Les économistes du FMI, mieux disposés envers les occidentaux qui ont la main sur cette institution qu’ils ont créée, qu’envers les BRICS qui dérangent l’ordre économique occidental, se trompent (délibérément ?) chaque année dans les prévisions qu’ils nous livrent.
Bien évidemment, ces prévisions sont toujours très optimistes pour les pays de l’occident otanien, dont il ne faut surtout pas inquiéter les populations et investisseurs, et sous estimée pour les pays dit «en développement» (donc peu recommandables) pour les mêmes raisons (ne pas inquiéter les populations et orienter les investisseurs des pays dit «développés»).
L’examen comparatif de deux tableaux de prévisions du FMI établis à deux ans d’intervalles permet de mieux constater «les erreurs récurrentes» dans les prévisions et leur ampleur, et donc de pouvoir corriger les prévisions actuelles du FMI pour les années à venir.
Commentaires DD: Surestimation des prévisions FMI pour la composante UE de l’occident otanien et le G7
En Janvier 2023, la croissance de la zone euro pour 2024 est prévue par le FMI à +1,6 %. Le résultat ? Croissance zone euro en 2024 = + 0,8 %
En Janvier 2023, la croissance de l’Allemagne est prévue par le FMI à +1,4 % pour 2024. Le résultat ? Croissance allemande en 2024 = – 0,2% (récession)
Pour le Japon, Prévision FMI de janvier 2023 pour 2024: + 0,9 %. Le résultat ? – 0,2 % (récession)
Pour la France, Prévision FMI de janvier 2023 pour 2024: + 1,6 %. Le résultat ? + 1,1 % (peut être moins)
Pour l’Italie, Prévision FMI de janvier 2023 pour 2024:+ 0,9%. Le résultat ? + 0,6%
Pour le Canada, Prévision FMI de janvier 2023 pour 2024:+ 1,5%. Le résultat ? + 1,3%
A l’inverse voici quelques sous estimations des prévisions du FMI pour les pays BRICS :
Pour le Brésil Prévision FMI de janvier 2023 pour 2024:+ 1,5 %. Le résultat ? + 3,7%
Pour la Russie Prévision FMI de janvier 2023 pour 2024:+ 2,1%. Le résultat ? + 3,8%
Pour la Chine Prévision FMI de janvier 2023 pour 2024:+ 4,5 %. Le résultat ? + 4,8%
Lorsqu’on sait que le FMI fonde son action et ses décisions sur des prévisions à ce point erronées, on ne peut qu’être inquiet sur le fonctionnement et la clairvoyance des «experts» de cet organisme supra national.
Quelques observations peuvent être faites qui apparaissent clairement :
1 – C’est la zone Euro, l’Allemagne et le Japon qui ont fait les frais des sanctions boomerangs contre la Russie avec le renchérissement des coûts de l’énergie. Pour la zone Euro, la croissance 2024 n’a atteint que la moitié des prévisions du FMI faites en janvier 2023.
2 – La Russie a réalisé en 2024 une croissance presque deux fois plus importante que celle prévue par le FMI en Janvier 2023. Le même genre d’erreur ( délibérée?) se reproduit chaque année.
3 – Les sanctions économiques anti-russes concoctées aux USA et dont l’application a été imposées à l’ensemble des pays de l’occident otanien ont largement profité à l’économie US. Les USA ont tiré leur épingle du Jeu en réalisant une croissance 2024 de + 2,8 % alors qu’en Janvier 2023 le FMI ne lui prévoyait que + 1%. pour 2024.
Les USA ont donc pu relancer leur croissance au détriment et sur le dos de l’UE. N’était-ce pas là l’un des objectifs premiers des néocons US qui ont provoqué et alimenté ce conflit ukrainien ?
L’observation sur trois décennies du petit jeu des prévisions sous estimées du FMI pour des pays comme la Russie et la Chine permet de corriger à la hausse les prévisions du FMI pour 2025 et 2026. Ainsi par exemple, les prévisions du FMI pour 2025 donnent la Russie à + 1,4 % alors que les autorités russes en charge de l’économie prévoient + 2,5 % .
Mes trente années d’observation des prévisions du FMI et les constats récents évoqués ci dessus me fondent à croire aux prévisions russes plutôt qu’aux prévisions du FMI dont je sais, à l’avance, qu’elles seront, comme toujours, corrigées à la hausse en Avril et Octobre 2025.
Le lecteur notera avec intérêt et amusement que la prévision de Janvier 2025 du FMI accorde une croissance de + 1,4 % à la zone euro pour 2026 et de seulement 1,2 % à la Russie. Autrement dit, dans l’optimisme aveugle qui caractérise les prévisions du FMI sur la croissance de l’occident otanien, le narratif est toujours le même : l’occident otanien finira toujours par l’emporter … demain.
En tout cas, la comparaison des taux de croissance pour 2024, selon le FMI, est aujourd’hui de: Zone Euro + 0,8%, Russie + 3,8% . Pour que la situation s’inverse dans les deux ans qui viennent comme le prévoit le FMI pour 2026, (Zone Euro + 1,4%, Russie + 1,2%), il faudrait que les premiers signes d’une embellie apparaissent déjà pour l’UE. C’est loin d’être le cas, bien au contraire.
En conclusion, le FMI délivre éternellement le même (faux) message rassurant aux occidentaux : «Dormez tranquilles, braves gens, vos bonnes gouvernances (mondialistes) s’occupent de tout, les difficultés d’aujourd’hui sont passagères, mais la zone euro va se remettre et finira par l’emporter. Quand ? Demain bien sûr …»
Libre à chacun de croire, ou non, aux lendemains qui chantent avec des gouvernances européistes et mondialistes qui pratiquent le jusqu’au boutisme aveugle dans l’erreur.
Dominique Delawarde
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2 réponses à “Les prévisions du FMI pour 2025 sont-elles fiables?”
Rien n’est fiable avec une présidente ( française ) vendue à la WEF de Soros ! encore une institution qui nous coute des milliards, et détruit plus qu’il ne sauve ! car ils prêtent ! mais endettent les pays à vie !
La prévision est un art difficile. Heureusement que M. Dédé est là pour pour rectifier le tir. Cependant, il ferait bien de donner davantage de précisions. Notamment sur les sources qu’il cite, car les prévisions du FMI sont autrement plus complexes que les chiffres reproduits ici (il est question de « croissance », mais qu’entend-on par là ? Croissance du PIB en termes courants ? A parité de pouvoir d’achat ? Etc.)
Et puis, pourquoi utiliser des prévisions de janvier 2023 portant sur l’année 2024 ? Il se passe beaucoup de choses dans le monde et les prévisions évoluent sans cesse en fonction des décisions publiques (augmentation énorme des budgets militaires en Russie à la suite d’une situation plus difficile que prévu en Ukraine…), de l’effet de la météo sur les productions agricoles (très bonnes récoltes au Brésil et dans une partie de l’Amérique latine…) et autres événements non connaissables douze mois à l’avance. Il aurait fallu plutôt se baser sur les prévisions de janvier 2024 portant sur l’année à venir. Pour le Brésil, par exemple, la prévision n’était plus de 1,5 % mais de 2,1 % à moyen terme.
Enfin, l’explication complotiste des écarts entre prévu et réalisé est contestable : en quoi l’affichage d’une prévision trop optimiste pour l’année prochaine serait-il plus rassurant que l’affichage d’un réalisé moins bon pour l’année écoulée ? Les gens, du moins ceux qui consultent les stats du FMI, ne sont pas si idiots, en général.