Drieu Godefridi est un écrivain et un entrepreneur belge francophone, issu de la région de Bruxelles, qui vit en Wallonie. Il a été, lors des élections de mai 2024, la figure de proue du parti nationaliste flamand N-VA en Wallonie. À la suite de l’avènement d’un gouvernement belge dirigé par le président de la N-VA Bart De Wever, Lionel Baland a interrogé Drieu Godefridi pour Breizh-info.
Breizh-info : Le parti nationaliste flamand N-VA a présenté des listes en Wallonie lors des élections législatives de mai 2024. N’est-ce pas un peu contradictoire, puisque la N-VA dénonce les transferts financiers importants de la Flandre vers la Wallonie ? Quelle solution envisage la N-VA pour l’avenir de la Belgique ?
Drieu Godefridi : La N-VA souhaitait présenter son projet confédéral au sud du pays. En l’occurrence, c’était plutôt bien joué. Les voix glanées par les listes wallonnes de la N-VA rapportent, au total, au parti 700.000 euros de financement public durant les cinq années de la législature et lui assurent la place de première famille politique du pays, devant les socialistes. La solution envisagée par la N-VA pour l’avenir de la Belgique reste le séparatisme, selon les statuts du parti, mais son fondateur et désormais ex-président Bart De Wever, nouveau Premier ministre belge, a déclaré à de multiples reprises, depuis un an, que si la Flandre atteint son objectif d’autonomie dans le cadre belge, ce dernier persistera. Cela me paraît être la solution de bon sens.
Breizh-info : Comment expliquez-vous le succès électoral rencontré au cours des vingt dernières années par cette formation politique en Flandre ? La montée en puissance de ce parti est-elle due avant tout à la personnalité de son dirigeant Bart De Wever ? Quelles sont les principales idées de ce parti et quel est son positionnement économique et social au sein de la riche Flandre ? Quelles sont ses choix en matière migratoire ?
Drieu Godefridi : Bart De Wever est un visionnaire et un idéaliste. Il est animé par un objectif d’émancipation de la Flandre et de prospérité de ses habitants. Toute son action politique est orientée depuis 20 ans dans cette direction. De Wever est également une figure intellectuelle inspirée par le penseur irlandais Edmund Burke (1729-1797), ennemi farouche et juge prescient des crimes abominables de la Révolution française. La Flandre est riche, certes, mais cette prospérité stagne, dans un contexte européen régressif. L’Union européenne verte tue l’économie européenne. Cela est encore plus vrai en Flandre, dépendante du secteur chimique.
Breizh-info : Ce gouvernement composé de cinq partis – la N-VA, les démocrates-chrétiens flamands du CD&V, les socialistes flamands de Vooruit, les libéraux francophones du MR et les post-démocrates-chrétiens francophones de Les Engagés – n’est-il pas, du fait de son hétérogénéité, bancal ?
Drieu Godefridi : Le système électoral belge est proportionnel et divisé entre partis francophones et flamands. En conséquence, toute majorité fédérale à la Chambre sera donc par nécessité un assemblage composite de partis aux profils divergents. La nouvelle coalition est en l’espèce assise sur une confortable majorité parlementaire, dans les deux groupes linguistiques – néerlandophone et francophone –, qui devrait lui assurer une sorte de stabilité – même si l’on n’est jamais à l’abri de la défection de l’un des partenaires. Si l’on en juge par la très large confiance accordée au gouvernement par les congrès des différents partis, l’attelage paraît solide.
Breizh-info : Les mesures budgétaires restrictives en matières sociales, par exemple dans le domaine des allocations de chômage et des retraites, n’auront-elles pas un impact extrêmement négatif sur la population ?
Drieu Godefridi : L’idée est d’activer les inactifs. La Belgique était le seul pays européen, voire au monde, à offrir des allocations de chômage sans limitation de durée. Par ailleurs, la Belgique compte autant de malades de longue durée (500.000 !) que l’Allemagne, pour une population huit fois inférieure. De telles aberrations, fruits maudits de l’infecte tradition socialiste wallonne, n’étaient plus comestibles. En activant les inactifs, on contribue à la prospérité collective.
Breizh-info : Le cordon sanitaire belge fait parler de lui à l’étranger, certains désirant l’importer en France. En quoi consiste-t-il ? Quelle est la différence dans son application entre la Flandre et la partie francophone du pays ? Qui décide, et selon quels critères, de placer une organisation politique ou une personne sous cordon sanitaire ?
