Autrefois considérés comme une affection touchant principalement les adultes, les calculs rénaux sont désormais en forte augmentation chez les enfants et les adolescents. Une tendance inquiétante qui s’explique par plusieurs facteurs : alimentation industrielle, sédentarité et manque d’hydratation.
Cette pathologie devient de plus en plus fréquente dans les pays industrialisés. L’incidence augmente d’environ 10% par an depuis 20 ans en raison des changements de conditions de vie, des habitudes alimentaires et de l’augmentation du surpoids et de l’obésité.
Chez l’enfant, 10% des calculs sont liés à des causes génétiques. Une prise en charge spécifique associant un chirurgien spécialisé en urologie pédiatrique, et un néphrologue pédiatre est donc nécessaire
Une explosion des cas et des chirurgies
Selon une étude publiée en 2023, les chirurgies pour retirer des calculs rénaux chez les enfants ont augmenté de 46 % en Ontario entre 2002 et 2016. Aux États-Unis, la tendance est similaire, avec une hausse particulièrement marquée chez les adolescentes âgées de 10 à 17 ans. Face à ce phénomène, plusieurs hôpitaux ont mis en place des cliniques spécialisées pour traiter ces jeunes patients.
Les coûts médicaux liés à cette pathologie sont également en pleine explosion. En 2014, une étude a révélé que le coût médian d’une hospitalisation pour un enfant atteint de calculs rénaux atteignait 14 000 dollars. Une somme qui ne prend même pas en compte les pertes financières indirectes, comme les jours d’école manqués ou les absences des parents.
Une maladie favorisée par l’alimentation moderne
Les calculs rénaux se forment lorsque certains minéraux présents dans l’urine, comme le calcium ou l’oxalate, deviennent trop concentrés et cristallisent. Or, les aliments ultra-transformés riches en sel et pauvres en fibres, omniprésents dans l’alimentation des jeunes, favorisent ce déséquilibre.
La consommation excessive de sodium entraîne une excrétion accrue de calcium dans l’urine, tandis qu’un manque de légumes réduit la présence de citrate, une substance qui empêche la formation des calculs. Une combinaison parfaite pour déclencher ces douleurs aiguës.
L’hydratation insuffisante joue également un rôle clé. Une étude a révélé que plus de la moitié des enfants américains souffrent d’un état de déshydratation chronique, favorisant la concentration de minéraux dans l’urine. Cette situation est aggravée par la consommation excessive de sodas et autres boissons sucrées, qui favorisent la formation de cristaux rénaux.
Un mode de vie sédentaire qui empire la situation
Le manque d’activité physique est un autre facteur de risque. Une étude a montré que les enfants les plus inactifs avaient un taux de calculs rénaux plus élevé. Rester assis de longues heures modifie le métabolisme et favorise l’apparition de ces dépôts douloureux.
À cela s’ajoutent les effets du changement climatique. La hausse des températures mondiales augmente la transpiration et donc la déshydratation, ce qui conduit à une urine plus concentrée, propice à la formation de calculs.
Des chercheurs s’interrogent sur l’impact des microplastiques et des perturbateurs endocriniens sur l’apparition des calculs rénaux. Des substances comme les phtalates, utilisées dans les emballages plastiques, se retrouvent dans l’eau et la nourriture. Une fois excrétées par l’organisme, elles pourraient favoriser la formation des calculs, notamment chez les filles. Des études complémentaires sont nécessaires pour comprendre l’ampleur de ce phénomène.
Comment prévenir les calculs rénaux chez les enfants ?
Face à cette recrudescence inquiétante, la prévention repose sur plusieurs changements d’habitudes :
- Boire suffisamment d’eau : les médecins recommandent entre 1,5 et 2 litres d’eau par jour pour éviter une urine trop concentrée.
- Réduire la consommation de sel et de sucre : limiter les aliments industriels et les boissons sucrées.
- Privilégier une alimentation riche en fruits et légumes : ces aliments apportent des nutriments qui empêchent la formation des calculs.
- Encourager l’activité physique : éviter la sédentarité pour limiter les déséquilibres métaboliques favorisant les calculs.
Malgré ces recommandations, la prise en charge des enfants atteints de calculs rénaux reste un défi. Les symptômes sont souvent mal identifiés, et les douleurs abdominales ou urinaires sont parfois confondues avec d’autres affections. Résultat : des retards de diagnostic qui augmentent le risque de complications.
Alors que les chercheurs poursuivent leurs travaux pour identifier les causes précises et les traitements les plus adaptés, une chose est sûre : le mode de vie moderne, entre malbouffe, sédentarité et déshydratation, joue un rôle clé dans l’explosion des cas de calculs rénaux chez les enfants. Une réalité qui devrait inciter les parents à revoir certaines habitudes alimentaires et à privilégier un mode de vie plus sain pour prévenir ce fléau grandissant.
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