
9 | Toyota Yaris | 549,40 € | 393,67 € | 494,94 € |
10 | Toyota Yaris Cross | 885,29 € | 366,84 € | 404,64 € |
Si la Renault Clio se démarque comme le modèle le plus vendu et aussi l’un des plus abordables en assurance, la Peugeot 208 affiche une prime nettement plus élevée (près de 200 € supplémentaires en tous risques). Les véhicules de milieu de gamme comme le Peugeot 2008 ou le Renault Captur voient également leurs coûts d’assurance grimper, en raison de leurs équipements technologiques plus avancés.
L’électrique : un coût d’achat et d’assurance plus élevé
Bien que les voitures électriques représentent l’avenir, elles sont encore largement pénalisées par des coûts d’assurance élevés. En cause :
- Des frais de réparation importants en cas de sinistre (batteries, électronique embarquée).
- Un réseau de réparateurs encore limité, ce qui rallonge les délais et renchérit la facture.
- Des risques liés aux batteries, notamment en cas d’incendie, qui nécessitent une prise en charge spécifique.
Voici les 10 voitures électriques les plus vendues en 2024, ainsi que leur coût moyen d’assurance :
Classement | Modèle | Prime tous risques |
---|---|---|
1 | Tesla Model Y | 1 019,59 € |
2 | Peugeot e-208 | 890,18 € |
3 | Renault Mégane e-Tech | 1 189,54 € |
4 | Fiat 500 électrique | 850,04 € |
5 | Dacia Spring | 605,82 € |
6 | MG4 | 879,31 € |
7 | Renault Twingo électrique | 689,68 € |
8 | Mini Cooper SE | 759,41 € |
9 | Hyundai Kona électrique | 768,94 € |
10 | Kia e-Niro | 847,93 € |
Sans surprise, la Tesla Model Y domine le marché, mais elle est aussi l’un des modèles les plus coûteux à assurer. À l’inverse, la Dacia Spring, positionnée comme l’une des électriques les plus accessibles, bénéficie d’une prime d’assurance plus modérée (605,82 € en tous risques).
Quel avenir pour les assurances auto en France ?
Face aux hausses tarifaires et aux incertitudes du marché, deux grandes tendances se dessinent pour les années à venir :
- Une tarification adaptée aux nouvelles motorisations
- Les assureurs devront repenser leurs modèles de calcul des primes pour intégrer des critères spécifiques aux véhicules électriques.
- La généralisation des aides gouvernementales pourrait jouer un rôle clé dans la démocratisation de l’assurance pour ces modèles.
- Un durcissement des critères de prise en charge
- Avec l’augmentation des sinistres liés aux nouvelles motorisations (incendies de batteries, panne électronique), les assureurs risquent de durcir leurs conditions de remboursement.
- Le coût de la main-d’œuvre qualifiée pour ces réparations pourrait influencer durablement les prix des primes.
Thermique ou électrique, un arbitrage économique et stratégique
En 2024, choisir un véhicule ne se limite plus à une question de performance ou de consommation : l’assurance devient un critère central dans la décision d’achat. Si les modèles thermiques restent plus abordables en matière de prime, les restrictions liées aux ZFE et les incitations gouvernementales accélèrent la transition vers l’électrique.
Toutefois, avec des coûts d’assurance encore élevés pour ces nouvelles motorisations, le choix final dépendra avant tout du budget et des habitudes de conduite des automobilistes. Entre incertitude technologique et pression financière, l’avenir de l’automobile en France s’écrit désormais autant sur les routes que dans les bureaux des assureurs.
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