Drieu Godefridi : Le cordon sanitaire belge consiste à bannir l’« extrême-droite » – jamais définie – tout en fricotant avec des islamistes et la pire lie d’extrême-gauche – quant à elle très bien définie, vu qu’il s’agit de marxistes assumés ! L’équivalent médiatique de ce cordon politique ? Le service public, la RTBF, donne la parole à des islamistes, à des antisémites et à des marxistes, tout en la refusant à l’« extrême-droite », qui inclut, comme chacun le sait, des libéraux, le président argentin Javier Milei, des personnes qui s’interrogent sur la pureté des intentions des islamistes et, bien sûr, le pire de tous, l’Attila de notre temps, à l’extrême-droite d’Adolf Hitler : Donald J. Trump. La RTBF a diffusé son discours d’investiture en « léger différé » pour éviter d’exposer le cerveau des Wallons et des Bruxellois à des paroles nauséabondes qui les rendraient fous.
Breizh-info : Lorsque vous vous êtes présenté en Wallonie sur les listes de la N-VA, un parti qui n’est pas sous cordon sanitaire contrairement à l’autre parti nationaliste flamand, le Vlaams Belang, un débat a eu lieu en Belgique francophone à propos du fait de savoir si vous deviez être placé ou non sous cordon sanitaire, à cause de vos écrits et déclarations. Cela a-t-il finalement été le cas ? Aviez-vous rencontré ce cordon sanitaire auparavant en tant qu’écrivain ?
Drieu Godefridi : J’ai été invité, sollicité, supplié par quasiment toutes les télévisions et les journaux de la paléopresse belge, jusqu’à ce que je devienne candidat pour la N-VA. De ce jour, le visage de Sauron s’étant révélé, c’était terminé. Ce qui n’a aucune importance : la paléopresse est moribonde, la vitalité médiatique est ailleurs, comme le montre l’évolution de la scène médiatique américaine. Donald Trump n’a pas été élu en allant sur CNBC ou CNN, mais en répondant aux invitations de youtubeurs dont l’audience se chiffre en millions.
Breizh-info : La RTBF, média public belge francophone de radio-télédiffusion, a fait parler d’elle au niveau international en diffusant le discours d’investiture de Donald Trump avec un différé de deux minutes afin de pouvoir éventuellement couper certains de ses propos. Ces pratiques sont-elles courantes au sein de cette institution ?
Drieu Godefridi : La RTBF reçoit 400 millions de subside public par an pour une parole tout entière serve – depuis des décennies – au Parti socialiste [belge francophone]. Ce budget obscène, au service d’un système qui ne l’est pas moins, rencontre toutefois ses limites, avec la descente aux enfers électoraux du Parti socialiste [belge francophone]. La RTBF est le symptôme, l’une des causes et le paroxysme du « mal wallon » ; aucune solution durable aux problèmes de la Wallonie ne peut se concevoir sans anéantir le pouvoir de nuisance de la RTBF.
Propos recueillis par Lionel Baland
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
2 réponses à “Drieu Godefridi : « Bart De Wever est un visionnaire et un idéaliste. Il est animé par un objectif d’émancipation de la Flandre » [Interview]”
c’est très bien, fais vite, car sinon tu vas devoir te convertir à l’islam !
Les Bretons pourraient-ils s’inspirer des Flamands? se débarrasser de la politique démocrato-socialiste qui tue l’Europe et chacun des pays qui la constitue pour le grand bénéfice des USA par la seule action politique est-ce encore possible. Quand on pense que Zelinsky a été élu sur un programme à l’opposé de celui que les américains ont imposé, que la CDU allemande a accepter sans moufter l’explosion du North Stream, que les élections roumaines ont été annulées car non conformes et que FICO fait face à une révolution colorée! Pourra-t-on éviter la terreur révolutionnaire qui serait pire que le mal? Peut-etre faut-il que les régions qui n’adhèrent pas à l’idéal Démocrate et ses valeurs sociétales deviennt autonomes et adhèrent aux BRICS…pour avoir un peu de soutien. Souvenons nous que nous sommes Celtes venus des plaines du Caucase. Nous ne sommes pas TEUTON..entre nous la guerre et la prédation sont millénaires